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Thierry Breton, incarnation des travers du “capitalisme” français
Thierry Breton, ex-patron du groupe français Atos, dont la descente aux enfers continue, s’est considérablement enrichi avant de quitter la direction du fleuron de l’informatique.
Publié le 23 mars 2024
Atlantico : Fin 2023, le Canard Enchaîné a révélé que Thierry Breton avait cédé l’intégralité de ses actions pour la somme considérable de 45 millions d’euros avant impôt. À la suite de son départ à la retraite, il percevra une pension annuelle de 711 000 €, ayant dû préalablement débourser 20 millions d’euros pour garantir cette rente. Dans quelle logique s’inscrit Thierry Breton dans l’économie française et dans le capitalisme à la française ?
Don Diego de la Vega : Il symbolise beaucoup de choses. Je n’utiliserais pas le terme de capitalisme car celui-ci est associé aux droits de propriété. Quand on évoque Elon Musk ou Mark Zuckerberg, on parle du capitalisme américain ou mondial, lié à la Silicon Valley, etc. Thierry Breton, quant à lui, bien que les sommes mentionnées puissent choquer, ne représente pas le capitalisme. Il incarne plutôt une forme de super salariat de luxe destiné aux oligarques et aux anciens ministres bien connectés. C’est une manière avantageuse de tirer profit de son réseau, d’intégrer des conseils d’administration et d’occuper des postes de direction dans des entreprises qui étaient autrefois largement régulées par l’État, alors qu’il était ministre de l’Économie. Il s’octroie des salaires somptueux et une retraite dorée. Toutefois, il n’a jamais eu un poids significatif dans l’actionnariat d’Atos. Il n’était ni le fondateur ni parmi les dix principaux actionnaires. Il a simplement su exploiter une opportunité, en tirant profit de la situation avant que le navire ne sombre. Sous sa présidence, entre 2009 et 2019, Atos a tenté de s’agrandir démesurément par le biais de fusions-acquisitions, s’endettant considérablement et déséquilibrant sa structure financière. Cependant, Breton s’est éclipsé avant que les conséquences n’apparaissent. Malin et chanceux, il a trouvé un poste de commissaire européen lui permettant de donner des leçons de capitalisme, malgré un bilan peu reluisant. Son départ lui permettra en effet de percevoir des millions, mais ce n’est ni du capitalisme, ni même du capitalisme de connivence ; c’est presque à la limite de la mafia, franchissant les frontières de l’oligarchie. Si un proche de Poutine agissait de la sorte, les réactions seraient bien différentes.
Au cours de ces dernières années, n’a-t-il pas été mis en place des mesures pour prévenir de tels abus, comme la création de comités d’éthique et de déontologie ?
Ces comités, composés en grande majorité de personnes partageant le même parcours, sont censés limiter ce genre de situations. Cependant, ce type de cadres a tendance à proliférer, notamment depuis que des institutions telles que la Caisse des dépôts et consignations et la Banque publique d’investissement exercent une influence croissante sur une partie du capitalisme français. J’avais d’ailleurs anticipé le scandale Atos et n’ai jamais détenu d’actions de cette entreprise en raison de ces problèmes récurrents. On pourrait même envisager d’en faire une loi. Il y a déjà 50 ans, on disait qu’il ne fallait jamais investir dans une entreprise ayant des liens étroits avec l’État français. Cette règle semble toujours d’actualité. Aucune entreprise fortement liée à l’État ne semble prospérer sur le long terme en France, à l’exception notable du secteur du luxe et de quelques autres cas isolés en dehors de ce domaine. Généralement, le secteur technologique est épargné car il est moins dépendant de l’État. Mais malheureusement, Atos représente une exception. En général, les secteurs comme l’armement, l’agriculture ou la culture, fortement régulés par l’État, sont à éviter pour les investisseurs.
Peut-on reprocher quelque chose à ces acteurs sur le plan judiciaire ?
Il serait peut-être nécessaire d’ouvrir une enquête parlementaire, bien que celle-ci risque de ne pas aboutir à des sanctions réelles. Ces personnalités, souvent issues des corps des mines ou des inspecteurs des finances, sont protégées par leur position et leur réseau. Leur impunité est quasi-assurée car elles détiennent des informations sensibles sur de nombreuses autres personnes. Même en cas de commission d’enquête ou d’intervention de la justice, les conséquences sont généralement minimes. Il existe une totale impunité pour ces individus, malgré les échecs retentissants et parfois coûteux pour le contribuable. La justice semble plus sévère en Chine, où certains dirigeants peuvent être sévèrement sanctionnés pour leurs fautes. Pourtant, en France, la fraude doit être prouvée avec des éléments tangibles, ce qui est souvent difficile. Néanmoins, s’il est clair qu’il y a eu une forme de capitalisme de connivence, voire de l’incompétence, prouver une fraude est une autre affaire. Une enquête approfondie pourrait apporter des réponses, mais il est peu probable que cela se produise et même si c’est le cas, les sanctions seront probablement minimes.
https://atlantico.fr/article/decryptage/thierry-breton-incarnation-des-travers-du-capitalisme-francais-atos-actions-capitalisme-a-la-francaise-comites-d-ethique-deontologie-don-diego-de-la-vega
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NOTES BLOG : cet article comporte des inexactitudes. Deux articles presse de 2018 et 2019 disponibles sur le blog (utilisez le moteur de recherche interne) parlent du nombre d’actions de Thierry Breton et ce n’est en n’aucun le Canard Enchainé qui l’a révélé en exclusivité cet fait.
La retraite chapeau de Thierry Breton, était une information publique, mais pour le coup, c’est vrai que Atos et Thierry Breton, à défaut d’en faire un secret, en avait fait un sujet très discret, car en effet, je l’ai appris avec le Canard enchainé.
À noter qu’à l’époque, il n’y avait pas la flat tax sur les plus-values, donc elles se cumulaient avec l’IR (mais plus-value déduite) et que la somme brute n’est pas la somme nette touchée après impôts. Par contre, c’est le cas de toutes les personnes dans ce cas de figure et non Thierry Breton.
Si des journalistes lisent cet article, il serait intéressant de questionner Nicolas Sarkoky ou François Fillon, sur pourquoi ils n’ont pas gardé Thierry Breton encarté LR et membre du gouvernement De Villepin de 2005 à 2007. Est-ce que parce que c’était pas du « premier choix », je rappelle que Thierry Breton a atteri par hasard à Bercy après qu’Hervé Gaymard se soit fait mêttre à disposition par la Ministère un appartement de 300m2 et en plus réalisé multiples travaux.
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.
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j’ai entraperçu une interview sur france info dans laquelle il maintenait avoir quitté atos avec un endettement nul .
Certes, mais ça sera pas la première connerie qu’il aura dit 🙂 Les DEU sont formels.
Il s’est justifié dans Challenges en disant que comme il y avait 3Md€ d’actions Worldline au bilan, c’est comme si la dette nette était à zéro.