C’est l’avis du blog et on a tous le droit d’avoir un avis. Pour moi c’est accord léonin à la limite de l’ABS et avec un refinancement usurier. Et je vais démontrer mon point de vue très en détail avec tableaux Excel à l’appui.
Mustier, dans son plan prévisionnel pour sauver Atos avait parlé de réduction de dette de 3.2Md€ (donc 1.6Md€ de dette restante) et de Equity (capitaux propres) et de nouvelles liquidités pour deux ans.
Le plan des créanciers lui prévoit des nouvelles liquidités pour 5 ans. Donc ce terme « liquidités » n’est plus approprié, c’est simplement de la dette nouvelle. On enlève de la dette d’un côté et l’on recrée de la dette de l’autre, car le candidat initial onepoint n’ayant pas de fonds, a fait financer les liquidités par de la dette nouvelle au lieu d’Equity là où Kretinsky était prêt à aller jusqu’à 700M€ de capitaux propres et l’equity ça coute zéro intérêt et c’est dans l’entreprise à vie (sauf rare cas de réduction de capital).
5 ans c’est absolument pas de la liquidité, 5 ans c’est de la dette. Donc pour avoir la dette totale post-restructuration, il faut additionner la dette conservée MAIS aussi la nouvelle dette crée, vu que les créanciers en créent 1.5Md€ à 13% là où Kretinsky en créait seulement circa 800M€ à 5%.
Donc ça se passe comme ça « chez JP&P », on efface 2.9Md€ de dette et on en crée de la nouvelle donc au final seulement 1500M€ de dette est effacée c’est donc Peanuts et la note S&P post restructuration s’annonce cataclysmique, puisque la dette totale est quasi identique à 1500M€ près, soit nouvelle dette = 3364M€.
Les intérêts eux sont bien plus que doublés et le FCF est annoncé en négatif en 2024 et 2025 et pas pour du beurre !!
Je vous rappelle les propos d’Oddo BHF du 3 juin :
«… Néanmoins, cette offre semble manquer d’ambition en termes de conversion de dette en equity et/ou d’apport de new equity car le groupe restera avec un ratio de dette nette / EBITDA 2025 supérieur à 2x post restructuration selon un calcul » basique » et surtout un ratio que le broker estime proche de 6x selon la méthodologie de calcul de S&P, ne permettant pas au groupe de retrouver un rating solide, nécessaire pour retrouver à long terme la confiance des clients.
Compte-tenu des volumes de dette résiduels et de la faible génération de FCF attendue, un refinancement périlleux aura lieu d’ici quelques années (à voir le nouvel échéancier de dette, non communiqué à ce stade)…»
Mais d’après JP & P : « La proposition reçue par le consortium OnePoint est la mieux orientée en matière d’intérêt social de la société, en particulier de ses employés et de ses clients »
On lit aussi dans Mediapart :
L’offre, recommandée par la mandataire judiciaire Hélène Bourbouloux, a été jugée comme la plus « conforme aux paramètres financiers », assurant « une structure de capital plus solide » que celle du milliardaire tchèque.
Sa plus grosse conciliation c’était Vallourec (3.5Md€), Orpéa n’était pas une conciliation mais une sauvegarde et c’est la CDC qui a imposé sa loi et la CDC a agit dans l’intérêt social, elle et s’est pas laissé faire par la Madone. Donc là le dossier Atos avec 10Md€ de CA a montré que la Madone avait ses limites et que c’est plutôt la Madone des ETI.
Le blog a calculé pour vous la dette actuelle et son coût annuel et en parallèle la dette nouvelle et son coût annuel. Le verdict est TERRIBLE : cout actuel : 145M€, coût de la dette nouvelle : 396M€ !!
