Atos : le calvaire des chasseurs de tête, en quête d’un patron pour l’ex-fleuron de la tech [CAPITAL]

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La situation toujours périlleuse de l’ex-champion français du numérique complique la tâche des recruteurs. Les candidats à la direction générale d’Atos ne se bousculent pas au portillon.

Qui sera le prochain patron d’Atos ? Depuis la démission de son directeur général Paul Saleh fin juillet, c’est Jean-Pierre Mustier qui a pris temporairement la relève. Jusqu’ici cantonné à un rôle non opérationnel, en tant que président du conseil d’administration, ce financier – qui fut autrefois le patron de Jérôme Kerviel a la Société Générale – a dû se résoudre à endosser lui-même le costume de PDG, le temps de recruter un nouveau boss, capable de s’emparer des rênes de l’entreprise pour la redresser.

Appelé à la rescousse en bénévole, l’an dernier, « Le Ferrari de la finance », comme certains surnomment encore Jean-Pierre Mustier, est critiqué au sein d’Atos pour son manque de vision stratégique, sa méconnaissance du secteur du numérique et des attentes concrètes de ses clients.

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La mission s’annonce tout aussi délicate pour le futur directeur général, le sixième en moins de 3 ans. Cet été, le tribunal de commerce a ouvert une procédure de sauvegarde accélérée pour éviter la faillite de l’ex-fleuron français, plombé par un boulet de 4,7 milliards de dettes. S’il est définitivement approuvé par les créanciers d’Atos, le 15 octobre, lors de l’audience programmée au tribunal de commerce, ce plan devrait entraîner une nouvelle gouvernance d’ici la fin de l’année ou plus tard au tout début de l’an prochain.
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Un gâchis de talents

Mais les candidats au poste de directeur général d’Atos ne se bousculent pas au portillon. En interne, la revue des troupes est vite faite. « Les meilleurs sont partis. Aujourd’hui, personne n’a les épaules assez larges, ni l’expérience, ni les capacités pour occuper de telles fonctions », souligne un ancien cadre. « Trop de talents nous ont quitté pour cause de désaccord avec la stratégie du board, c’est un incroyable gâchis de ressources humaines », renchérit Karine Dran, coordinatrice CFE-CGC.

À lire aussi : Atos : supercalculateurs, cybersécurité… Ces business sensibles que l’Etat entend racheter

Un temps pressenti pour prendre le contrôle du groupe avant de devoir y renoncer, l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky avait lui-même appelé de ses vœux, cet été, le retour au bercail de quelques-uns des meilleurs éléments. Dans la lettre d’intention précisant les contours de son projet, l’entrepreneur avait souligné la nécessité « d’enrayer ce déficit de ressources humaines qui prive Atos de salariés expérimentés, au parcours exceptionnel », en citant même les noms de 4 ex-cadres qu’il souhaitait voir revenir. A savoir Nourdine Bihmane, l’ex-patron des activités d’infogérance, Michael Kollar, ancien directeur technique et CEO des activités de cloud informatique ou encore Jose Manuel Diego Sainz et Valérie Cornen, deux ex-cadres dévolus aux finances du groupe.

Un casse-tête pour le cabinet Egon Zhender

Dans les couloirs de l’entreprise, le nom de Pierre Barnabé, l’actuel directeur général du producteur français de semi-conducteurs Soitec revient aussi en boucle, comme un vœux pieu. Ce Centralien de 53 ans qui dirigea pendant 7 ans la division Big data et sécurité d’Atos (supercalculateurs, cybersécurité…) longtemps considérée comme le joyau du groupe, est regretté par bon nombre de salariés. Mais le cabinet de chasseur de têtes Egon Zhender, mandaté pour dénicher la perle rare, aura bien du mal à le faire revenir. « Convaincre des cadors du business de venir patauger dans le bourbier Atos est un vrai défi. L’avenir du groupe reste si incertain qu’il faut être un casse-cou pour le rejoindre. S’y aventurer en quittant son job, ce serait prendre un gros risque personnel », susurre un expert du recrutement.

Les candidats approchés pour prendre les rênes d’Atos seraient donc pour la plupart des businessmen « en disponibilité ». A l’instar de Thierry Delaporte, 57 ans, dont quelque 25 années de carrière chez le géant français du numérique Cap Gemini. Candidat malheureux à la succession du PDG Paul Hermelin fin 2019, Thierry Delaporte avait alors démissionné de son poste de directeur général délégué de Cap Gemini. Quelques mois plus tard, en pleine pandémie de Covid, il avait été nommé à la tête de Wipro, une multinationale indienne de la tech. Il a quitté ses fonctions en avril, un an avant la fin prévue de son mandat de cinq ans. « Thierry Delaporte a les capacités pour le poste, estime un professionnel qui l’a côtoyé. Mais je ne suis pas sûr qu’il en ait vraiment envie ».

Des surprises cachées au fond des placards

Quel qu’il soit, le futur directeur général d’Atos pourrait être confronté à de mauvaises surprises. Peu après avoir annoncé son plan de restructuration, le groupe a revu à la baisse ses prévisions de revenus (-4%) et de marges opérationnelles (-0,5%) sur la période 2024-2027. « Je crains que le prochain patron ne réalise trop tard, une fois qu’il sera aux commandes, que la situation est encore pire que prévu. La baisse du carnet de commandes est telle que l’on s’achemine vers de nouveaux besoins en trésorerie, au bas mot 500 millions d’euros », estime-un ancien cadre, persuadé que son ancienne entreprise n’a pas encore tout à fait touché le fond.

https://www.capital.fr/entreprises-marches/atos-calvaire-chasseurs-de-tete-en-quete-nouveau-patron-1502100
POSTFACE BLOG
Quand une entreprise multinationale de 10Md€ n’attire aucun DG de renom, il faut commencer à s’inquiéter. C’est que le dossier est très vérolé et que tout le monde le sait sur la place parisienne et même internationale. Il y a que les Hedge Funds et les banques naïves pour y croire. Mais elles sont suffisamment connes pour avoir prêter à Meunier, donc elle sont logiques jusqu’au fond de leur connerie.
Le blog prévoit toujours la douce mort d’Atos et une nouvelle restructuration sous 12 à 15 mois post-closing avec valeur de l’action à 0.00€ à échéance 18 mois, sauf si les fonds vautours revoient en profondeur leur copie d’ici le 5 octobre, ou le coup de fil à un ami, l’ami Kretinsky.

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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.

La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.

En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

www.upra.fr