(Selon Les Echos) Atos tombe entre les mains de ses créanciers [LES ECHOS]

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Lâchés par David Layani, les porteurs obligataires et les banques ont fini par trouver, seuls, ce dimanche, un accord de principe sur la restructuration financière, selon nos informations. Seule une banque manquait encore à l’appel dans la matinée.

Par Anne Drif

Publié le 30 juin 2024 à 14:20
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C’est acté. Ni David Layani, ni Daniel Kretinsky ne sauveront Atos : les créanciers qui portent ses 4,8 milliards d’euros de dette ont décidé de boucler seuls la restructuration financière.

Selon nos informations, un accord de principe a été trouvé dans la nuit de samedi à dimanche entre les banques et les porteurs obligataires du groupe à la dérive de 94.000 personnes pour restructurer la dette…. et donc in fine en prendre les commandes. Seule une banque n’avait pas encore donné son feu vert final dans la matinée ce dimanche, selon des sources, Deutsche Bank. «Ce n’est plus qu’une question d’heures désormais », affirme une source.

Lâchés par le premier actionnaire d’Atos et ses alliés tout juste choisis face à l’offre du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, les créanciers ont préféré finaliser le sauvetage à leur main. « Nous n’avons besoin de personne », martèle-t-on depuis des semaines déjà du côté des obligataires menés par DE Shaw, Boussard & Gavaudan, Tresidor, Syquant, SPG, Fidera, Blackrock et AG2R. Aujourd’hui pas plus qu’avant ». L’intérêt d’intégrer David Layani à l’offre était son expertise opérationnelle, expliquaient-ils. «Nous n’avions pas besoin de son argent. Des cabinets de chasseurs de têtes sont au travail depuis des semaines pour renforcer la gouvernance », affirme un proche du dossier.

Augmentation de capital

De fait, le premier actionnaire d’Atos, qui vient de quitter son conseil d’administration et d’annoncer vouloir se retirer du capital, ne devait apporter que 175 millions d’euros d’argent frais contre 21% d’Atos. Une paille au vu de la masse de dette à effacer et des nouvelles liquidités nécessaires.

Dans la dernière version de leur offre, les créanciers étaient prêts à convertir en capital 2,9 milliards d’euros de dette, à réinjecter 1,5 milliard de créances ainsi que 75 millions de capital. Restait donc à trouver une solution pour les 175 millions que le premier actionnaire d’Atos avec Butler et Econocom, n’a pas voulu apporter dans une dernière volte-face, une fois choisi par l’administratrice judiciaire et le conseil d’administration d’Atos.

« Les paramètres ont dû être ajustés. Une augmentation de capital devrait être ouverte à l’ensemble des actionnaires », indique une source, alors qu’une «dilution massive» a été annoncée.

Pour le géant informatique, c’est donc un nouveau « lenders led » (prise de contrôle par les créanciers lors d’une restructuration par conversion de la dette en capital), cette fois géant, qui se profile après les précédents CGG, Europcar, la Saur ou Vallourec. « L’essentiel est de trouver un accord avec les créanciers. Dans un second temps un industriel pourra très bien monter à bord au capital si nécessaire », confie une source.

Sera-ce suffisant ? « Le plan devra démontrer au final devant le tribunal que le cash laissé dans le groupe permet de couvrir la charge financière. C’est là que le verdict tombera », indique un familier du dossier qui anticipe des semaines encore secouées. La course contre la montre reste ouverte pour Atos.

Anne Drif

https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/atos-tombe-entre-les-mains-de-ses-creanciers-2104827

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validées par un juge.

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