Atos : la restructuration sera encore plus douloureuse que prévu [LES ECHOS]

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Le géant informatique voit son volume d’affaires se réduire et dégrade ses prévisions. Atos devra effacer non plus la moitié, mais plus de 60 % de sa dette selon des sources, et va réclamer davantage d’argent frais. Un nouveau choc qui inquiète les potentiels repreneurs.

Par Florian DèbesAnne Drif

Publié le 25 avr. 2024 à 08:06Mis à jour le 25 avr. 2024 à 14:54
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Atos entre dans une spirale infernale. Le géant informatique navigue désormais à vue. Quinze jours seulement après avoir annoncé devoir réduire de moitié sa dette de 4,8 milliards d’euros et cherché à lever 1,2 milliard de cash supplémentaire, l’ex-fleuron révise ses hypothèses à l’issue d’un premier trimestre encore moins bon que prévu.

L’entreprise est forcée de revoir ses perspectives 2024-2027 et prévient d’ores et déjà d’une possible « augmentation du besoin de nouvelles liquidités et potentiellement une réduction de dette supplémentaire ». Les paramètres ne seront, eux, annoncés qu’en début de semaine prochaine.

L’action d’Atos chutait de 6 % à la mi-journée, après avoir décroché de près de 10 % dans les premiers échanges ce jeudi, à la Bourse de Paris.

Inquiétude sur la liquidité

Tous les repreneurs potentiels sur les rangs, David Layani, Daniel Kretinsky, CGI, et les créanciers, qui devaient remettre leurs offres ce vendredi auront une semaine de plus pour se décider.

Mais sera-ce suffisant ? Une plus forte inquiétude gagne les candidats : « Cela jette un froid. Les mauvaises nouvelles s’enchaînent, sur le flux d’affaires, les clients, la marge d’Ebitda. Tout le monde se dit, jusqu’où cela va aller ? », dit une source dans le camp des candidats.

Le point qui alarme le plus : la liquidité. « Au 31 décembre, Atos disait qu’il avait 2,4 milliards de trésorerie, puis un besoin urgent de 450 millions d’euros et quinze jours après, que le plan d’affaires sera encore plus mauvais que prévu », ajoute ce proche des négociations.

Atos doit préciser en début de semaine de combien il doit encore réduire sa dette et quel est son besoin d’argent frais. De sources concordantes, le géant informatique devrait chercher à effacer non plus la moitié de sa dette, soit 2,4 milliards d’euros, mais 3 milliards, soit plus de 60 %. Et il pourrait réclamer 100 millions d’euros d’argent supplémentaire. Ce sont en tout cas les hypothèses anticipées jeudi à la suite de l’annonce des résultats. Interrogé, Atos n’a pas souhaité faire de commentaire sur ce point.

Mais reste à savoir si ces estimations tiendront le week-end, et si, de facto, les repreneurs ne vont pas proposer des scénarios plus drastiques encore.

Des contrats repoussés

En trois semaines, justifie le directeur général Paul Saleh, la donne a changé. « Quand on voit les résultats d’autres entreprises informatiques, on constate que le marché reste faible. Par ailleurs, nous devons prendre en considération certaines décisions de nos clients qui repoussent la signature de leurs contrats en attendant plus de clarté sur nos financements », a-t-il expliqué à des journalistes, en marge de la présentation des résultats du groupe pour les mois de janvier à mars.

Selon des sources toutefois, il a fallu que Jean-Pierre Mustier, le président d’Atos tape du poing sur la table mercredi en conseil d’administration pour exiger cette fois un exercice de vérité sur les chiffres, la veille de la date prévue de remise des offres. Certains espéraient visiblement au sein de la direction éviter de devoir réviser les derniers plans.

Marge en chute libre

Mais la performance est dans le rouge. Le chiffre d’affaires est ressorti en baisse de 2,6 % à 2,47 milliards d’euros au premier trimestre. Surtout, point d’alerte, la marge a fondu de plus de moitié depuis décembre, à 1,9 % (48 millions d’euros).

Des deux côtés de l’entreprise, les nouvelles ne sont guère réjouissantes. Les activités de gestion des parcs informatiques des entreprises (Tech Foundation) enregistrent des revenus en baisse de 1,5 %. Impactée par le ralentissement des marchés anglo-saxons sur l’installation de logiciels chez les clients, l’entité Eviden encaisse une baisse de 3,9 % de ses recettes.

« L’équipe dirigeante gère encore le sauvetage sur un mode de cession concurrentiel, mais là, c’est la situation opérationnelle qui commence à être compromise, et être impactée par deux ans d’errance stratégique. On a changé de monde », lâche un proche du dossier.

Florian Dèbes et Anne Drif

https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/atos-repousse-la-date-de-depot-des-offres-de-son-plan-de-sauvetage-2091026

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

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