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L’ex-pépite française du numérique, Atos, endettée à hauteur de 5 milliards d’euros, en pleine restructuration financière, vient de nommer son nouveau président du conseil d’administration. Il s’agit de Philippe Salle, 59 ans, un ancien senior manager de McKinsey, depuis 2017 directeur général du groupe Emeria (propriétaire en France de la marque Foncia).
Le groupe Atos, 92 000 salariés, a proposé, le jour de cette nomination, un plan de restructuration au tribunal de commerce de Nanterre (en attente de validation ces prochaines semaines), qui a dû être rapidement étudié à la suite de la volte-face de l’actionnaire principal Onepoint et son dirigeant David Layani qui s’était positionné pour le rachat d’Atos. En juillet dernier, après des mois de remous, le groupe Atos était parvenu à un accord avec ses créanciers pour un allègement de sa dette de 3 milliards d’euros et une augmentation de capital.
C’est un véritable casse-tête à venir tant les challenges sont nombreux pour celui qui prendra ses fonctions de PDG début 2025 : restructurer le groupe financièrement donc, remplir à nouveau le carnet de commandes après le retrait de plusieurs gros clients sur des dossiers en cours ou des deals pressentis (CIO, DGSI, Armée, Fedex…), trouver du cash afin de relancer la trésorerie, vendre ou conserver les activités supercalculateurs et système d’écoute….
Un ancien consultant chef-d’orchestre de ce fleuron tech français en perdition, ce n’est pas une surprise. Car Atos est plutôt réputé pour être gourmand en consultants en missions de conseil ou en vivier de recrutement. Le recours trop fréquent à des cabinets de conseil, et notamment McKinsey, aurait en partie poussé Rodolphe Belmer (ancien consultant chez McKinsey et DG de Canal +) à la démission en 2022 seulement 6 mois après son arrivée. Carlo d’Asaro Biondo, senior advisor du BCG, avait lui pris en charge les opérations du groupe « pour la période de transformation du groupe en 2024 » en qualité de General manager.
Le recours fréquent à des cabinets de conseil est ancien dans le groupe informatique et explique en partie la démission de Rodolphe Belmer, six mois après son arrivée.
Philippe Salle, diplômé de l’École des Mines de Paris, a débuté sa carrière chez Total en Indonésie en 1988, avant d’intégrer Accenture en 1990 (où il a été promu senior consultant). Cinq ans plus tard, le consultant entre chez McKinsey où il est promu senior manager en 1998. En 1999, Philippe Salle rejoint le groupe Vedior (devenu Randstad), nommé CEO de Vedior France en 2002, membre du directoire en 2003, Président Europe du Sud en 2006.
Depuis, il a dirigé plusieurs entreprises référentes dans leurs secteurs. Entre 2007 et 2011, il est DG délégué, puis PDG de Geoservices (forage et exploitation pétrolière, vendue à Schlumberger en 2010), puis jusqu’en 2015, PDG d’Altran, puis durant 2 ans, du groupe Elior, avant de prendre la direction d’Emeria.
https://www.consultor.fr/articles/un-nouveau-pdg-passe-par-mckinsey-pour-sauver-atos
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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.
La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.
En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.