Pour ceux qui n’avaient pas suivi, après les attaques dans la presse contre Kretinsky du consortium SVP SAS, ce dernier avait rétorqué que si l’offre concurrente était choisie, elle serait immédiatement classée en junk bond. Il en profite pour abaisser son objectif à 0.09€.
Le courtier ODDO BHF semble partager ce point de vue et semble très inquiet sur le ranking de S&P Ratings et surtout sur le refinancement à venir inévitable d’ici à quelques années. On peut donc être estomaqué que Mustier n’ait pas eu les couilles d’imposer Kretinsky aux créanciers.
Je cite ODDO :
« Néanmoins, cette offre semble manquer d’ambition en termes de conversion de dette en equity et/ou d’apport de new equity car le groupe restera avec un ratio de dette nette / EBITDA 2025 supérieur à 2x post restructuration selon un calcul » basique » et surtout un ratio que le broker estime proche de 6x selon la méthodologie de calcul de S&P, ne permettant pas au groupe de retrouver un rating solide, nécessaire pour retrouver à long terme la confiance des clients.
De plus, compte-tenu des volumes de dette résiduels et de la faible génération de FCF attendue, un refinancement périlleux aura lieu d’ici quelques années (à voir le nouvel échéancier de dette, non communiqué à ce stade). Pour ce qui est des actionnaires actuels, la sentence est dure mais sans réelle surprise, avec une forte dilution et moins de 0,1% du capital post restructuration. Sur la base des périmètres de l’offre retenue, de la mise à jour de ses prévisions (afin de prendre en compte le CA T1 et l’ajustement du business plan moyen terme) et de cette dilution annoncée, le broker coupe son objectif de cours de 4,50 à 0,09 euro et reste à ‘sous-performer’. »
C’est quand même un réquisitoire sans appel qui dit d’une autre façon à peu près la même chose que ce qu’avait dit Kretinsky, que le consortium conserve bien trop de dette.
D’ailleurs, le courtier s’interroge déjà alors que la conciliation n’est pas encore signée, sur le refinancement de la dette.
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validées par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 15 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.
Mustier ne pouvait pas imposer une solution aux créanciers, ce sont eux qui votent le plan. S’il y a une majorité pour le plan de Layani (qui est en fait leur plan comme vous l’avez souligné), le management de la société ne peut que proposer ce plan. Il ne peut pas partir en SFA sans un accord de principe majoritaire. Il y aura peut-être une deuxième restructuration plus tard mais entre temps ces créanciers auront vendu, en perdant moins que s’ils avaient accepté le deal DK (du moins c’est probablement ainsi qu’ils ont raisonné)