En préambule de cet article, nous devons nous excuser auprès de nos lecteurs. Nous avons commis une petite erreur sur la New Money d’Atos en nous basant sur notre expérience du dossier Casino. Nous avons beaucoup suivi le dossier Casino, sachant que le repreneur, Daniel Kretinsky était aussi intéressé par Atos. Donc nous avons suivi le dossier Casino dès les enchères et jusqu’au transfert des clefs du camion par Naouri à Kretinsky le 24 mars 2024.
Dans le dossier Casino Kretinsky apportait 1.4Md€ de capitaux propres, bloqués à vie dans l’entreprise, donc il a attendu le dernier jour pour les verser.
Dans le dossier Atos qui est le seul cas à ma connaissance de restructuration d’une entreprise du SBF120 où La New Money est apportée sous forme de New Dette, encore une première historique dans la série Netflix, les liquidités étant sécurisées, elles ont été apportées en décembre. Autant pour moi, ce plan à 507 pages est compliqué à suivre.
Or figurez-vous, ceci étant expliqué, que je croyais donc que le chiffre du cash donné par Atos n’incluait pas encore la New Money. Quelle fut donc ma surprise de découvrir qu’il incluait la new money !!
Donc on dit que le cash est meilleur que prévu, on donne un chiffre brut et on ne fait pas de décompte ce que votre serviteur va faire à l’instant :
Dans son communiqué du T3 Atos dit que le cash est à 1.1Md€.
Atos reçoit 1.6Md€ (dont 0.4Md€ de RCF=Credit Revolving).
Atos rembourse IF1 et IF2, soit 700M€ sur 800M€ puisque 100M€ ont été convertis en capital dans l’AK1 avec DPS et n’ont pas à être remboursé.
Donc 1.1 + 1.6 – 0.7 = 2Md€.
Si je ne prends pas en compte les avances clients exceptionnelles ni la vente de Worldgrid qui sont des évènements exceptionnels, il y a comme cash chez Atos :
1.1Md€ + 0.4Md€ de RCF = 1.5Md€.
Donc 2 Md€ – 1.5Md€, Atos a brulé 0.5Md€ de cash au T4.
Avec le même rythme, Atos aura brulé 2Md€ de cash en 2025.
Monsieur le nouveau PDG nous annonce durant l’AG que la visibilité sur les liquidités est illimité, Ad Viternam !
Permettez-moi Monsieur le président Salle, de dire que vous êtes d’une prétention sans borne, même si pour les PP d’une assurance rassurante. Entre JP qui édicte en dogme qu’Atos est sauvé alors que « les rats quittent le navire » alors que les ex-cadres dirigeants cités dans la presse disent que le contraire, et vous qui dites que le cash sera présent advis eternam, vous avez un petit côté Kamikaze. Car si d’aventure Atos ne survivait pas, en disant cela, vous êtes grillé sur le marché de l’emploi Mr Salle. Parce que entre mettre 9M€ aux pertes et profits dans Atos et affirmer de telles certitudes, il faut vraiment aimer le risque.
Bon pour les 9M€ tout le monde sait que les HF vous ont fourni des outils de couverture qui font que vous perdrez zéro si la boite coule et donc vos 9M€ actions sont plus des stock-options que des actions. Si il s’avérait que j’ai des fausses informations et que ce ne soit pas le cas, alors ce serait pire, ça voudrait dire que vous seriez pour de vrai un kamikaze et un piètre investisseur, car ça reviendrait à avoir mis 9M€ sur un produit dérivé et pour l’instant, même si on ne peut préjuger du futur, votre pari est raté et vous avez virtuellement (car pas vendu pas perdu) perdu 3.5M€ sur les 9M€ investis. Si vous aviez été un investisseur averti, vous vous seriez engagé à acheter 9M€ d’actions et vous les auriez acheté sur le marché à 0.002€.
Bien-sûr en les achetant via l’AK, d’ailleurs vous n’avez jamais dit d’où venaient vos DPS. Atos vous les a donné ? car n’étant pas actionnaire, comment auriez vous des DPS ?
Ben non, moi petit bloggueur devant l’éternel, j’affirme que vous vous plantez et qu’Atos n’a aucune visibilité de cash Ad Viternam et que vous la faite à la Meunier a inciter à investir dans Atos et influencez les PP une fois de plus comme dans toute l’histoire d’Atos depuis le départ de feu Bernard Bourigeaud et vous vous inscrivez dans la lignée des Breton, Girard, Meunier, Saleh, Mustier… qui ont désinformé et ruiné les PP.
De toute façon, si le marché, plus réaliste que les PP, lui, vous croyait, l’action ne serait pas à 22€ (puisque le regroupement de 10,000/1 est acté comme le blog l’avait annoncé), mais à 50€ comme dans vos rêves exprimés à l’AG.