Un plan fait par des fonds spéculatifs, pour des fonds spéculatif, pour siphonner Atos et la mettre au tapis, avec la bénédicition de la madone des conciliatrices en très bon terme avec Walter Butler (Voir article Challenges 2018, citée 2 fois dans le portrait) et la bénédiction du même board de pieds nickelés depuis 16 ans dont on a toutes les peines à croire que les membres ont été partiellement renouvelés, ou alors ils sont consanguins 🙂 .
En fait Mustier a annulé le deal léonin de Meunier pour créer son propre deal léonin. Le sien à lui.
Ce qui est le plus suspicieux dans l’affaire, c’est un banquier qui choisit des offres de banquiers. Il aurait pu repartir un mois sur son Solaris 55 et laisser notre vice-président gérer les choses. Un militaire ça les aurait calmés nos banquiers. Il leur aurait braqué un petit mortier de 150 et ils seraient partis en courant. Kretinsky lui il aurait sorti un mortier de 190 et l’affaire aurait été entendu. En plus faut bien qu’il serve à quelque chose notre vice-président à 200 000€ l’an. Il doit gagner plus sur le banc du board Atos que à la DGA je suis sûr. Comme Philippe qui gagnait plus qu’à la mairie Du havre 6800€ mois contre 4650€ à la mairie (Salaire néanmoins limité car il cumule les fonctions de président de la communauté urbaine du Havre, sinon il aurait eu droit à 5800€, mais toujours moins que cirer le board Atos. Vous vous souvenez tous que Cédric O était allé jusqu’au conseil d’état pour intégrer la board qu’on lui refusait car il avait accordé des subventions à Atos. Ce qui est bien Vice-président, c’est qu’on est payé 3 fois plus qu’un admministrateur lambda mais qu’on bosse que 2 fois plus, et on a droit à un chauffeur j’imagine, etc…
Tout comme pour Kretinsky qui n’était pas à blâmer en aout, mais uniquement Meunier, ici c’est pas le consortium choisi qui est à blâmer, mais Mustier, son vice-président, son board inféodé et Me Bourbouloux qui (selon Mediapart) a mis en avant l’offre des créanciers grace à son petit sondage magique.
Mais d’ailleurs, s’il suffit d’un sondage, pourquoi pas confier les conciliations à l’intelligence artificielle. Atos pourrait même s’autoconcilier avec ses propres HPC à la vitesse exaflopique. La conciliation serait terminée avant même d’avoir démarré et on serait déjà en sauvegarde accélérée 😀
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Note : pour nos calculs nous avons pris pour acquis que les banques seraient payées commes les obligataires sur la New Money et un peu plus sur la old money car leurs échéances étaient courtes et là elles deviennent TRÈS longues (5 ans si vous avez suivi) et post closing.
Aussi nous avons pris 14% contre 9% sur la dette conservée des créanciers qui eux avaient des échéances très longues. Donc passer de 5 ans pour la 2029 à 1% à 5 ans à 9%, ça mérité que le loan term 1500M€ à 5.1% et qui expirait le 29 janvier prochain ait un taux nettement supérieur à la 1% qui expirait dans sa ans et qui elle se prend pas d’extensionn, on reste sur du 5 ans mais on passe à un spread de 8%.
Franchement les créanciers au lieu de se faire chier sur des dossiers merdique comme ça, ils devraient venir en Thailande. Y’a des petits marchés ou les villageois en besoin urgent de fond empruntent à 15% (pas beaucoup plus vous allez dire) mais 15% PAR MOIS !! Messieurs les HF distress vous vous faites chier avec du 13% par an et en Thailande vous pourriez avoir du 15% par mois. Par contre occasionnellement certains, on les revoit plus jamais. Mais vous avez des actuaires pour mutualiser le risque ?
Mais entre nous soit dit Messieurs les HF, les 13% c’est quoi le truc? Vous n’aimez pas le look cheveux long ? Vous vous dites que ça va peut-être tenir que 2 ans donc vous vous dites autant qu’à perdre le capital, touchons les intérêts ? Ca m’intéresse, sérieux, moi je suis curieux comme un chat.
