Ce vendredi 27 va avoir lieu la réunion des actionnaires Atos, avec une résolution au vote : Acceptez-vous le plan de sauvegarde accéléré tel que décrit dans les 455 pages mis en ligne sur le site Atos.net.
Les votes étaient éclectiques, par courrier, électronique par Votaccess et ce vendredi 27 lors de la réunion à Bezons. Je n’ai même pas regardé si elle serait vidéodiffusée, je vous prie de me pardonner. Si certains ont l’info : admin@bourse.blog
Pourtant, il s’agit d’une réunion qui compte pour du beurre. En effet déjà comme son nom l’indique, il s’agit d’une réunion et pas de l’AG et le juge du Tribunal de Commerce, dans les attendus du jugement d’entrée en sauvegarde accélérée, précise qu’en cas de vote négatif, le code du commerce lui permettrait de passer outre le désaccord des actionnaires. Il s’agit donc d’un vote consultatif. Ou plutôt d’un vote fictif.
Olivier Pinaud, dans son article du Monde ce mercredi explique la même chose que le blog :
« Les actionnaires ont bien la possibilité de voter contre le plan. Cependant, le droit des faillites, réformé en 2021, permet une « application forcée » de la procédure. Ils ont donc perdu la partie au profit des anciens créanciers, pour la plupart des banques et des fonds d’investissement, appelés à devenir les futurs propriétaires du deuxième groupe français de services informatiques derrière Capgemini. »
C’est donc uniquement du côté des créanciers qu’il y aura un intérêt à regarder, ou pour être plus précis, du suspens, car ça ne manquera pas d’intérêt de voir, hors les 2.7% des actionnaires salariés, qui n’ont pas le droit de voter, car c’est Stéphane Richard DG groupe de TS (unité de TFCo) qui aura l’iPad entre les mains pour appuyer sur « oui » ou « non » et je pense que Mustier le regardera bien dans les yeux au moment du vote pour qu’il ne se trompe pas de bouton 🙂 .
En effet les salariés actionnaires n’ont pas des actions, mais des parts du Fond Commun de Placement d’Entreprise, et s’ils ont payé les actions avec une décote d’environ 20% à 25% (petit trou de mémoire sur le chiffre exact), ils n’ont ni dividendes ni droits de vote. C’est le board du FCPE qui vote et qui est composé de 5 salariés élus par les salariés et de 5 salariés inféodés nommés par la direction. Le précédent président du FCPE était l’allemand Christian Beer, mais à priori d’après divers témoignages recueillis, Meunier lui a fait un petit coup de pute.
Il souhaitait se présenter au board en tant qu’administrateur représentant les salariés actionnaires. On lui a dit que c’était possible mais qu’il devait démissionner du board du FCPE, ce qu’il a fait et a été remplacé par Stéphane Richard. Puis une fois qu’il a démissionné, le board a proposé la candidature de Kat Hopkins, n°2 RH monde comme représentant des salariés et a présenté celle de Christian Beer comme candidature dissidente. Résultat, Kat Hopkins avec la propagande Meunier a obtenu 93% des voix et le pauvre Christian Beer 7% des voix, alors que Kat Hopkins a une formation en psychologie et que Christian Beer est ingénieur, sa présence au board aurait donc été mille fois plus utile que celle de Kat Hopkins, même surmotivée et qui avait fait une vidéo de présentation digne d’un entretien d’embauche pour prendre la présidence du groupe Apple… (toujours en ligne, tapez AG2022 dans le moteur de recherche du blog). Mais c’est une anecdote pour meubler un peu cette brève un peu vide et du passé, symbole de la dictature Meunier, désormais fort heureusement époque révolue, mais trop tard, voir trop tôt selon certains cadres qui n’estiment n’avoir pas du tout gagné au change avec Mustier, aussi surprenant que cela puisse sembler. On m’a même dit « Meunier était abject mais il avait une ligne blanche, ne pas affecter le business » (en comparaison avec l’autre M.) Je vous rappelle ma blague-blog à 2€ : « M&M’s sont dans un bateau. M tombe à l’eau. Qu’est-ce qu’il reste ? »
Aussi disais-je, la seule chose intéressante, c’est qu’une fois retranché ces 2.7% acquis à Atos contre le gré des salariés actionnaires selon les témoignages apportés par mail au blog, comment auront voté les actionnaires un peu stupides (désolé de ma franchise) qui sont toujours actionnaires.
Hormis cela, la seule chose intéressante sera de voir si les 40% de banques qui se sont abstenus pour l’accord de Lock-Up vont s’abstenir aussi ou voter non. Olivier Pinaud du Monde exclut cette hypothèse, contrairement au blog, même si je rappelle que j’estime à 75% la probabilité que le plan soit ratifié et un putsch prémédité des banques pour rappeler Kretinsky beaucoup moins probable.
Je cite Olivier Pinaud dans son article de ce jeudi 26 parlant des créanciers :
« Ceux-ci devaient eux-mêmes se prononcer sur le plan avant jeudi 26 septembre midi.
Le résultat de leur vote devait être connu vendredi, au plus tard. Une approbation fait peu de doute : ce sont les créanciers qui ont dessiné le plan de restructuration de la dette face à celui présenté avant l’été par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. »
Sachant que début Février dans un call interne, Carlo d’Asaro Biondo avait dit : « Airbus c’est du 99% », nous ferons comme St-Thomas, et nous attendrons le résultat des urnes pour dire que la messe est dite, même si notre piètre connaissance théologique ne nous permet pas d’affirmer avec certitude si les apôtres étaient habilités à prononcer des messes 🙂
Le communiqué de presse serait prêt selon une source et il y en aurait même deux. Soit un qui confirme le vote des créanciers et des actionnaires, soit un qui confirme le vote des créanciers et le rejet des actionnaires, et donc la nécessité d’utiliser l’article modifié en 2021 du code du commerce qui permet avec un peu de beurre de ………… les actionnaires.
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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.
La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.
En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.