Cher Paul,
connaissez ce dicton d’un humoriste français :
Savez-vous pourquoi les français ont choisi le coq comme emblème ?
Parce que ce que c’est le seul animal qui chante les pieds dans la merde.
Le triomphalisme de votre Point de Marché, à l’instar du titre Les Echos veut tout dire : « Atos s’estime sauvé« . Ou l’on pourrait aussi dire « selon Paul Saleh et/ou la dircom, Atos s’estime sauvé ».
La journaliste pour ne pas subir de représailles juridiques d’actionnaires prête la victoire à Atos, même si plus loin dans son article, elle récite en bon soldat avec moins de conditionnels votre propagande de « coq les pieds dans la merde » avec une conciliation, qui si elle accouche un jour, sera désormais dans les 2 derniers jours de juillet. La cérémonie d’ouverture se fera sans le tampon du juge.
On se croirait à Utah Beach alors qu’on est plutôt à Arcole (voir bataille d’Arcole sur Wikipédia pour comprendre). C’est considéré comme un fait d’armes de Napoléon, alors que ce dernier a été défait dans un premier temps, s’est retrouvé dans les marais, n’a pas pu passer le pont d’Arcole avant de multiples tentatives et y a laissé finalement beaucoup d’hommes; avec dans le rôle de « l’ennemi« , 12% à 15% des créanciers bancaires qui ne veulent pas signer le lock-up, en sus du dernier tiers irréductible, soit 45 à 48% des créanciers récalcitrants alors que la madone Bourbouloux nous a fait croire que le plan des obligataires était accepté de tous ! Quelle arracheuse de dents…
On est dans la même situation aujourd’hui. Atos est dans la mouise avec sa conciliation, les banques ne veulent pas signer le lock-up et pour ne pas dire « on est dans une putain de merde avec cette conciliation » Atos transforme cela en « le financement du plan est réussi ». Ben encore heureux. Celui de Kretinsky était financé il y a 3 mois déjà … Il vous aura donc fallu 3 mois et avoir la stupidité de choisir un plan non financé.
Pourquoi le financement est réussi ?
Tout d’abord parce que l’offre des fonds vautour non seulement est léonine, avec des intérêts usuriers, mais elle n’était pas financée. Maintenant elle est toujours léonine, mais financée 😀 .
Le financement est aussi réussi, parce que l’on peut apparemment signer la syndicalisation bancaire sans signer le lock-up.
Ce qui semble normal.
Puisque la conciliation peut vous être imposée par le tribunal, et le dédommagement inique si l’on ne participe pas à la New Money est tellement faible, 17 % de la dette conservée, payée au bout de 8 ans avec 1% d’intérêts en cash et 4% d’intérêts en PIK, qu’il est logique d’accepter la syndicalisation au cas où l’accord serait imposé et re-prêter « de force » pour garder au moins 25% de dette et la sécuriser.
Donc ce qui est réussi, c’est ce qui est réussi depuis le 3 mai chez Kretinsky, son offre était entièrement financée depuis la première heure.
Chez les Hedge Funds, plein de sous, on n’avait pas de financement, et on voulait faire payer les autres. Kretinsky, pour être totalement transparent, proposait aussi de participer au financement en échange de garder plus de dette. Mais sur moins d’un tiers de la somme des fonds vautour, 550M€.
Là c’est 1650M€ + 675M€ que les 8 fonds vautours demandant aux 30 autres créanciers d’apporter (leur part incluse) et 50M€ par l’état. Soit 2375M€.
725M€ pour tenir jusqu’à la fin de la sauvegarde accélérée, « le closing », et 1650M€ pour tenir 2025 et 2026, ce que le blog conteste, car il faudra retrancher de cette new money/new dette, la somme de 700M€ d’intérêts et affacturage sur 2025 et 2026. Mais nous sommes blasés, admettons le temps de l’article qu’Atos s’en sorte.
