Atos prévoit une hausse de ses revenus en 2022 (LES ECHOS)

Les revenus du troisième trimestre d’Atos ne pouvait pas mieux tomber pour répondre aux rumeurs. Depuis des semaines, des marques d’intérêt se cumulent pour racheter le groupe informatique français qui prévoit de se scinder en deux pour faire face à ses difficultés. Les bruits n’en finissent plus d’insister sur le ralentissement commercial des activités historiques et sur la fuite des talents. Mais les on-dit contrastent avec le retour de la croissance, souligné par la communication trimestrielle publiée mercredi.

De juillet à septembre, pour la première fois depuis presque trois ans, le groupe a retrouvé un chiffre d’affaires trimestriel en augmentation (+5,7 %) – même si une large part de la hausse est imputable à l’appréciation du dollar sur l’euro (+1,1 % à taux de change constant). La performance organique est toujours négative à -0,1 %, mais le groupe revient de loin après la baisse de 2,1 % enregistrée au premier semestre.

Certes, les prises de commandes au dernier trimestre ressortent à la baisse. Mais le groupe impute cette tendance à la saisonnalité et au report de la signature de gros contrats sur le marché des supercalculateurs.

Atos Tech Foundations au rebond

« Nous sommes convaincus que la tendance va se poursuivre et que la croissance organique deviendra positive au quatrième trimestre », a même indiqué Nathalie Sénéchault, la directrice financière d’Atos. Pour l’année en cours, Atos prévoit désormais une croissance du chiffre d’affaires à taux de change constants dans la moitié haute d’une fourchette comprise entre -0,5 % et +1,5 %, soit un peu moins de 11 milliards d’euros.

Cette confiance retrouvée de la direction, chargée de conclure le plan de sauvetage lors du second semestre 2023, se manifeste en Bourse. Après avoir perdu près de 80 % de sa valeur en un an et 10 % la veille, l’action Atos a pris 14 % ce mercredi.

Dans le détail, Evidian – c’est-à-dire les activités d’installation de logiciels, de cybersécurité et de supercalculateurs destinées à être cotées indépendamment d’Atos mais en partie convoitées par Thales, Airbus et Orange – maintient une croissance positive comparable à celle du premier semestre. En revanche, la différence est nette en ce qui concerne l’entité Tech Foundations (l’activité historique d’infogérance). Alors que les recettes s’étaient écroulées en 2021 (-11,4 %) et faisaient toujours grise mine sur la première moitié de l’année (-2,6 %), elles s’affichent au troisième trimestre à +4,4 %.

Autour de 20 % d’attrition de collaborateurs

L’équipe dirigeante d’Atos y voit un effet direct de la stratégie annoncée mi-juin, alors que les plans précédents avaient déstabilisé les clients et les salariés. Au sujet des départs de collaborateurs, Atos assure enregistrer un taux d’attrition « autour de 20 %, un peu en deçà de la moyenne du secteur ».

Ces nouvelles pourraient renchérir l’intérêt des fonds d’investissement Apollo et Cerberus. Leurs marques d’intérêts pour Tech Foundations sont étudiées par le conseil d’administration qui les a toutefois jugées « très incertaines », selon un communiqué du 24 octobre. Fin septembre, ce même conseil avait déjà rapidement repoussé une première offre de l’entreprise Onepoint pour Evidian. Chargée du projet stratégique d’Atos, Diane Galbe a rappelé que « le plan de séparation est le scénario central ».