Lors d’un très récent interview dans Les Echos ou Le Figaro, Paul Saleh comme à son habitude était parti sur des propos très mensongers en disant qu’à part FedEx aucun gros client n’avait été perdu.
Au moment de l’interview, nous savions par des sources internes que Johnson & Johnson avait rompu son contrat. Cette pathologie à mentir constamment fait partie selon nous des motivations de Jean-Pierre Mustier à s’être séparé de son DG.
Dans un précédent article, nous avions expliqué qu’il n’y avait pas de honte chaque année à perdre des gros contrats, même les ESN qui ne sont pas en restructuration en perdent, de même que Atos gagne aussi des nouveaux contrats. Certes Atos n’a pas gagné ces derniers mois de contrats aussi prestigieux que le n°1 de l’industrie pharmaceutique, mais le contrat selon nos informations était de 55M€ par an, donc réprésentait « seulement » 0.5% du CA.
Ce jour à l’occasion des résultats, Atos a confirmé avoir perdu 2 gros contrats en page 9 des slides (cliquez-ici pour télécharger la présentation)
Certes ces deux contrats ne sont pas nommés, mais c’est un secret de polichinelle en interne. Ce sont :
–FedEx, client Syntel, circa 125M€/an
–Johnson & Johnson, client TFCo, issue du portefeuille XEROX IT, circa 55M€/an
-La perte de contrat lié à la réduction de périmètre (scope) serait à priori SST (The Strate Inc), deuxième plus gros client de Syntel, sous forme de Joint-Venture et dont les 50% de la jvt ont été vendus par Atos à STT à en octobre 2023. Nous ne voyons pas quel autre gros client aurait pu être cédé en même temps qu’un actif. Circa 140M€/an
Circa = environ
Ça fait néanmoins en cumulé 3% de CA d’Atos parti en fumée, c’est pour ça de voir que les prévisions Atos avec -3% de CA sur l’année, alors que ces 3 contrats perdu, font -3%, ça prouve que le périmètre comparable a ses limites pour comparer une année avec la précédente…
On ne pourra qu’apprécier ce vent de fraîcheur semblant, tout en restant très prudent, amorcer un retour vers la transparence, qu’on avait senti poindre en novembre et décembre et qui avait été suivi par un retour terrible aux vieux démons d’Atos à savoir désinformer massivement ses actionnaires à la nomination de Paul Saleh le 13 janvier et un retour aux plus sombres heures des 3 dernières années, et je pense notamment à la mascarade du 1er aout 2023 avec un des communiqués de presse les plus alambiqués de l’histoire d’Euronext.
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Pour revenir aux pertes de contrats, à ce stade, on peut dire que c’est un avertissement sans frais, Johnson & Johnson étant un nom on ne peut plus prestigieux, mais qui ne figurait pas pas parmi les 5 plus gros contrats d’Atos, à priori « seulement » dans le top 12 des plus gros clients Atos. On ne peut en aucun cas parler d’une hémorragie, même s’il y a eu une grosse de demi-douzaine de contrats dans le top 50 mondial d’Atos donc plus petits, qui ont été aussi perdus. Nous les avons cités dans un article, nous n’allons donc pas nous éterniser dessus, à la courtoise demande d’Atos.
Bien-sûr, tous les yeux sont tournés vers AMEX, qui fait presque 200M€ par an de CA, et représente désormais 30% du CA de Syntel et 2% du CA d’Atos. Comment va réagir AMEX avec un Syntel devenu tout petit, entre 550M€ et 600M€ de CA contre 960M$ au moment de l’achat. Est-ce qu’à un moment AMEX ne pourra pas craindre l’image d’avoir une micro-ESN comme fournisseur et une maison mère ranké CCC et SD par S&P ? Et compte tenu de l’endettement massif conservé de 75M% de dette post restructuration le BB attendu ça cera pas avant 2029 si refinancement il y a eu entre temps.
