Lecture 2mn30. Un article de La Lettre A du 14 avril cite Bernard Bourigeaud comme potentiel candidat à la présidence du CA d’Atos. Le blog Atos.Bourse ne souhaite pas commenter cet article, mais a retrouvé un troisième article-interview de Bernard Bourigeaud très intéressant où il parle des managers.
Le journaliste lui demande un exemple de mauvais leader. Il cite Didier Lompard de France Telecom, en précisant « CAR IL N’AVAIT JAMAIS DIRIGÉ D’ENTREPRISE AUPARAVANT ». Ca ne vous rappelle pas quelqu’un ??
Finalement, à la lecture de ces trois articles, et à la lecture simple des propos de Bernard Bourigeaud, il n’y a pas besoin de s’appeler McKinsey pour identifier les problèmes d’Atos.
Mauvais leadership, mauvais choix de managers, mauvais suivi des commerciaux et perte de la notion de l’humain. Tout est dit…
Paradoxalement c’est Bertrand Meunier dans l’équipe de PAI Partners à l’époque qui fait dégager Bourgireaud pour manque de rentabilité (les sous avant l’humain…). Ce serait magnifique si Bourgireaud par un renvoi d’ascenseur pouvait faire dégager Meunier…
Le fondateur d’Atos mène une retraite très active. Aujourd’hui investisseur dans des PME et des start-up, et professeur affilié à HEC, Bernard Bourigeaud publie cette semaine, avec le consultant Jacques Brun, « Les idées les plus simples sont souvent les meilleures » (éditions Eyrolles).
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Votre livre est le concentré de votre expérience. Au fond, dans le management, qu’est-ce qui est le plus important ?
Sans hésitation, le recrutement des hommes clefs. L’art du management, c’est choisir les gens qui travaillent avec vous, bien les connaître et les placer à des positions où ils peuvent à la fois se rendre utiles et réaliser ce dont ils rêvent. La stratégie business, à côté, c’est de la rigolade ! Ensuite, l’obsession du client est à mon avis l’autre priorité.
Comment recruter sans se tromper ?
Même avec une longue expérience, cela reste le domaine le plus complexe. Moi, je reçois les candidats sans avoir lu leur CV auparavant. Au passage, je suis convaincu que les recruteurs manquent généralement d’idées, et qu’ils contribuent à augmenter le chômage ! Moi, je cherche à détecter la personnalité, l’envie profonde des gens, la passion avec laquelle ils s’expriment. Quand un candidat simule, ça se voit. Quand il vous présente un « CV résultats » (tissé de chiffres d’affaires et de pourcentages de progression), je me méfie. Lorsque je recrute un patron, je lui demande combien de temps il passe avec les clients. S’il hésite, il y a un problème. Dans beaucoup d’entreprises, les dirigeants passent trop de temps dans des conf calls, des réunions…
Quand malgré tout on a commis une erreur de recrutement, que faire ?
Il ne faut pas retarder la décision. Souvent on a tendance à se dire : « J’ai un doute, mais je lui laisse six mois de plus. » Enorme erreur ! De façon générale, on ne dit pas assez aux gens la vérité sur leur travail, qu’il soit bon ou mauvais. Du reste, beaucoup de managers négligent l’évaluation annuelle, exercice crucial qui mérite de l’attention et du temps. Les collaborateurs s’attendent à être écoutés ! Pour ma part, j’évoque aussi la vie personnelle, parce que c’est un tout. Si un collaborateur ou une collaboratrice ne va pas bien, vous devez le sentir. Vous ne pourrez pas résoudre son problème personnel, mais vous pouvez prendre dix minutes pour l’écouter, lui parler et lui faire du bien. Pour diriger vous devez aimer les gens, sinon vous êtes inapte.
L’humain, c’est aussi le job du DRH ?
Sa tâche est délicate : tous les patrons opérationnels se croient meilleurs que lui. Pour avoir de l’impact, il doit se balader dans les activités opérationnelles.
Tout le monde parle du leadership. Mais où sont les bons leaders ?
Nous assistons actuellement à un déclin du leadership (y compris politique), partout dans le monde. Dans l’entreprise, cela pose beaucoup de problèmes. D’ailleurs, les étudiants délaissent les grands groupes, et sont de plus en plus nombreux à vouloir créer leur propre boîte. Tant mieux ! Vous savez, on ne naît pas leader, on le devient. Notamment en cultivant le goût des autres. La relation entre les gens, je le répète, est essentielle. Vos réalisations, on les oubliera. Vos relations, elles, sont immortelles.
Puisque votre parole est libre, citez-nous un bon et un mauvais leader…
Un excellent : Henri de Castries, le patron d’AXA. Il a cette qualité relationnelle : quand vous parlez avec lui, vous avez l’impression d’être la personne qui l’intéresse le plus au monde. Pour le mauvais, je préfère m’abstenir.
Allez, un peu d’audace !
Eh bien… Disons Didier Lombard, l’ex-PDG de France Télécom. Il faut dire qu’il avait été nommé à ce poste à plus de 60 ans, et qu’il n’avait jamais dirigé d’entreprise auparavant.
Les deux autre articles doivent être considérés comme faisant partie d’un trypique car deux domaines complémentaires y sont abordés, les leaders, les managers, les commerciaux et l’humain en général dans l’entreprise en général et Atos en particulier.
Bernard Bourigeaud, fondateur d’Atos: « L’humain est la clé de la réussite » (LE VIF.be)
https://business.lesechos.fr/directions-generales/metier-et-carriere/profils/021599959386-pour-diriger-vous-devez-aimer-les-gens-sinon-vous-etes-inapte-206058.php