
Ces derniers jours, les prix des emprunts et obligations du groupe se sont effondrés de 70%. La vente des activités historiques à Daniel Kretinsky semble compromise et précipite une inévitable restructuration.
Ses équipes ont débarqué vendredi de Prague pour des réunions qui vont durer tout le week-end. Daniel Kretinsky est ensuite attendu à Paris en début de semaine pour « une réunion de la dernière chance », qui doit avoir lieu d’ici mercredi, selon une source proche d’Atos. C’est « la der des ders », ajoute une autre. L’homme d’affaires tchèque devrait ensuite échanger avec Jean-Pierre Mustier, le président d’Atos.
Matthieu Pechberty
La procédure judiciaire se rapproche
Le risque d’échec de la transaction fait paniquer les investisseurs qui craignent l’ouverture d’une procédure judiciaire, une conciliation, alors qu’Atos croule sous 4,8 milliards d’euros de dettes. Le cours de Bourse d’Atos a été divisé par deux depuis le 1er janvier. En conséquence, la valeur de sa dette s’effondre. L’emprunt de 500 millions d’euros, qu’Atos doit rembourser en novembre prochain, a chuté de 65%. Les autres obligations de 1,9 milliard d’euros ont même décroché de 75%! « C’est la panique, tous les investisseurs pensent qu’Atos va devoir annuler une partie de sa dette dans sa restructuration », explique un petit actionnaire du groupe.
Les banques françaises aussi sont inquiètes. Elles sont toutes au premier rang d’une inévitable restructuration de la dette d’Atos. BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Natixis et CIC portent deux prêts: un de 1,5 milliard d’euros qui arrive à échéance en janvier 2025 et une ligne de crédit de 900 millions d’euros qui doit être remboursée en novembre 2025.
Annuler la moitié des dettes
Mardi dernier s’est tenue une réunion entre Atos, ses créanciers et le Comité de restructuration industriel du ministère de l’Economie comme l’a révélé BFM Business. « Ça s’est mal passé, les banques étaient furieuses que la vente à Daniel Kretinsky puisse échouer, explique une source au fait des discussions. Ce scénario va envoyer le groupe dans le mur ». C’est depuis ce jour-là que les valeurs des dettes d’Atos se sont effondrées. « On souhaitait des précisions des options d’Atos sur le démantèlement, la vente à Kretinsky, celle de la cybersécurité à Airbus ou du reste à OnePoint, note un des principaux banquiers du groupe. On est reparti sans réponse ».
Selon nos informations, des banques testent dans le marché la revente de leurs créances pour évaluer leur prix. « Nos prêts aussi ont perdu 50% de leur valeur, note un banquier. On entre dans la spirale infernale de la perte de confiance ». Dans le cadre d’une conciliation, elles devraient ainsi abandonner la moitié de leurs prêts, soit plus d’un milliard d’euros.
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