Ce qui a été réussi c’est « back to the futur » retour au 3 mai, les créanciers ont enfin une offre financée. On a juste perdu 2 mois et demi en ne choisissant pas l’offre Kretinsky.
Financée pour 95% par de la dette, configuration inédite dans l’histoire d’Euronext. Ca n’est JAMAIS, je dis bien jamais, arrivée qu’une société apure de la dette et la recréée immédiatement par de la nouvelle dette. Paul est très fier des 2000 brevêts d’Atos : « we are a great company, we have 2000 patents ». Désormais 2001 brevêts. Une restructuration avec la New Money à 98% de la nouvelle dette ! Du coup, 2800M€ de dette effacée,
Nous avons épluché l’ouvrage de Sophie Vermeille, 16 restructurations de la dernière chance utilisé l’intelligence artificielle, chaque fois qu’il y a eu apport d’argent frais, la fameuse New Money, ça a été pour 90 à 100% sous forme de capital, jamais de dette.
Ici Atos épure 2800M€ de dette et recrée 1650M€ de dette sur 5 ans, conserve 1975M€ de dette existante sur 6 ans et 8 ans et enfin, crée 725M€ de dette sur 18 mois, dette dite « intérimaire » pour faire croire que ce n’est pas de la dette. Vous connaissez tous le sketch de Muriel Robin « c’est un noir… noir ? » Donc je ferai pareil, cette dette dite intérimaire, c’est de la dette… dette ? Oui de la dette. Vous pouvez lui mettre tous les qualificatifs du monde devant ou derrière, il convient de l’ajouter aux 1650M€ soit 2375M€ de nouvelle dette.
Donc 2800M€ de dette effacée et 2375M€ de dette recréée. Si ça, ça vaut pas un brevet… C’est que je ne connais plus rien à rien…
Donc quand Les Echos disent que la dette brute selon Paul Saleh sera entre 3 et 3.5Md€, tout d’abord je serais tenté de dire « voilà un bon ex-CFO, à 10 jours de signer sa conciliation, n’est pas capable de nous donner le montant de la nouvelle dette brute avec une précision de +/-250M€.
En plus d’être un guignol, cet ex-CFO de carrière est un menteur car la dette sera de 4350M€, sauf à rembourser immédiatement la dette intérimaire, ce que Paul Saleh a dit dans un call il y a 10 jours, d’ailleurs avec exactement les mêmes intervenants où le 19 janvier, il disait qu’il y’avait des liquidités jusqu’à la fin de l’année et qu’Atos était très loin d’une restructuration et que la fille de Michael Brachtl pouvait dormir sur ses deux oreilles. La pauvre depuis elle tourne aux somnifères à cause de Paul.
Nous avons la prétention de dire que le prêt intérimaire ne pourra être remboursé que fin 2025 avec la vente des actifs souverain. Parce que Daniel Kretinsky estimait que c’était ainsi et que Daniel Kretinsky est le seul à connaitre le dossier Atos.
Donc ces 725M€ dits « intérimaires » font partie de la dette nouvelle et donc en additionnant dette conservée, la nouvelle dette, la dette brute, Mr Paul Saleh, ne sera ni de 3000M€, ni de 3500M€, mais de 4350M€ !!
Ce qui est marrant, c’est qu’Anne Drif, apparemment la quarantaine donc qui a déjà vu la pluie tomber, croie sur parole Paul Saleh, de même qu’elle croyait sur Parole ceux qui lui disaient que c’était gagné pour Layani.
