Cette vidéo est passionnante et une des plus instructives que j’ai vu à ce jour en ce qui concerne la finance.
Ce n’est pas du tout une taquinerie comme le « Qu’est-ce qu’il vous prend David? » lâché par le téméraire journaliste de BFM TV et dont j’ai fait une petite boucle il y a 48h. Et encore dans cet article-vidéo « David, qu’est-ce qu’il vous prend« , la réaction du journaliste n’est pas absolument pas feinte, ni piégeuse, mais au contraire pleine de spontanéité et marque un étonnement réel face à cette disproportion surréaliste entre le prédateur et sa proie potentielle.
Cette vidéo-ci elle ultra-sérieuse et pédagogique.
Elle date du 4 juillet 2023, le lendemain matin de l’expiration du délai pour la remise de la remise des offres sur Casino et elle résume en 3mn les points fort et les points faibles de chaque offre et le pronostic de Matthieu Pechberty.
Vous savez qu’au risque de me répéter et de ridiculiser l’Udaac qui, à chaque fois qu’ils organisent une visio répètent en boucle « Atos ça n’a à rien à avoir avec Casino », il s’agit au contraire de deux cas clones.
Car en plus de la même situation décrite ci-après, on a les mêmes acteurs, Kretinsky, Attestor et Bourbouloux. Et dans le rôle de Naouri le surdoué Naouri, là c’est moins clonant, on à la place un ex-mozart de la finance, mais dans des temps très lointains et qui comme le lui a fait remarquer Me Bourbouloux à la réunion du 14 mai a pris 2 mois de retard à déclencher la conciliation.
Points communs :
1/ Surendettement
2/ Incapacité de la société à générer du Free cash flow pour rembourser sa dette
3/ Plus d’argent dans les caisses et besoin urgent de New Money
Sauf que n’en déplaisent aux brebis égarées de l’Udaac qui vont attendre que l’action soit à 1€ pour vendre, le cas Atos est bien pire que le cas Casino, car durant la crise, pré-conciliation, conciliation et sauvegarde, les clients ne se logguaient pas sur le site Casino.fr/investor pour savoir où ça en était. Du moment que les portes de la supérette étaient ouvertes, les clients entraient normalement pour faire leurs courses.
Chez Atos il y a déjà plus de 12 annulations de commandes recensées, dont Fedex (selon la presse) et depuis 3 mois les clients qui ne signent quasi-plus, effrayé par un refinancement qu’on leur a promis au plus tard en juin et qui n’arrive pas. C’est d’autant plus grave que la nouvelle échéance de Paul Saleh, maintenant c’est fin juillet et non plus juin..
Or de quoi s’aperçoit-on chaque fois qu’un adversaire est en face de Kretinsky ?
-Chaque fois la même propagande ringarde pour contrer le désavantage financier d’un petit poucet.
-Dans cet exemple, les petits poucets, ne s’appellent pas Layani, Butler et Bouchard, mais Niel, Zouari et Pigasse. Si au niveau patrimoine, Niel n’est pas un petit poucet, dans cette offre il l’était assurément.
La technique des petits poucets est la même à chaque fois :
1/ Ils n’amènent presque rien en capitaux propres car ils ne veulent pas prendre de risque et n’ont pas de fonds ou ont peur (ici celui qui a peur c’est Butler).
Matthieu Pechberty : « Péniblement le trio a dit qu’il investirait à peine 300M€ et on sent bien qu’ils ne veulent pas mettre beaucoup d’argent« .
2/ Ils font payer les créanciers pour amener la New Money et mettent très peu de leur propre argent.
3/ ils conservent beaucoup (trop) de dette pour s’attirer la sympathie des créanciers et ne rendent pas crédible la recovery.
4/ Ils font référence à un expert du métier. Ici Zouari pour la distribution alors que des ex-employés de Zouari ont dit que ses Casinos étaient mal tenus (info BFM CFDT 100% fiable). Là l’expert c’est Layani, le futur PDG, l’Elon Musk de la digitalisation aidé par Econocom, le lidl des ESN…
5/ Enfin la même propagande d’arrière garde sur Kretinsky : « il va démanteler le groupe, tout vendre en morceaux pour se faire un max de tune, c’est un prédateur, il n’a pas de business plan ».
