Je rappelle que le blog dans un article du 20 novembre avait prévu peu ou prou la situation actuelle, à savoir la possible prise de contrôle d’Atos par Onepoint (relire l’article « le plan Layani 2.0 »).
Et puis par la suite, dans d’autres articles nous avons été un peu moqueur, vu la rapidité de dégradation de la situation par rapport au PRU de Onepoint à 5.80€ soit environ 68M€ pour le tout qui vaudrait aujourd’hui 20M€ et qu’il est possible que j’ai écris une fois (ou dans le forum) que David Layani « risquait de s’assoir sur ses 68M€ ».
Je rappelle une de ces taquineries :
Lot de 2 sièges type VIP board Atos valeur 70M€ soldé 40M€
Autant si la taquinerie était de notre côté d’un esprit bon enfant, autant ce raisonnement d’une potentielle perte des 68M€ était d’autant plus stupide de notre part (oui contrairement aux Boursomen, l’autocritique ici ça existe), qu’ayant prévu, l’ayant écrit dans un article que David Layani attendrait une conciliation en février-mars (c’est écrit noir sur blanc dans l’article de novembre) pour prendre le contrôle d’Atos, cela voulait forcément dire qu’il avait prévu, si conciliation, qu’il y aurait In Fine une grosse baisse de l’action et ne pas avoir pris quelques outils de couverture aurait été un peu kamikaze et Challenges dans un article nous a au contraire expliqué que David Layani était bien entouré. Aussi le but de cette brève est de dire que si David Layani n’avait pas du tout prévu de se retrouver avec TFCo, il avait prévu de se retrouver avec un cours inférieur à son cours d’achat et a anticipé cette situation.
Or pour ce genre de situation, pour éviter une grosse perte en cas de baisse anticipée, il existe des outils dits « de couverture », qui peuvent être des simples warrants put, jusqu’à des outils un peu plus sophistiqués que nous allons décrire un peu après. Il y a aussi la possibilité de VADer, en parallèle des achats, mais par contre ce serait illégal, car la position acheteuse serait compensée par la position vendeuse et la participation mensongère. D’autre part il faudrait confier ça à de multiples courtiers pour être sous les radars à savoir sous 0.50%. Et 11.40, ça ferait 24 courtiers au courant de la chose et donc des risques de fuite.
Si à l’époque nous nous sommes un peu moqués, c’est qu’il n’y avait quasiment plus aucuns produits dérivés de type warrant put, voire turbo put, à savoir des options pour se couvrir à la baisse, car les émetteurs de ses outils n’étaient pas fous, ils savaient qu’ils avaient 95% de chance de perdre en émettant ces outils et se sont bien gardés de le faire.
Néanmoins, ces derniers jours, plusieurs personnes proches des teneurs de marché m’ont expliqué qu’il était acquis que David Layani s’était couvert au moins sur une grosse partie de sa position. « Se couvrir » veut dire que la hausse des outils de couverture compense la baisse de l’action.
Il est vrai que je n’avais pas envisagé 2 cas de figure, des outils autres que les options, et que je n’avais pas envisagé non plus le fait que David Layani ait pu se couvrir avant de faire ses achats, quand le cours était à 8 ou 9€ et qu’à cette époque, même si le nombre de warrants put sur le marché était déjà bien tari, il en existait encore.
Maintenant, à titre d’exemple, il n’existe plus que 3 warrants put échéance Dec. 2024 chez SG Bourse le plus gros émetteur de produits dérivés d’Europe et en bid only et avec des strikes très éloignés du cours, donc sans intérêt.
Mais il existe d’autre moyen que les warrants pour se couvrir et qui ne nécessitent pas de déclarations à l’AMF :
1/ Vendre les obligations à découvert. Si vous avez anticipé ce qui arrive aujourd’hui et que vous vendiez en septembre l’obligation juin 2025, elle était à 80% de son nominal. Elle est aujourd’hui à 25% de son nominal. Et l’AMF ne peut pas vous faire grief d’être actionnaire et de vendre une obligation à découvert puisqu’il ne s’agit pas de marchés boursiers mais de marchés obligataires.
Je précise quand même que ce n’est pas pratique courante sur les obligations non liquides. Ce moyen n’a pas forcément été utilisé, je liste juste toutes les possibilités.