Certes c’est un autre sujet, mais mon propos était de dire qu’il est trop tôt pour parler définitivement de résilience pour Atos, les propos de JP sur l’acceptation du plan par le tribunal comme étant d’une dernière étape à passer, font froid dans le dos, et sont assez surprenant de sa part, car quand le Lock-Up est signé, le plan de sauvegarde est une simple formalité. Selon un document confidentiel auquel le blog a eu accès, 3 jours avant l’audience, seulement 62% des créanciers avaient signé le Lock-Up. De là à penser qu’il y ait eu une dérogation du Tribunal de Nanterre et que les 66.7% ne sont toujours pas réunis, c’est un pas que nous n’hésitons pas à faire en envisageant cette hypothèse.
Notre but, entre autres, au travers de cet article était surtout de prouver la légitimité du blog depuis 3 mois de demander :
Avec un peu d’huile pour bébé
À mettre sur la lame pour lubrifier.
et je mets ce cliché qui semble faire KIFFER à donf les français wokistes et LFIstes à titre d’illustration.
JP qui ne doit pas lire le blog autant que ses subordonnées a été un peu long à la comprenette et a attendu d’arriver au point de non-retour pour prendre la décision qui s’imposait.
Sorry Paul, we won’t miss you.
Néanmoins, la présentation d’Atos de ce 1er aout 2024 n’était pas exempte de désinformation selon le blog.
Sont inclus dans le book to bill des lettres d’intention pour des HPC à la fois sous réserve que le plan de Sauvegarde soit validé par le tribunal et qui seront facturés par le nouveau propriétaire, soit l’état ou le partenaire de l’état, et donc ça fait une belle jambe à Atos que le book to bill de HPC soit résilient.
Si Atos avait voulu être transparent, il aurait du communiquer le book to bill du périmètre entier et du périmètre hors souverain et hors Worldgrid.
Nous contestons l’exactitude de ce book to bill, et comme au T1, il inclue des commandes tardives de la première semaine de juillet et des lettres d’intentions et des devis non encore signés. Nous estimons le book to bill GROUPE sur le périmètre hors souverain et hors Worldgrid à 50% au lieu des 73% affichés.
Au niveau du CA 2024, lors des prévisions annoncées durant la présentation des résultats 2023, Atos avait prévu -2.2%, puis révisé 1 mois après à -3.5%. Après ces prévisions, le blog avait fait les siennes avec -10 à -12%, avec un pic négatif au S2. Apparemment nous avons été un peu pessimistes, mais nous maintenons des prévisions bien inférieures à celles d’Atos et révision à -8/-10% sur l’exercice 2024 sans tenir compte des changements de périmètre. La publication des chiffres d’Atos est à périmètre égal. Or il est important d’avoir les deux chiffres, car une société qui vendrait 20% de ses actifs et déclarerait une baisse de -1% à périmètre égal donnerait l’impression de résilience alors qu’elle avait été dans l’obligation (dans cet exemple) de vendre 1/3 de ses actifs, ce qui traduirait au contraire une situation dégradée avec une marge en valeur absolue également dégradée.
Nous tenons donc à préciser que notre estimation initiale de -10/-12% et révisée à -8/-10% n’est pas à périmètre comparable, mais CA 2023 versus CA2022. Notre pessimisme est essentiellement sur le T4 qui verra la delivery des commandes du T1 très affecté, surtout coté TFCo, avec un Book to Bill d’environ 40% si on enlève les HPC commandés au T1 et qui seront livrés que mi-2025 à fin 2025.
Cette tendance à mettre en avant que le périmètre comparable dans les slides et de trouver caché la comparaison Y to Y en fin généralement de communiqué est un peu détestable, ça revient à cacher que le CA décroit en valeur absolue et que les cessions ne sont pas indolores et entraine une baisse du périmètre et par relation de cause à effet du CA.
