Est-ce que TFCo va connaitre le même sort que BDS après le départ de Pierre Barnabé ? [Brève-blog]

 

Dans cette article nous allons beaucoup parler du départ de Nourdine Bihmane de TFCo et des possibles conséquences négatives de ce départ d’une société qui ne sait pas garder ses talents. Nourdine ayant déjà eu droit à sa photo d’illustration hier, nous avons choisi Pierre Barnabé en illustration, et à ce propos j’espère que vous aurez pu noter que le blog a fait preuve d’un peu plus d’originalité que Challenges avec cette vieille photo de Nourdine de 2 ans ressorti à toutes les sauces par tous les journalistes, même si au demeurant, nous apprécions les articles de Challenges.

Pour ceux qui sont nouveaux sur l’action Atos, BDS a été géré durant 8 ans par une des personnalités les plus charismatiques du groupe Atos si ce n’est LA PLUS charismatique, Pierre Barnabé, arrivé dans le groupe en même temps que le rachat de Bull.

Personnalité BIEN PLUS CONSENSUELLE QUE THIERRY BRETON au passage, Thierry Breton qui « en imposait », « forçait le respect », mais plus pas son autorité que par sa chaleur humaine.

D’après tous ses collaborateurs, Pierre Barnabé c’était le patron parfait, humain, chaleureux, à l’écoute, maitrisant à fond ses dossiers, pas ingénieur, mais ultra-pointu sur tous les dossiers techniques. Pas jusqu’à aller coder comme Elon Musk, mais avec une connaissance technique très supérieure à la moyenne des personnes issues d’un bagage académique commercial.

Lorsque Bull a été racheté, Atos a hérité d’un département cybersécurité qui faisait 100M€ de chiffre d’affaires. À son départ en avril 2022, la cyber héritée de Bull faisait le triple soit 300M€ de Chiffre d’affaires.

Thierry Breton ayant vite repéré le talent de l’homme et ses incroyables qualités humaines, il l’a mis CEO de BDS.

En 2016, Thierry Breton a décidé de fusionner la division de TFCo Managed Secured services avec la cyber pure de Bull, division dont j’ai parlé à de multiples reprises, mais qui en gros et pour faire simple, qui consiste à mettre derrière les serveurs vendus par la division infrastructures et/ou infogérance de TFCo des gros firewall Cisco, et d’en assurer la maintenant quotidienne pour surveiller qu’il n’y a pas d’intrusion. Je l’appelle parfois la cyber du pauvre, car il n’y a pas vraiment de partie software fournie par Atos mais du service, d’où le nom « management des services de sécurité ». Les deux entités combinées font aujourd’hui environ 850M€ à 900M€ de chiffre d’affaires, donc 500M€ pour la partie Managed secured services, et dans cette branche environ 51 à 52% des ventes se font à des clients TFCo, soit en package soit en amélioration d’installations existantes.

A l’époque de Pierre Barnabé, tout BDS était très rentable, y compris l’annus horibilus de 2021 ou Eviden a dégagé 7.8% de MOP et BDS environ 7% de MOP contre 4.5% aujourd’hui (la moyenne de 7% pour Cyber et 1% pour Big Data).

Pourquoi Pierre Barnabé est-il parti. Un peu pour les mêmes raisons (j’imagine, je ne suis pas dans le secret des Dieux) que Nourdine Bihmane.

Son nom était régulièrement cité dans la presse, et on lui a fait la double humiliation de ne même pas lui proposer le poste, mais de lui demander de faire l’intérim à la Direction Générale du groupe entre le 20 septembre 2021 et le 2 janvier 2022 à l’arrivée de Rodolphe Belmer.

La relation avec Bertrand Meunier s’est très mal passée et pour que ça se passe mal avec Pierre Barnabé il faut vraiment le vouloir. Pierre Barnabé voulait qu’une partie, 20 à 30% de BDS soit cotée en bourse pour avoir plus d’autonomie financière, cette division étant extrêmement demandeuse de capitaux en avance pour la R&D. D’ailleurs dans le plan du 14/06/2022, 250M€ d’investissements étaient dédiés à BDS, tout le monde les oublis en s’étant concentré sur TFCo dont les besoins étaient plus conséquents, mais il sont restés lettre morte et avec la rentabilité de Big Data tombé à quasi zéro et en plus avec l’aide de commandes de complaisances de la DGE et du CEA. Ils ne l’admettront jamais, mais ça m’a été confirmé par plusieurs personnes (« à la fin de chaque année, on devait aller pleurer pour avoir nos commandes… »)

Et comme d’habitude avec Meunier, zéro dialogue. Fin de non-recevoir. Point à la ligne. Les salariés d’Atos que j’ai questionné sur le comportement de Pierre Barnabé durant cet intérim l’ont décrit plus taciturne que d’habitude et contrairement à son habitude un peu stressé. Pourtant Pierre Barnabé est originaire du sud et ça s’entend à son accent. Il est tout sauf taciturne. Je pense qu’à partir de début décembre, il ne devait déjà être plus dans sa tête à Atos.