Pour la caution bancaire, nous avons appliqué 1% de moins, partant du principe que le risque est légèrement moins élevé, mais vu l’insistance très très lourde sur ces cautions, nous nous doutons qu’il y a un risque quasi acquis qu’elles soient activées et se transforment en dette long terme. C’est symbolique, surtout pour montrer notre recherche de précision.
Tableau 1 : la dette actuelle avant refinancement et son cout annuel et son % moyen en rouge soit 3% et 145M€.
Tableau 2 : la dette après refinancement incluant une partie de la dette ancienne conservée et de la nouvelle dette, puisque comme les créanciers n’amènent que peu de capitaux propres les liquidités demandés sont en fait créés par de la nouvelle dette, donc de 4850M€ on passe à 3400M€. C’est pour cela que selon Monsieur Kretinsky, elle va être immédiatement classée en jund bond.
Cette dette inclue des intérêts payés en cash et certains par paiement en nature par création dette nouvelle. Le tableau 3 dispatchera le cout en cash.
Le cout moyen des intérêts cette fois-ci n’est plus de 3% mais de 11.78% et 396M€
Si Atos, les créanciers ou SPV souhaite apporter des addendum ou Erratum, nous les appliqueront immédiatement, mais uniquement sous réserve qu’ils soient actés, car pour l’instant c’est la lettre d’intention qui fait foi car signé des candidats alors que le communiqué de presse du 13 juin n’est pas signé des candidatss et fait dans la précipitation et dit tout et son contraire.
Tableau 3 : C’est la même dette que le tableau 2, mais par soucis d’objectivité nous avons fait les totaux que des intérêts en cash, les seuls qui entrainent des débours.
On s’aperçoit que même sur la seule partie cash des intérêts, la dette soi-disant réduite coute bien plus cher que l’ancienne dette.
Donc selon moi, et c’est un avis personnel, on frôle l’abus de bien social avec le choix de cette offre des créanciers, puisque le taux d’intérêt proposé par Kretinsky était stipulé (à des taux très raisonnable, donc on imagine entre 4 et 5% et l’apport en fonds propre jusqu’à 700M€ avec zéro intérêt, puisque fonds propres.
Le fait de choisir une offre qui conserve bien plus de dette que les spécifications que la société avait demandé versus l’offre Kretinsky qui à 100M€ près respectait pile-poil les demandes de Mustier pourrait dans un recours être considéré selon mon propre avis et qui n’engage que moi, comme un abus caractérisé de bien social et délit de favoritisme.
On peut aussi se poser la question vu qu’Hélène Bourbouloux a une certaine proximité avec Walter Butler et traité avec lui à de nombreuses reprises dans des affaires précédentes si elle n’aurait pas dû se dessaisir (voir portrait de Challenges 2018 de Walter Butler où Hélène Bourbouloux est citée deux fois).
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est que l’abus de bien social, c’est quand on utilise l’argent de la société pour privilégier abusément une partie tierce mais aussi parfois un membre de l’entreprise. Par exemple, l’augmentation excessive d’un salarié sans commune mesure avec son antériorité, par exemple x3 peut aussi être considérée comme de l’abus de bien social si elle résulte d’une faveur et non d’une compétence. (Je vous donnerai la liste David 😀 )
La partie non cash (PIK), va augmenter la dette de 706M€ à la fin de la 5ème année (calcul fait par Excel que je vous épargne). Donc au final, la dette sera à l’échéance des 5 ans de 4068M€.
Vous avez pas un peu l’impression qu’on retourne à la case départ ??
Les deux zigotos qui ont amené Atos à la faillite, Mustier et Saleh, veulent nous faire croire dans leur communiqué du 13 juin que tout ceci va être discuté dans les jours qui viennent et que les taux marqués dans les lettres d’intentions seraient donc nuls et non avenus et que toutes les discussions qui ont duré 3 week-end jusqu’à 2h du matin auraient été des simples parties de belote.