Atos avait dit en interne que la conciliation serait signé, voir serait validé par le juge le 15 juillet. J’ai en ma possession ces calls où l’on voit des employés demander « confirmez-vous la date du 15 juillet ». Paul Roth en vieux singe à qui on apprend plus à faire des grimaces répond avec l’expression maison « que les planètes sont alignées », ce qui dans la pratique n’arrive jamais car si elles étaient alignées on ne les verrait pas ou seulement la première, mais qu’il ne peut absolument pas confirmer la date du 15 et que c’est un simple objectif et je crois qu’il ajoute : « j’ai un principe, tant que c’est pas signé, c’est pas signé ». Compte tenu de l’historique d’Atos depuis 2 ans, voilà un chef raisonnable 😀
Puis vint la date du 22 juillet pour la ratification de la conciliation par le juge, dans un des nombreux points de marché. Toujours comme objectif au corps défendant de la dircom avec probablement un petit subjonctif.
Et maintenant, c’est le summum, la conciliation devrait être ratifiée par le tribunal d’ici fin juillet, comprendre le 30 ou le 31, « comme l’a toujours dit la société ».
Ben non !
Dircom Atos, vous avez dit tellement de conneries en deux mois, que vous ne vous souvenez plus de tout ce que vous avez dit. Ce qui est bien en disant ça, c’est que même en demandant au juge l’extension d’un mois supplémentaire de la conciliation, et que vous signez le 31 juillet vous direz « mais c’est ce qu’on a toujours dit, fin Juillet… »
Je rappelle que l’extension d’un mois n’est pas automatique. Sinon une conciliation durerait automatiquement 5 mois. Il faut prouver au juge que toutes les conditions sont réunies pour une signature rapide et que ce délai est nécessaire pour aboutir à cette signature quasi acquise. Sur un dossier de la taille d’Atos, même si Atos ment, il y a 99% de chance que la prolongation d’un mois soit accordé. Pas 100% cependant. J’insiste 99%. Il y avait 99% de chance que le tireur tue Trump et ce con il y a réchappé en tournant la tête pour regarder une photo 😀 😀
Mais alors pourquoi Atos est dans la merde ?
Parce qu’on devrait être en train de la rédiger et que là, il manque 12 à 15% des créanciers pour signer l’accord de lock-up nécessaire à sa rédaction. Selon les articles, on a droit à « une majorité » sans autre commentaire, à « plus de la majorité », à « la majorité ». Eh oui, mais il ne faut pas la majorité dans une conciliation que l’on veut faire passer en force par le tribunal. Je précise ceci, car à la base, vu que c’est un procédé amiable, il n’y a pas besoin de passer par le tribunal si on a l’unanimité. Le Tribunal c’est si on a la majorité des 2/3 + une voix, et MINIMUM pour pouvoir l’imposer au tiers restant qui n’est pas d’accord.
Donc ils disent des trucs mignons style : « Les créanciers bancaires ont l’opportunité de signer le lock-up jusqu’au 22 juillet ». Style « si vous le faites pas, vous loupez l’affaire du siècle, un plan de restructuration financée à 99% par de la dette… » en effet, des opportunités comme ça, ça ne se rencontre pas tous les jours.
Donc bis répétita depuis notre article « Atos n’a pas la majorité des 2/3. Paul Saleh ment ». Rien n’a changé. Atos n’a toujours pas la majorité des 2/3 et si à ce stade. Même si ce n’est pas encore Waterloo et que Arcole, pas sûr que le juge donne le mois de prolongation si on reste à 52/53% de créanciers d’accord.
Avec les 150M€ d’acompte des actifs souverains, on devrait tenir jusqu’à la cérémonie de clôture des JO. Après, si ce n’est pas signé le 11 aout, la madone devrait demander une sauvegarde et là ce ne sera plus elle la chef, mais le juge commissaire… Et là, avec des pros, Atos pourrait peut-être se sauver…
Messieurs les banquiers, tenez le choc, ne cédez pas à la pression. Les fonds vautour vont craquer et rappeler Kretinsky une main devant, une main derrière. J’espère qu’ils sont au courant pour J&J, qu’ils passent chez HCL, parce que côté Anne Drif, mer d’huile à l’horizon. À part le départ de FedEx, la brebis galeuse, c’est « y’a du soleil et des nanas, ta ri ra la la…. »
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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.
La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.
En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.