Je vous rappelle qu’il va falloir bientôt payer environ 115M€ à TriZetto, même si les discussions autour de la transaction se passent mal et que Syntel refuse de donner les documents que TriZetto réclame dans la tentative d’arbitrage via un médiateur, sachant qu’il ne s’agit en aucun cas d’un arbitrage et qu’à tout moment les parties peuvent décider (EAOE) de mettre fin aux discussions transactionnel et demander la constitution du Jury. Si Lamaban me lit il pourra me confirmer.
Sachant qu’il va y avoir avec vos plans de licenciement beaucoup d’indemnités à payer au T1 et T2, qu’il y a toujours les 800M€ du plan de restructuration de TFCo de 800M€ à réaliser et qu’enfin Atos n’investit plus depuis 3 ans dans la R&D et que si vous n’investissez pas au minimum 300M€ de R&D dans l’Ai cette année, vous aurez loupé le train. Enfin les 235M€ d’intérêts à verser à vos actionnaires créanciers, les pompiers pyromanes.
Donc non Mr Salle, chez Atos vous apprendrez que le cash file vite et que l’argent peut venir à manquer plus vite que vous ne le croyez. C’est pour ça que attendre Mai pour faire un capital Market Day, c’est risqué car d’ici mai, on ne sait pas ce qui peut se passer… et qui sait, vous pourriez être amené à vous déjugez.
Logiquement l’argent de Worldgrid doit aller au remboursement de la dette des créanciers puisque selon les règles établies le cash est au-dessus de 1.1Md€. Ah, c’est peut-être pour ça que des clients ont payé en avance. Pour être sûr que le cash soit au-dessus de 1.1Md€ et l’argent de Worldgrid vite renvoyé dans les poches des créanciers. Et quand l’argent des actifs souverain va arriver, ce sera pareil vous demanderez à des clients de payer en avance pour que l’argent des actifs souverain aillent aussi dans la poche des créanciers. Certes il y aura moins de dette et moins d’intérêts, mais au moindre trou d’air, « allo Hélène » ?
Médiapart nous apprend que AMEX (American Express) aurait quitté Atos. Il est possible que la journaliste ait confondu avec FedEx, nous allons lui demander. Mais si c’était le cas, ça serait grave après Siemens client n°1 qui selon les informations du blog va cesser ses relations avec Atos à la fin de l’année, le client n°2 de Atos et n°1 de Syntel serait parti… Pour l’instant en interne, on ne me confirme pas l’info, mais on ne me l’infirme pas.
Et puis le gros problème c’est que zéro, mais zéro signatures de contrats au-dessus de 15M€/an depuis mars 2024 et le HPC de Novo Nordisk à 250M€.
Là ça commence à devenir problématique.
Donc votre truc à vous, ce serait la méthode Coué.
Bon, des fois, ça marche. À voir.
Sauf qu’avec la méthode Coué c’est bien on rassure les clients, les fournisseurs, et vous voulez que les médias disent Amen. Alors ne solicitez pas l’argent des PP qui vont se faire baiser une fois de plus et que le blog défend. Donc sachant que vous avez solicité l’épargne des PP, le blog une fois de plus doit être lanceur d’alerte. Atos ne peut plus être sauvée, juste démentelée.
Donc pourquoi le titre de « la forêt qui cache l’arbre » ?
Parce que derrière ces liquidités pseudo abondantes, la forêt, Atos a brulé 500M€ de cash au T4. Pas mal pour une société sauvée…
Pour ceux qui pensent que je suis mauvaise langue, je vous invite à lire les articles de Marianne et Médiapart sur le blog, pour montrer que je ne suis pas un cas isolé. Quant à l’absence de démantèlement que vous avez martelé durant l’AG, voici ce qu’un contact interne m’a dit il y a quelques jours. C’est une source unique que je n’ai pas recoupé, à prendre à l’état de rumeur :
Info non recoupée à prendre avec toutes les précautions d’usage.
Avouez que c’est très différent de ce que vous avez dit à l’AG…
Ce qui est bizarre c’est que tous les médias ont les mêmes infos, le dépeçage est en route. Si d’autres personnes ont été à la galette des rois, qu’ils n’hésitent pas à me contacter.
Selon moi l’explication est simple, vous ne pouvez pas rembourser la dette car Atos est en FCF négatif.
Vous ne pourrez pas refinancer, pour les mêmes raisons, donc pour rembourser les créanciers, il va falloir dépecer ou les mettre à genoux pour revoir en totalité le plan, mais comme ce sont vos patrons, ça va pas être évident de mettre à genoux vos patrons.
De toute façon, vous savez quoi, c’est plutôt logique ce dépeçage à venir.
Le point de non-retour est passé depuis de nombreux mois déjà. Atos n’est pas sauvable. Vous êtes dans la douce certitude d’un dirigeant au fort égo. Le simple fait que la grande majorité des talents réfléchissent à partir et de leur proposer un nouveau plan seulement en mai ouvre la porte à une hémorragie interne. Personne ne sait où la boite va, plus aucun gros deal de signé au-dessus de 10M€/an depuis des lustres. Vous et vos prédécesseurs avez laissé partir des talents chez des concurrents qui débauchent désormais chez Atos, et comme ils connaissent bien Atos, ils débuachent les meilleurs.
