Reprenons les choses dans l’ordre de l’interview. (voir interview BMF TV)
Les points clefs évoqués :
-on était le numéro 1 de la cybersécurité.
Faux : Atos était n°1 des managed secured services (voir rapport Gartner) qui est de la cyber services alors que désormais tout le monde a compris que ce qui est le plus technique, le plus recherché et le plus cher, c’était la cyber produit.
En 2014 Atos rachète Bull qui a une division cyber-produits et une division cyber-services. Les deux divisions sont de la cyber à haute valeur ajoutée. Mais le CA est faible. Environ 150M€. Alors qu’une bulle est en train de démarrer sur la cybersécurité afin de mieux valoriser l’activité cyber-sécurité d’Atos, Thierry Breton décide de fusionner les deux activités dans une seule entité « Cyber » ce qui fait que le CA total, de l’activité managed secured services à l’époque d’environ 350M€ et la cyber Bull d’environ 150M€, fait un CA cumulé de 500M€ qui avec les ratios de l’époque de 5x le CA valorise cette cyber à 2500M€.
Cette cyber était très dépendante de Pierre Barnabé, leader charismatique qui amène le CA à fin 2021 à 750M€ avec une marge opérationnelle de 9%. Lors des rumeurs de licenciement d’Elie Girard à l’été 2021, le nom de Pierre Barnabé est cité par la presse.
Finalement il ne sera même pas auditionné par le board, mais on lui demande de faire un humiliant intérim de 3 mois. Humilié par Meunier et en désaccord avec son souhait de mettre une partie de BDS en bourse (environ 30%) pour avoir plus de capitaux pour la R&D, il se fait dragguer par SOITEC et accepte la Direction générale, puis, quelques mois après sera nommé P-DG. Pierre Barnabé démissionne en février 2022 après le refus répété à Rodolphe Belmer de mettre 30% de BDS en bourse. La branche Cyber ne se remettra jamais de son départ, d’autant que Jean-Philippe Poirault qui le remplace possède un bon bagage technique, mais se révèle piètre commercial et piètre meneur d’homme. La MOP s’effondre en deux ans à 5%.
En résumé Atos a été numéro 1 européen durant 2 ans, 2019 et 2020 des Managed Secured Services.
-N°1 du cloud Privé : faux et non mesurable. Si privé, données des clients confidentielles sur espace stocké…
TOUT LE MONDE EST D’ACCORD, y compris les pro-BRETON que Thierry BRETON s’est gamélé et a totalement manqué le virage du cloud. Son adage était « les GAFA auront besoin de nous pour le dernier kilomètre. Nous seront leur partenaire obligé pour le dernier kilomètre.
-Seulement 4 achats tous auto-financés.
FAUX
5 achats majeurs et non 4 (et je ne compte pas Anthelio Health Group pour 250M€ et je ne compte pas non plus une trentaine de société en 10 ans sous les 200M€). Et ça voudrait être président de l’Union européenne. Même avec Biden, niveau mémoire y’aurait photo au finish !
AUTOFINANCEMENT FAUX SUR SYNTEL
Vrai pour les autres, tous des achats bon marché de piètre qualité. La perte de valeur cumulée des achats de Thierry Breton est de 4Md€.
Au moment du rachat de Siemens IT, le prix de 850M€ ne parait louche à personne. La branche fait 3700M€ de Chiffre d’affaires, cela fait donc 1/4 du chiffre d’affaires, dans l’informatique ce sont des ratios hyper bas. La diffusion est en perte et il faudra des années pour l’intégrer et elle toujours en restructuration 13 ans après…
En fait la branche est lourdement déficitaire en pleine restructuration et au lieu de faire comme Monsieur Kretinsky de négocier le rachat pour un euro symbolique, Thierry Breton fait une AK réservé sur 15% du capital, un paiement en numéraire et un paiement en actions convertibles ce qui valorise Siemens IT pour 850M€. Ce n’est qu’en 2015 et 2016 que la filiale sera bénéficiaire. Les synergies sont minimes et les plus gros contrats restent celui de Siemens lui-même négocié à bas coût par Siemens.
Aujourd’hui elle plombe encore les comptes à cause des salaires élevés des ingénieurs allemands avec des plans massifs de plans sociaux et offshorisation. La filiale n’a jamais été intégrée. Les témoins de l’époque disent qu’en 5 ans Thierry Breton s’est déplacé seulement 2 fois à Munich et s’est vanté qu’Angela Merkel avait cité l’exemple d’une fusion réussie, ce qui est faux, et Thierry Breton n’a jamais donné aucune preuve de cette prétendue affirmation d’Angela Merkel.
On parle toujours des « ex-Siemens », comme on parle des ex-Bull ou des ex-Xerox. Thierry Breton est décrit comme une personnalité très froide, voir glaciale, totalement désintéressé des rapports humains et totalement autiste (au sens 1er du terme) à la fonction d’intégration.
De nombreux témoins qui ont vécu les épisodes des suicides de masse à France Telecom pour lesquels Didier Lombard a été condamné, disent que Lombard n’a fait qu’appliquer des décisions prises par Thierry Breton. Notons que la justice n’a rien retenu à l’encontre de Thierry Breton à ce sujet.
Thierry Breton n’aura fait QUE QUE QUE des mauvais achat. Par une perle, pas un coup de fusil, que des achats merdiques ! Taux de réussite de 100% ! 4 Milliards de dépréciations cumulées.
LA DETTE
J’ai toujours eu zéro dette nette.
Voici deux graphiques : la fausse dette, la dette nette. J’appelle cela fausse dette puisqu’il s’agit de la dette globale moins le cash. Cela signifierait que le cash ne serait pas captif et qu’à tout moment on pourrait le ramener à zéro pour rembourser une partie de la dette. Or chez Atos, le cash minimum est d’environ 2Md€, compte tenu de gros besoins sur l’activité HPC et du paiement des salaires des ingénieurs avant facturation.
Je mets néanmoins la dette nette, et la dette normale superposées. Toutes les données sont extraites des DEU ATOS (document d’enregistrement universel).
On voit que l’endettement démarre avec le rachat de Bull, dont le montant de reprise de dette a toujours été gardé secret, ce qui est un scandale. Il a été estimé entre 600M€ et 800M€. Il augmente en 2016 avec le rachat de Xerox (2015) suivi du rachat d’Unify (2016).
J’irais relire le DEU de 2017 pour voir s’il y a eu des acquisitions. Car Thierry Breton dit n’avoir réalisé que 4 acquisitions, nous avons démontré que c’est faut, il en a fait 5, mais il s’agit là des acquisitions supérieures à 500M€. Au total, Atos a fait plus de 30 acquisitions durant la mandature de Thierry Breton si l’on inclut toutes les acquisitions, y compris celles inférieures à 100M€.
On voit bien que le rachat de Syntel n’est pas autofinancé que le prétend Thierry Breton et fait exploser la dette.
Partie 3, à suivre,…
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.