A l’arrivée de Belmer, ce dernier repropose la mise en bourse de 30% de BDS et nouveau refus. A partir de là, Pierre Barnabé à été à l’écoute de propositions. L’homme était autant  aprécié de ses collaborateurs que de ses clients et c’est SOITEC qui a remporté la mise, le nommant d’abord DG, et puis quelques mois après, P-DG, à savoir la présidence du board en plus de la direction générale.

Après sont départ, 90% de ses proches collaborateurs l’ont suivi, certains chez Soitec, d’autres ailleurs, car le contraste avec l’austère et pur technicien Jean-Philippe Poirault a été terrible. Ca n’est pas tant la personnalité de Jean-Philippe Poirault qui a choqué, mais le passage soudain de Barnabé à Poirault. Au total, environ 30% de cadres clefs de BDS ont quitté BDS dans l’année qui a suivi le départ de Pierre Barnabé.

Souhaitons que ce ne soit pas ce qui arrive à TFCo. Je ne sais absolument pas si Clay Van Doren est aprécié par ses troupes car il n’a pas de responsabilité sur la France et vous vous doutez que mes contacts sont plus sur la France, je n’imagine pas d’autre sénario vu qu’au CMD du 7 juin dernier, il avait été nommé DGA de TFCo, et DG de la croissance, titre un peu original que j’avais trouvé un peu étrange au passage, je ne sais pas qui en avait eu l’idée. Si c’est Nourdine, ça montre qu’il reste humain et pas parfait 😀

Bref, je pense que le marché sous-estime énormément le départ de Nourdine Bihmane et la pauvreté de la direction générale et de la gouvernance d’Atos qui a laissé partir Nourdine Bihmane car voyant le post LinkedIn un peu condescendant de Didier Beau, ce dernier avait l’air d’avoir pris ça pour un licenciement (« t’inquiètes pas Nourdine, tu vas rebondir ». Je ne pense pas que Nourdine ait été inquiet à aucun moment, selon les bruits de couloir il avait déjà réfusé plusieurs sollicitations au contraire.

Le but de cet article, c’est donc WARNING, attention au Syndrome Pierre Barnabé sur TFCo !!

Messieurs les actionnaires vous avez craché sur ce que vous avez adoré. A cause de simples rumeurs médisantes de Martine Orange de Médiapart qui a fait courrir un mythe d’une prime de 25M€ alors que au risque de me répéter un énième fois c’était 0.8% du capital de TFCo au bout de 5 ans et si la valeur de TFCo au bout de 5 ans était de 1Md€ ça faisait 8M€ et non 25M€.

J’ai su par des salariés TFCo que Nourdine Bihmane avait été touché dans sa chair par ce complotisme-Orange et je suis certain que ça a contribué en partie à sa décision, en particulier l’acharnement des réseaux sociaux à son égard. Et ben maintenant petits porteurs, ne chouinez pas si TFCo se dégrade dans les mois qui viennent. Vous l’aurez bien mérité. Car faire passer une MOP de -1% à +4% en un an et demi ça n’est pas donné à tout le monde.

Je dis +4% car je suis certain qu’une partie de la MOP TFCo du S1 a été « donné » à Eviden au S1 pour que Eviden ne parraisse par ridicule. Le Chiffre de MOP de 2.6% n’était pas du tout cohérent et je vous rappelle que les CAC n’auditent pas la répartition TFCo/Eviden, vous ne la trouvez pas dans les comptes du DEU, mais uniquement sur les slides et donc la Dir Comm peut mettre ce qu’elle veut sur les slides et comme la dir Com d’Atos ment comme un arracheur de dents depuis 14 ans ils ont de l’expérience en la matière.

Pour les curieux, le dernier passage de Pierre Barnabé sur BFM en tant que PDG de SOITEC.

 

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