J’appelle cela « la jurisprudence Pierre Barnabé ».
Pour les actionnaires sur Atos depuis 3 ans ou moins, ce nom vous est probablement inconnu.
Pierre Barnabé était l’emblématique et charismatique CEO de BDS qui avait mené cette division d’Atos à être valorisée jusqu’à 3Md€. Au départ d’Elie Girard, la presse l’avait cité comme potentiel remplaçant à la DG. Il ne plaisait pas à Meunier. Mais en plus de ne pas le sélectionner pour le poste et de la déception qui va avec, Meunier l’a humilié en lui faisant faire l’intérim jusqu’à l’arrivée de Rodolphe Belmer.
Du coup il s’est cassé et environ 30 cadres clefs de BDS l’ont suivi soit chez SOITEC dont il est désormais le PDG, soit allé à la concurrence tellement le remplaçant Jean-Philippe Poirault était mauvais.
La jurisprudence Barnabé va s’étendre à Nourdine Bihmane, Mme Bérénisse, Hélène Bringer, Stéphane Richard, Bientôt Raoul Roth encore présent jusqu’à fin mars… pour n’en citer que quelques uns. Et pour l’instant, côté entrants à part siphonner quelques kamikazes de chez Foncia, personne ne vient frapper à la porte. Quand j’y pense, croire qu’on peut sauver une boite juste en faisant venir 3 pélos de chez Foncia. Franchement…
Aussi, nous maintenons notre Recomap amateur à vendre, objectif de cours 10€ à 3/4 mois et 1€ à 15 mois.
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POUR AVOIR UN AVIS DE PLUS, LISONS CELUI DE MATTHIEU BAILLY, SPÉCIALISTE DU DOSSIER ATOS
Matthieu Bailly est gérant chez Octo AM, spécialiste obligataire. Il a publié plusieurs notes sur la dette d’Atos vous pouvez les retrouver via le moteur de recherche du blog en entête.
Atos a publié, il y a quelques jours, un état des lieux de sa liquidité à fin 2024, s’établissant à 2.2Mds d’euros, et de ses perspectives de réduction de dette qui pourraient paraître rassurants pour les investisseurs. Rappelons trois points qui permettront de relativiser cette information :
- Au-delà même de l’ampleur des révisions comptables, pertes ou gains exceptionnels qui ont pu jalonner son histoire, l’exécution du plan stratégique qui sous-tend la restructuration financière du groupe comporte suffisamment de risques pour que ces 2 milliards de liquidités ne puissent être considérés comme un coussin de sécurité suffisant « a priori », comme nous l’évoquions dans notre hebdo de juin 2022.
- D’autant que malgré cette restructuration Atos continuera d’être une entreprise déficitaire pour les années à venir, tant en termes de résultats net que de free cash flows (lesquels ne sont pas attendus positifs avant au moins/au mieux 2027). D’autant plus d’ailleurs que les instruments de dette émis récemment, au cours de l’élaboration de ce plan de sauvegarde, portent (logiquement) des taux d’intérêts très élevés, de 9% par exemple pour l’obligation 2029, jusqu’à 13% sur certains prêts…
- Enfin notons que de ces 2Md€ de position de liquidité dont le groupe a pris soin de bien souligner à quel point elle était fondamentalement supérieure au plan de sauvegarde accéléré, il convient de remarquer que seuls 40M€ sont susceptibles d’être affectés à une « meilleure » performance du groupe, 319M€ de ce surplus étant liés à des paiements de clients publics reçus avant les dates d’échéances des factures afférentes, 240M€ renvoyant au produit net de cession de l’activité Worldgrid finalisée en décembre et 440M€ à une RCF non-tirée…
En bref, nous ne considérons absolument pas Atos comme une entreprise sortie d’affaire et préférerons continuer d’éviter d’investir sur ses obligations pour trois raisons :
- Manque de fiabilité des comptes et des plans du management
- Restructuration réalisée au profit de quelques créanciers dont les intérêts sont largement plus élevés que ceux des obligations (10 à 13% contre 9% pour les obligations)
- Quelques métiers stratégiques pour l’Etat et un lien politique fort créant une gestion complexe et nourrie de conflits d’intérêts propres à rendre l’analyse financière inutile et les aléas trop nombreux.
Matthieu Bailly, Octo Asset Management
https://octo-am.com/FR/fr/actualites/2025-01-24-atos-fille-naturelle-de-l-etat-francais-deux-investissements-obligataires-a-eviter
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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation auprès de la justice est en cours de préparation.
Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.
Que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années.
Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Vous pouvez visiter le site ou cliquer directement ici pour vous inscrire.
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