2/ acheter des DCS (default credit swap) : ce sont des outils financiers qui permettent de couvrir un obligataire du défaut de l’émetteur. Lorsque l’émetteur est proche de faire défaut, ces outils qui valent 2000$ à 3000$ par obligation (une obligation vaut en règle générale toujours 100 000€), lorsque la dette passe à CCC, le DCS peut être multiplié par 5 voir plus.
3/ acheter des produits dérivés type warrant put, en rappelant qu’il n’y en a plus depuis 6 mois à l’achat. Ils sont tous en bid only. Mais en Juillet, il y en avait encore un certain nombre.
4/ aller voir plusieurs banquiers Parisiens et de leur demander « je veux un contrat sur mesure pour être couvert ». Dans ce cas-là, le banquier va faire un pot pourri de différents outils, dans lequel il y aura de la VAD éventuellement, mais ça ne viendra pas officiellement diminuer la position de Onepoint puisque Onepoint aura signé un contrat de couverture avec un banquier et qu’il n’est pas responsable de comment le banquier organise sa couverture.
Bien-sûr le banquier prend une commission confortable, c’est pour cela qu’il est très dur de se couvrir en totalité. Il parait que sur ces montants-là, 70M€, les banquiers, sans aller jusqu’à dérouler le tapis rouge (on parle que de 70M€) vous reçoivent déjà avec attention.
5/ Je le cite, mais purement pour la forme, car je n’y crois pas du tout, certains disent que Onepoint aurait vendu à découvert après avoir acheté. Certes, ca lui aurait couté juste la location des titres et pas de sortie importante de cash. Mais il s’agirait quand même de manipulation à l’encontre des règles AMF et sans l’exclure à 100%, je ne vois pas Layani avoir tenté le diable à prendre un risque avec l’AMF au moment de faire son raid.
En conclusion, la perte de David Layani sur ces 68M€ / 70M€, dans le pire des cas sera réduit à 40% de la perte normalement à subir et dans le cas où David Layani aie initié cette couverture carrément fin Juillet, il pourrait, tout en perdant de l’argent sur la somme des 11.4% réaliser un bénéfice.
La vérité me semble plutôt entre les deux. À savoir que Layani va conserver 70% de sa mise grâce à ces outils de couverture, sauf s’il était mieux informé que le blog qui est passé bearish que fin juillet et que comme Marshall Wace qui a commencé à VADer vers le 15 juillet, il ait pris des outils de couverture en même temps que Marshall wace et dans ce cas là et uniquement dans ce cas là s’il a encore en main ces outils de couverture, le fait que le cours aille à 10cts lui procurait un bénéfice supérieur à sa perte sur ses 11.4%.
Ca n’est pas mon hypothèse privilégiée, mais je ne l’exclus pas.
Mon hypothèse privilégiée est que Onepoint laissera environ 15 à 20M€ de plumes pour être entré au board, mais s’il remporte l’affaire, il aura été dilué de 99% sur 30% de sa mise, soit 3.5%, mais il aura dilué de 99%, les porteurs des 88.6% restant dont ses amis de L’Udaac 😀 C’était un prix à payer savamment calculé sur « l’opération Symphonie ».
Ce qui amusant, c’est de voir la différence entre un chef d’entreprise de 500M€ et un ex-chef d’entreprise de 50M€, Hervé Lecesne qui fait sa pleureuse depuis 4 mois alors qu’on l’a prévenu qu’il serait dilué depuis le 3 janvier. Et comble du ridicule, l’un se présente comme entrepreneur et l’autre se présente comme investisseur (voir replay de l’AG 2022). La conclusion, c’est que l’habit ne fait pas le moine. N’est pas investisseur celui qui s’en donne le nom, mais celui qui agit comme un investisseur, en prévoyant les risques plutôt que de chanter un futur meilleur.
Donc pour les petits porteurs et l’Udaac qui crachez sur le blog depuis novembre parce que le blog incitait à vendre, vendre vendre, fuir, fuir, fuir, David, lui en investisseur avisé, risque de vous la faire à l’envers, il va récupérer sa mise et vous diluer sévèrement. Préparez donc la vaseline.
Merci à tous ceux qui m’envoient régulièrement des messages de sympathie parce que sortis à 5€ ou à 4€ ou même à 3.50€, en me disant, à force de répétition, j’ai suivi vos conseils… A ceux-là, qui ont pris conscience des mensonges d’Atos et ouvert les yeux, tard, mais encore à temps, je dis merci de votre confiance et rejoignez l’UPRA pour tenter l’action en réparation qui se prépare.
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.