Action ATOS : Émotion n’est pas raison (Article-blog)

(Par Euro17).

Depuis le retrait d’Airbus en raison des termes du deal proposé par ATOS à savoir 29% d’Eviden qui possède en son sein un large spectre d’activités (mais qui ne signifie pas un abandon de deal si les termes du spectre et/ou du % se voyaient modifiés) ont alimenté un retour “aux vieux démons” avec une cristallisation autour de Meunier. Cela ressemble en tout point à un copier/coller d’octobre 2022 (avant publication du Q3) avec un climat pesant.

Publié le 06/04/2023, rédigé par notre membre Euro17.

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Il est important je pense de mettre de côté les émotions et de se poser un peu, car “émotion n’est pas raison”.

Quelques faits :

  • Suite au Q3 2022, le cours avait réagi positivement,
  • Suite au Q3 2022 la VAD est passée de plus de 14% à ….  5% aujourd’hui,
  • A l’époque du Q3 2022, il n’était pas question d’Airbus, mais d’une succession de rumeurs,
  • Mais surtout, suite au Q3 2022, on a entrevu les prémices d’un redressement.

Et c’est ce dernier point sur lequel il faut se cristalliser. En effet, ces prémices se sont confirmés avec les résus pour l’exercice 2022 avec des résultats meilleurs que prévus.

Oui, le dossier Airbus est apparu entre temps, et a alimenté des espoirs, puis, une déception. Mais attention, de quels espoirs parlons nous ? Ou plutôt, qu’est-ce que ce deal apportait ? Et bien, cela apportait ce que je vais appeler un “accélérateur de calendrier”, ni plus ni moins.

En effet, l’entrée d’Airbus, par l’apport de cash, permettait dans un premier temps de ne pas tirer sur les lignes de crédit (qui je le rappelle assurent le financement d’Atos jusque 2024 et même au-delà vu les résultats 2022 meilleurs qu’anticipés, c’est à dire meilleurs que ceux définis lors de l’obtention des lignes de crédit).

Mais surtout, cela permettait à ATOS de se désengager d’Evidian (maintenant Eviden) de façon anticipée et à un prix déterminé. Car, il ne faut pas oublier qu’à terme, il s’agit bien pour ATOS de se séparer complètement d’Eviden afin de financer la restructuration de l’activité historique TFco. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est qu’ Atos visait avec Airbus, une cession “proche” d’un objectif de valeur qu’ils comptent atteindre avec une cession post scission. Je dis “proche”, car un achat (ou un accord) avant scission mérite une remise de prix cible, en raison encore et toujours du facteur temps. 90% ou 80% d’un prix tout de suite avec certitude plutôt que 100% demain avec moins de certitude par exemple.

Donc, les objectifs restent les mêmes, sauf que l’accélération de calendrier qui est apparue avec Airbus, ne s’est pas concrétisé (pour le moment, que ce soit avec Aibus ou autre…).

Et encore une fois, avant décembre 2022 et les premiers bruits de couloir, il n’était même pas question d’un quelconque deal concret avec Airbus ou qui que ce soit d’autre.

Et pourtant 

Et pourtant, à l’époque, c’est à dire à partir d’octobre 2022, le positivisme a commencé à refaire surface. Et pour la raison la plus fondamentale qui soit, à savoir les prémices d’un redressement de la boite. Oui, des prémices seulement (il ne faut pas se bercer d’un optimisme béat), mais qui se sont confirmés avec les résus 2022.

Et qu’avons nous appris de ces résus 2022 ? Que la boîte a finalement fait mieux que prévu. Je ne vais pas lister tous les détails, cela a déjà été fait.

Mais ce que l’on a pu retenir, c’est qu’Atos :

  • est en phase de stabilisation/redressement financier (le fondamental de toute entreprise)
  • Respecte parfaitement son calendrier annoncé depuis juin 2022

En termes boursiers

D’un point de vue boursier, le deal Airbus aurait accéléré les choses, mais surtout, posait les jalons d’une valorisation encore difficile à cerner en l’état (c’est bien là le seul et unique “dilemme” des analystes et gros investisseurs / fonds de gestion / marker movers).

Qu’à cela ne tienne, nous sommes en avril 2023. Dans 3 semaines, il y a le CA du Q1 2023. Bien sûr, ils n’ont pas obligation de communiquer les résus détaillés, mais ils vont tout de même donner des éléments indicatifs permettant à tout a chacun de constater la confirmation (ou non) du redressement entrevu depuis le Q3 2022 et même, depuis le S2 2022. Et c’est bien là l’aspect fondamental, qui exclut toute spéculation de type Airbus, OPA, et autres….

Et concernant la scission, le calendrier apparait être respecté. Certains n’en veulent pas, d’autres (moi y compris) la souhaitent. Chacun a développé ses convictions. Je rappelle que cette scission cherche à :

  • réaligner les activités et libérer les activités porteuses et à potentiel des activités historiques en décroissance et nécessitant restructuration
  • permettre, grâce à la mise sur le marché d’Eviden de générer un produit de cession des 29 % et ainsi financer la restructuration des activités historiques. Il est plus facile de céder une partie (à potentiel ) d’un tout, que le tout.
  • Accélérer le calendrier. Si Atos reste en l’état, le redressement serait beaucoup plus long, avec en plus, un risque financier accru en cas de pépin, alors que là, un matelas de sécurité serait en place. Comme je l’avais expliqué dans un autre post, le facteur temps est essentiel, et la stagnation source de risque.

A titre d’exemple, on peut se rapprocher du split HP (HP Inc et HPE)  en novembre 2015 et observer ce qui s’est passé 1 an après le split.

L’objectif initial était de :

  • mieux gérer les activités
  • stimuler la croissance
  • créer de la valeur pour les actionnaires et parties prenantes.

Sur un an, les actions HP ont pris 46% et les actions HPE ont pris près de 83%

Mais bien sûr, cela repose encore et toujours sur un point fondamental :  la capacité de l’entreprise à être profitable et rentable.

C’est ce sur quoi travaillent nos 2 co-CEOs, c’est la direction vers laquelle l’entreprise tend à s’orienter depuis le S2 2022. C’est enfin la raison initiale, je devrais plutôt dire la seule et unique raison fondamentale et légitime qui appuie le choix d’investir et de croire en la boite (ou pas). Le reste n’est que littérature, ou plutôt, spéculation.

Un petit point intéressant, qui peut tenir lieu d’indicateur (parmi des tas d’autres), la VAD n’est pas remontée à 14%, pas même à 10 ou 8%. Non, c’et le statut quo. et ce, même en dépit du deal avorté avec Airbus. Car même les hedge funds se doivent de s’appuyer sur les fondamentaux, et pas uniquement sur les spéculations…