Enfin le niveau de cash au plus bas historique a pris le blog en flagrant délit de naïveté « non, il aurait pas osé ». En effet nous avions estimé le 1er janvier nous avions dans un article appelé Hiroshima le retour estimé le cash à fin avril à 645M€. ce qui avec les 150M€ obtenu faisait 800M€.
Or ces deux derniers mois, Paul Saleh se montrait très rassurant sur le cash, y compris dans sa dernière vidéo postume 😀 où il disait que le cash allait couler a flot for the near term but also for the long run. Aussi dans notre prévision de cash, nous avons pensé que le cash serait au moins à 1Md€. Que néni. Paul avait continué à mentir sur le cash qui était du niveau proche de dépot de bilan.
Le blog avait attiré l’attention que l’accélération de la vente de Worldgrid était lié à un problème de manque de cash. Dans son call du 1er Juillet Paul Saleh répondant à une question à démenti que la vente de Worldgrid était lié à un problème de cash. Et bien si, c’était un problème de cash. Mytho un jour Mytho toujours…
Le cash d’Atos reste très très préoccupant et si la Due Diligence ne donnait pas lieu à la signature de la vente, la filiale devrait être bradé, car tout nouvel acquéreur ferait une offre nécessairement très moins disante, probablement entre 220 et 230M€, si une société comme Alten, ne donnait pas suite. On n’en est absolument pas là, mais cette Due Diligence non validée avant les congés estivaux est forcément assez inquiétante, et ce durant une période où Atos devrait s’empresser de communiquer toute nouvelle rassurante.
Le blog répète qu’il sera absolument impossible, sauf à mettre Atos en situation d’extrême difficulté, de rembourser plus que 50% des prêts intérimaires au closing avec les 1650Md€.
Donc la dette post-closing sera « officiellement pour le blog » de 4Md€, soit 17.5% d’écrasement de la dette, chiffre définitif et en euros, 1100M€ de dette écrasé contre 3000M€ annoncé. JP serait-il un doux rêveur ou un financier médiocre pour penser le contraire ? C’est peut-être le seul truc sur lequel Paul Saleh n’a pas menti !!
Paul Saleh lui, comptait bien garder les 800M€ en plus des 1650M€. Donc de là à garder la moitié des 800M€, nous sommes dans une approche déjà semi-optimiste et malheureusement JP ment beaucoup beaucoup aussi, même si ça n’est pas comme feu Paul à un niveau pathologique. Je me répète. Il ne sera pas possible de rembourser les 800M€ avec les 1650M€ trop de cash aura été brulé jusqu’à décembre 500M€, selon nos estimations blog.
Dernier mensonge, de JP, confirmé ce jour : pas d’échéance avant 2029. Or la clause CLEAN DOWN dans le document du 30 juin qui présente les conditions financières du Lock-Up, n’a pas été amendée ou supprimée dans des récents communiqués. On peut donc prendre pour acquis qu’elle reste valide. Or cette clause impose à partir du 1er janvier 2026 350M€ de remboursement anticipé chaque année sur le crédit Revolving et que le crédit Revolving soit remis à zéro 4 fois dans l’année, donc remboursement de 440M€ chaque année, puis zéro, puis re-440M€. Donc JP ment aussi en disant qu’il n’y a pas d’échéance avec 2029. Là-dessus, ils sont à égalité avec « feu Paul Saleh ».
Dans chaque période entre le 1er décembre et 30 janvier et chaque période entre le 1er juin et le 31 juillet Atos devra rembourser 100M€ et 150€M€ devront être remboursés entre ces périodes. Donc à partir du 1er janvier 2026, il y aura 350M€ annuels de remboursement anticipés, il y a donc bien des échéances avant 2029 ! Une fois ces remboursements anticipés effectués, Atos pourra de nouveau tirer sur les lignes révolving, mais rembourser un prêt à une période fixée par avance, même si on peut réemprunter un mois après, c’est pas confortable du tout.
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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.
La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.
En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 7 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.