Tout simplement le duo JP&P pris en flagrant délit de mensonge. Ils nous ont fait attendre un mois pour avoir ces putains d’offres et maintenant ils disent que ce qui est dans les offres serait entièrement négociable que « rien n’est gravé dans le marbre » (expression de Paul Saleh, probablement une expression américaine) et que les conditions de refinancement vont être l’occasion de discussions dans les prochains jours.
Donc ces incompétents nous font croire qu’il faut des offres pour choisir.
Ils choisissent.
Mais un petit blog, a découvert à force de patience et de relecture que les taux étaient usuriers.
Les Echos ont du à temps perdu lire notre article et reprennent l’expression et panique à bord, on pensait que ça allait passer inaperçu que Layani a négocié avec les créanciers les mêmes taux qu’il négocie pour lui-même 12.93% article Des Echos de Isabelle Couet qui dit avoir eu accès à un document où est stipulé « Carlyle 12.93%« .
La journaliste cite un gérant : « « C’est un niveau très élevé, donc très risqué ; normalement, dans cette catégorie d’investissement, on voit des taux monter jusqu’à 8-10 %, mais pas plus ». Un opérateur de salle de marché abonde : « C’est monstrueux, c’est presque du ‘distressed’ [prêt en quasi-défaut de paiement, NDLR] ! » »
C’est sûr que si Layani emprunte régulièrement à 12.93% (Article Les Echos « un homme pressé »), alors 13% ça a du lui paraitre le juste prix 🙂 . Il devait être pilier de comptoir de Cetelem quand il avait 20 ans 😀
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Ce qu’il faut retenir du communiqué Bullshit du 13/06 :
Ndrl: C’est qu’on rédémarre les négos à zéro et que rien n’a été décidé, les 7 réunions du board à 2500€ de jetons de présence par tête de pipe, c’était pipot.
- Les créanciers au titre du prêt à terme A de 1,5 milliard d’euros à échéance janvier 2025 (le « Term Loan A») et de la facilité de crédit renouvelable de 900 millions d’euros à échéance novembre 2025 (le « RCF ») se verraient offrir la possibilité de participer aux Nouveaux Financements Sécurisés uniquement sous la forme de prêts et facilités de type bancaire (prêt à terme / term loan), nouvelle facilité de crédit renouvelable (Revolving Credit Facility ou RCF), et/ou d’un financement sur créances/affacturage (factoring) ainsi qu’au travers de nouvelles lignes de garanties bancaires, selon des modalités restant à définir, pour un montant total de 750 millions d’euros (dont 300 millions d’euros de garanties) ;
- Les porteurs d’obligations émises par Atos venant à maturité en 2024, 2025, 2026, 2028 et 2029 (les « Obligations»), se verraient offrir la possibilité de participer à ces Nouveaux Financements Sécurisés uniquement sous la forme d’un ou plusieurs emprunts obligataires d’Atos pour un montant total de 750 millions d’euros, et sous réserve de réaliser le prorata de leur participation au Financement Fonds Propres, les principaux termes et modalités de ces financements restant également à définir ;
Donc ça, ce tableau ci-desous, en page 25 du PDF de la lettre d’intention fait à 2h30 du mat, c’était bullshit ??
Mais pourquoi avoir bossé jusqu’à 2H30 du mat dimanche 2 juin alors ?
Car selon des experts atossiens, imprimé à Bezons à 2H30 sur imprimante Xerox dans la nuit de dimanche 2 à lundi 3 (Page 25 du PDF de la lettre d’intention des créanciers).
Ça se passe comme ça chez JP & P. On navigue au gré du vent. Quand faut figer les choses on bosse à h du mat, mais quand la presse parle de taux ususiers, on dit « tout reste à définir ».
Il ne pourrait pas avoir une petite orque qui vienne par-dessous mettre un petit coup de nez dans l’esquif 😀
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validées par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 15 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.