L’absence de déclarations de Jean-Pierre Mustier depuis plusieurs jours déjà se faisait criante. Les tensions au board étaient grandissantes. Principal reproche du board envers l’ancien banquier : le temps perdu via l’inutile transition d’un mandat Ad Hoc dépourvu des sens face aux difficultés d’Atos et une conciliation bien trop tardive.
Jean-Pierre Mustier était bien rentré sur Paris, mais les discussions portaient sur son remplaçant. Le board avait fixé comme critère un homme qui connaissait bien la maison. Thierry Breton a été discrètement sondé, mais garde espoir d’une candidature à la tête de l’Union européenne. Le board d’Atos et en particulier Liz Tinkham selon nos informations, a profité de tensions entre Martin Bouygues et Rodolphe Belmer pour sonder ce dernier. La réunification à venir de TFCo et Eviden a changé toute la donne puisque Belmer se retrouve dans les conditions où il avait négocié son premier contrat fin 2021.
En effet, embauché en septembre 2021 avec un périmètre de 11Md€, la scission imposée par Meunier dans les mois qui ont suivi son arrivée avait réduit le périmètre à terme sous l’autorité de Rodolphe Belmer à 5.5Md€, puisque Eviden devaient si scission il y avait eu se retrouver entre les mains d’un autre DG.
D’où la frustration d’actuel patron de TF1 et son départ anticipé en juillet 2022.
D’abord nommé DG de TF1 puis président, la condition sine qua non de Rodolphe Belmer pour reprendre du service chez Atos était d’avoir, à l’instar de son poste à TF1 et de l’époque Thierry Breton, les deux casquettes de président et de directeur général. Dès lors, le sort de Paul Saleh était fixé. La sortie. Personne ne s’en plaindra.
Rodolphe Belmer prendra ses fonctions mardi matin 2 avril à l’issue d’un Conseil d’administration prévu ce lundi à 18H00 qui va tout d’abord le coopter administrateur, l’élire président du board, puis procéder à sa nomination de Directeur Général.
Ce choix s’est fait d’un commun accord entre le board et Daniel Kretinsky. En effet, même si les négociation sur une offre globale ne sont qu’à un stade préliminaire et nécessitera l’approbation du conciliateur, Kretinsky conserverait Rodolphe Belmer en cas de reprise du groupe par EPEI ce qui éviterait une nouvelle période de déstabilisation pour Atos.
Côté TF1, Ara Aprikian, l’actuel DGA va assurer l’intérim dans l’attente de la nomination à TF1 du remplaçant de Rodolphe Belmer.
Pourquoi tenter ce pari fou ?
Il faut rappeler que le CA de TF1 est de 2.2Md€. Même amputé des supercalculateurs, le CA d’Atos est de 9Md€. L’arrivée de Daniel Kretinsky au capital d’Atos étant plus que probable, on peut imaginer que Mr Belmer a reçu des garanties sur l’investissement que compte réaliser le nouvel actionnaire, investissements qu’en 2022 Meunier lui avait promis à la gasconne et qu’il n’a jamais vu arriver avec une situation qui s’était dégradée de façon apocalyptique entre la signature de son contrat le 20 septembre et son arrivée aux commandes le 2 janvier.
En cas de réussite du challenge, Belmer se trouverait à la tête de la deuxième ESN de France et un retour possible au CAC40 d’ici 2028/2029.
Le blog se félicite de cette excellente nouvelle, tant Rodolphe Belmer avait su insuffler un second souffle chez à son arrivée en janvier 2022 qui s’était matérialisé par un S2/2022 en forte hausse et avait eu le courage de s’opposer à la scission d’Atos, ce qui malheureusement avait créé un profond désaccord avec Bertrand Meunier entrainant le départ de Rodolphe Belmert.
Le regroupement des fonctions de président et de directeur général évitera cette fois de reproduire cette erreur de casting président/DG.
La première tâche à laquelle va s’atteler Rodolphe Belmer : essayer de retenir Nourdine Bihmane qu’il avait lui-même nommé CEO de TFCo en février 2022, pour parachever le redressement de l’activité historique de l’infogérance.
Le revers de la médaille : compte tenu des difficultés que traverse le groupe, on peut s’imaginer de toute évidence qu’un parachute doré a été demandé par l’intéressé dans le cas où l’entreprise devrait être démantelée et on pourrait se retrouver dans une situation ubuesque où Rodolphe Belmer touche deux fois un parachute en 2 ans avec avec la même société. On peut penser néanmoins que ce n’est pas le but de l’opération qui ferait tache sur le CV et que Mr Belmer s’est assuré cette fois qu’il aurait carte blanche pour mener à bien son projet de redressement, là où Meunier lui avait mis des bâtons dans les roues à peine la porte de son bureau de Bezons franchie.
Consolation pour Jean-Pierre Mustier, celui-ci va pouvoir reprendre l’avion et se concentrer sur sa régate aux Iles Vierges Britanniques
Communiqué du blog Atos Bourse du 1er avril 2024
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.
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