Ce qui marrant c’est cette propension à croire qu’un homme parti de zéro et qui a bati un empire de 50Md€ en 20 ans serait incapable de faire des business plans crédibles. C’est en risible tellement c’est ridicule…
Ce qui est très intéressant dans cette vidéo, c’est que bien qu’il s’agisse de dossier très différent, si vous remplacer le nom Casino par Atos ce sont les mêmes arguments utilisés par les petits poucets. Mais quand je dis les mêmes, c’est 100%
C’est la même propagande dont le blog a été victime via une fausse rumeur venue pourtant d’une source usuellement fiable, « Layani est en pole ».
Vous verrez qu’à la fin de la vidéo, « c’est mort pour Kretinsky », et Matthieu Pechberty est formel à ce sujet !!! Cela me fait rigoler au passage pour les ânes du forum Boursorama qui ne sont pas satisfaits que le blog ait juste à 90% et voudraient que ce soit 100% mais ne se plaignent jamais des erreurs des mass média.
Je mets tait et je vous laisse savourer ce cas d’école exceptionnel et réaliser que les médias disent 50% de conneries d’une manière générale, ça ne vise pas BFM en particulier.
Que constate-t-on aujourd’hui ?
Que les médias ont spéculé sur des âneries, le fait que Zouari, proche de Naouri puisque franchisé de 180 magasins (dont des superettes) laisserait un rôle à Naouri dans le conseil d’administration. Naouri a 75 ans, il est l’abri du besoin, il a surement mis plusieurs centaines de millions dans des paradis offshore vu sa fulgurance intellectuelle pour des montages complexes et c’est pas un poste au board et président du comité des comptes à 100 000€ par an qui aurait pu motiver sa volonté de choisir un camp ou l’autre.
Que les médias ont été sous l’influence totale de la propagande anti-Kretinsky
Que Kretinsky était un homme ultra-discret, point commun avec Naouri, il n’a répondu à aucune des rumeurs. Sa réponse c’est son sérieux dans les négociations et ses business plans.
Naouri, lui, a très bien compris la problématique « post-centrales ». Une centrale électrique a une durée de vie maximale. D’ici 6/7 ans Kretinsky devra commencer à fermer certaines centrales et il prévoit l’après électricité dans des business à rendement élevé. Kretinsky n’a jamais fait de trading, acheté ou revendu ses actifs. Chaque euro sorti des centrales est réinvesti sur des projets long terme.
Tout est clair dans son offre. Il y a marqué noir sur blanc « nous n’avons pas l’intention de modifier la structure du groupe à court ou moyen terme ».
Depuis sa prise de possession du groupe Casino, zéro rumeur de ventes d’actifs ont circulé. Au contraire, un plan d’investissement de 1200M€ sur 4 ans dans les 7000 supérettes a été annoncé pour les rénover et revoir la partie frais des supérettes.
Note : les 320 super et hyper Casino l’ont été en janvier de cette année par Jean-Charles Naouri à un moment ou Kretinsky n’avait aucun contrôle sur Casino, parce que durant la conciliation et la sauvegarde (S2/2023) Casino a brulé 1Md€ de cash. C’était une des conditions de la conciliation signé par toutes les parties que la dette ne soit pas supérieure au closing (transfert de propriété), et tout est mentionné dans le document de conciliation validé par le tribunal (tampon du tribunal sur le document). Cliquez ici pour télécharger (300 pages, mais ultra-instructif)
Donc toutes ces rumeurs de démantèlement, strictement identiques mots pour mot à celles d’Atos, c’était 100% BULLSHIT.
Et c’est tout aussi BULLSHIT que Kretinsky ne garderait TFCo et vendrait tout le reste. Il n’exclut pas à long terme la cession de quelques actifs ciblés, mais Layani en ferait autant, simplement Kretinsky le dit et Layani qui fréquentent les politiques, lui, en politique roublard, ne le dit pas.
Mais on se doute, que dans la double hypothèse très improbable ou il soit choisit et où il réussirait à redresser Atos, dès que TFCo serait revenu à la rentabilité, il s’en débarrasserait au plus vite. Je vous laisse revoir la vidéo où il dit : « l’infogérance, c’est un métier que nous ne savons pas faire chez Onepoint ».
Enfin, une dernière vidéo encore plus courte, 45 secondes où d’autres intervenants de BFM, un ou deux jours après, débriefent aussi les offres et expliquent que le consortium, le soi-disant projet industriel, c’est pour l’image et masquer l’absence d’argent. Je crois que tout est dis…
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.