Atos : Les banques françaises prêtes à choisir Daniek Kretinsky pour la reprise d’Atos [BFM Business]

BNP Paribas exclut de soutenir l’offre de David Layani qu’elle juge trop fragile financièrement. D’autres banques françaises sont en train de rejoindre sa position pour faire basculer le match.

La reprise d’Atos ressemble à l’entre-deux-tours d’une élection. Les deux candidats, David Layani et Daniel Kretinsky, tentent de rallier les électeurs. Les créanciers du groupe de services informatiques seront appelés à voter en faveur de l’un ou l’autre, dans une semaine. Ils portent 4,9 milliards d’euros de dette, répartie à moitié par des banques, à moitié par des fonds d’investissement détenteurs d’obligations.

Matthieu Pechberty
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Chacun doit se positionner et les banques sont en train de basculer en faveur de Daniel Kretinsky. En tout cas les banques françaises, BNP Paribas en tête. Selon nos informations, la première banque européenne estime que « l’offre de David Layani comporte un risque d’exécution trop important », explique une source proche du dossier. Selon plusieurs sources, elle est en train de fédérer les banques françaises: Natixis, CIC, et bientôt le Crédit Agricole.
Un changement de pied pour la banque mutualiste qui, il y a quelques mois encore, conseillait David Layani et sa société, OnePoint. « C’est un sujet de place » abonde un de ses dirigeants pour justifier ce regroupement des banques françaises. Seule la Société Générale reste pour le moment silencieuse. Sa position est scrutée alors que le président d’Atos, Jean-Pierre Mustier, est un ancien dirigeant de la banque.

Bras de fer entre les banques françaises et étrangères

Les banques françaises espèrent peser de tout leur poids face aux banques étrangères qui ne sont pas prêtes à suivre Daniel Kretinsky. L’Allemande Commerzbank est la banque la plus exposée avec un prêt d’environ 300 millions, aux côtés de l’américaine JP Morgan ou la néerlandaise ING. Pour leur mettre la pression, BNP Paribas vient de quitter le comité de pilotage qui regroupe toutes les banques d’Atos. Elle espère créer ainsi un rapport de force face aux banques étrangères et d’emporter, avec elle, la Banque centrale européenne qui est le plus important créancier avec 500 millions d’euros de prêts. « La BCE se rangera à la majorité », assure un protagoniste.

Les banques françaises s’inquiètent du manque d’investissement en capital de David Layani. Sa société OnePoint propose d’apporter 250 millions d’euros, ses dirigeants 50 millions d’euros et son allié Walter Butler 50 autres millions d’euros. « OnePoint investit grâce à un prêt de Carlyle et les managers investiront aussi en empruntant, explique un créancier. Puis David Layani veut devenir PDG d’Atos pour fusionner avec OnePoint dont personne ne sait combien elle vaut ». Pour les banques, son offre n’est pas suffisante pour sauver Atos. Est-ce un moyen de le pousser à améliorer son projet comme les fonds obligataires ont fait avec Daniel Kretinsky?

BNP Paribas menace de lâche Atos si Layani gagne

BNP Paribas est catégorique et refuse de miser sur David Layani. Selon nos informations, elle a fait savoir à la direction d’Atos et au ministère de l’Économie que si OnePoint était choisi, elle ne participerait pas au refinancement du groupe de services informatique. Contactée, la banque n’a pas souhaité commenter.

C’est une pression énorme sur l’administratrice judiciaire qui doit organiser le vote des créanciers avant qu’ils ne se prononcent. Hélène Bourbouloux a déjà reçu la semaine dernière une lettre des fonds obligataires qui rejetaient la première offre de Daniel Kretinsky. Depuis, le milliardaire tchèque a engagé des discussions pour améliorer sa proposition, comme l’a révélé BFM Business hier, afin d’emporter leur adhésion.

Sauf que, selon nos informations, la lettre n’était pas signée par la majorité des créanciers obligataires qui pèsent 2,4 milliards d’euros de la dette d’Atos. Et pas non plus par la Banque centrale européenne. Ils sont surtout trois fonds à arbitrer ce match entre Daniel Kretinsky et David Layani: le fonds américain D.E.Shaw, le britannique Fidera et le Français Boussard & Gavaudan. À eux trois, ils représentent moins d’un milliard d’euros. Contactés, ils n’ont pas souhaité commenter.

Matthieu Pechberty  Journaliste BFM Business
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https://www.bfmtv.com/economie/les-banques-francaises-pretes-a-choisir-daniel-kretinsky-pour-la-reprise-d-atos_AN-202405220727.html

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