Astek nourrit ses ambitions de consolidation dans le service numérique à l’industrie.
NDRL: Déjà en 2021 cet article montrait l’appétit d’Astek et sa forte capacité « relutivante ».
Par Florian Dèbes
Le concurrent de Capgemini-Altran et Adecco-Akka vient de sécuriser 200 millions d’euros pour financer de multiples acquisitions. Il compte augmenter d’un tiers son chiffre d’affaires cette année.
La chasse est ouverte pour Astek. Le groupe de Boulogne-Billancourt qui compte 5.000 consultants mis au service de Valéo, Siemens, Alstom, etc. entend réaliser plusieurs acquisitions dans les prochains mois, voire semaines. « Les clients poussent à la consolidation car ils ont tendance à massifier leurs contrats auprès d’un faible nombre d’acteurs de notre secteur », explique Julien Gavaldon, président du directoire qui vient de sécuriser 200 millions d’euros de financement en dette auprès du fond HIG Whitehorse et d’AXA IM Alts.
Astek veut aussi à tout prix éviter d’avoir eu raison trop tôt. Certes, l’entreprise créée en 1988 revendique de mêler depuis ses débuts des experts de l’industrie et des informaticiens sur les projets de R&D externalisés par ses donneurs d’ordres. Mais le groupe dont l’actionnaire majoritaire reste son fondateur, Jean-Luc Bernard, vient de voir se constituer deux rivaux de tailles, justement positionnés sur ce même créneau du numérique pour l’industrie. L’informaticien Capgemini a avalé l’industriel Altran l’an dernier. Adecco vient juste de regrouper Modis et Akka Technologies dans une opération à 2 milliards d’euros.
Cap vers l’Allemagne, l’Espagne, le Japon…
Face à ces géants et à Alten et Expleo, Astek entend grandir mais pas trop. « Les clients ont aussi besoin d’acteurs de tailles intermédiaires comme nous et pas seulement d’acteurs qui sont parfois plus gros qu’eux et qui peuvent leur dicter des conditions », pointe Julien Gavaldon.
Son équipe spécialisée dans les fusions-acquisitions cherche donc des sociétés de 150 à 300 ingénieurs spécialisés dans les métiers porteurs comme ceux de l’expérience utilisateur, de la science des données et des réseaux (cloud et informatique embarquée).
Sur une carte du monde, le patron évoque pêle-mêle l’Allemagne, l’Espagne, le Japon, « une solution ‘nearshore’ en Asie », mais aussi l’Amérique du Nord. « Nous devrions avoir deux annonces d’ici à la fin du trimestre », confie-t-il. Ces deux dernières années, Astek avait déjà bouclé six rachats, notamment Intitek en France et en Pologne, puis Meritek au Canada et Ineat en France et en Chine.
2021, année de la reprise
Confronté l’an dernier à l’arrêt brutal de l’aéronautique, le secteur faisait grise mine, surtout en Europe. Déjà présent en Asie et aux Etats-Unis, Astek avait pu sauver les meubles en enregistrant une croissance très légèrement positive de son chiffre d’affaires en 2020.
Mais 2021 a démarré sur de bien meilleures bases alors que l’automobile et même l’aéronautique ont relancé leurs projets les plus numériques. Astek compte réaliser 360 millions d’euros de recettes d’ici à la fin de l’année (soit une progression de 33 %) avant de viser les 500 millions de revenus en 2024, avec une marge Ebitda supérieure à 10 %. Ensuite, le patron pense déjà au cap symbolique du milliard d’euros.
Florian Dèbes
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