Et si l’objectif de MOP 2023 de 4 à 5% avait volontairement été choisi pour être dépassé, sachant qu’ils avaient déjà 2 mois de recul au moment de la prévision?
Cette interview de Nourdine Bihmane respirant la confiance, semble en attester, même si l’on voit qu’il débute dans cet exercice, avec parfois un peu de fébrilité, mais une prestation sommes toutes, très honorable.
L’image d’illustration sous le titre de l’article est statique. Pour voir la vidéo, descendez un peu et cliquez sur l’icone « play » de l’encart Youtube après le titre de l’article avec l’icone rouge « play » caractéristique à Youtube.
Pour ceux qui veulent voir l’interview juste l’extrait avec Bihame, la voici ci-après. Cette une interview de 7 mn qui sur le fond ne dit pas de grandes nouveautés, mais sur la forme est très intéressante car elle vient reconfirmer la recovery de Atos et de TFco en particulier à un moment ou 75% du CA du T1 est connu par Bihmane, avec la phrase « TFco is back » qui en dit long… si la continuité du redressement de TFco au T1 avec une question qui est déjà venu aux lèves de nombre d’entre vous. Cette scission débile, a-t-elle encore un sens ???
Ce sera l’objet d’un prochain article très argumenté d’ici une à deux semaines, qui prouvera par A+B que la scission est extrêmement destructrice de valeur par rapport au statut quo, et j’insiste sur le « extrêmement », raison pour laquelle beaucoup d’analystes n’ont pas bougé d’un iota à l’approche de celle-ci, et les positifs l’ont surtout fait en rapport S2 ultra rassurant.
Publié par Map, le 08/03/2023 à 21h00. Modifié le 09/03/2023 à 7h00.
Si vous voulez une meilleure qualité de son et d’image vous pouvez revoir l’émission directement sur le site de BFM Business, MAIS avec les 3mn de pub préalable 🙁 + les 3 minutes de topics qui précèdent l’interview.
Je me suis dit que certains qui sont encore un peu « web 1.0 » voulaient peut-être quelque chose de simple pour ne voir QUE LA PARTIE ATOS soit 7mn au sein d’une video BFM d’1h30.
Voici le lien BFM de la version de 12mn avec les pubs: https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/tech-and-co/apres-avoir-publie-une-perte-de-1-milliard-en-2022-contre-3-milliards-en-2021-atos-se-dit-confiant-pour-2023-07-03_VN-202303070780.html
ANALYSE DE L’INTERVIEW (Par Map)
Cette analyse va démarrer par une auto-pub pour le blog et une petite auto-satisfaction. En effet 10 jours avant les résultatis je publiais un article appelé : « Et s’il y avait une autre pépite oubliée dans Atos??« , dans lequel selon mes infos de salariés Atos, le plan de redressement de TFco avait 2 ans d’avance et que Meunier n’ayant aucune expérience opérationnelle avait complètement sous-estimé la rapidité du redressement possible de TFco et sincèrement, si vous ne l’avez pas lu, je vous invite à le faire, c’est un de mes meilleurs articles et mes prévisions se sont réalisées pour une fois 😀 .
Nourdine dit 3 ans d’avance, mais il y a va un peu fort car il parle que de MOP et oublie le FCF. Je dis mon l’article que le FCF sera positif au S2 2024, donc pour être précis ça faisait 2 ans et demi d’avance.
LES RENOGACITONS ET RUPTURES DE CONTRATS
Les infos que j’avais eu et qui sont confirmé dans l’interview mais de façon discrête, à savoir qu’un point important dans le « machin » appelé au début par Meunier coût du plan de scission, mais qui était simplement la trésorerie nécessaire pour restructurer TFco et les investissments différés depuis 4 ans. Un des coûts importants du plan de restructuration de TFco sont les pénalités pour rupture anticipée de contrats. En effet, vu qu’il manque de techniciens qualifiés et compte tenu du manque de motivations des équipes qui travaillent sur des dossiers à perte, et dans une entreprise tout se se vite, il advient qu’il faut soit se mettre à table avec le client, soit payer des indemnités de rupture anticipées si le client n’est pas d’accord afin de mettre les techniciens et ingénieurs sur des projets rentable.
En soit il est tout à fait possible que le coût de rupture anticipé soit supérieure à la perte réalisée si la mission était allée au bout, mais il y a deux raison à rompre des contrats non rentable.
1) le moral des troupes. Savoir qu’on travaille et que la société perd de l’argent n’est pas motivant.
2) le manque de main d’oeuvre sur les dossier qui gagnent de l’argent si cette main d’oeuvre est occupé sur des dossiers à perte.
3) les pénalités de ruptures anticipés sont affectées aux exercices antérieurs, à savoir l’exercie où le marché a été signé et dans les comptes d’Atos, même si c’est pas une pratique courante, elle peut se justifier (surtout quand on s’appelle Meunier) et affecter ces pénalités en charges exceptionnelles et donc affecter le RN et pas le résultat d’exploitation et permettre à Atos de sortir un « RN normalisé attractif »
Or, au moment des Capitals Market Days de juin 2022, il avait été provisionné un très grop coût de restructuration pour TFco et des sommes élevées pour ces pénalités de ruptures de contrat. Il semblerait d’après les propos de Nourdine Bihmane le 26/10/2022 (conférence call T3) que les renégociations se passaient mieux que prévu, cela m’a été confirmé par des salariés et enfin c’est confirmé dans l’interview. Donc cela a permis de ne pas trop affecter le chiffre d’affaire de TFco. En effet, un contrat annulé c’est une baisse immediate de CA car le temps de réaffecter les équipes à un nouveau projet le temps de facturer ce nouveau projet, il y a un décalage et un contrat annulé c’est donc une baisse de CA.
Un contrat renégocié, c’est pas de baisse de CA et une MOP amélioré. Si Nourdine est discrêt la-desssus c’est que c’est à la fois positif, mais en même temps aller voir un client en disant que le commercial qui lui a vendu le projet il y a un ou deux ans s’est planté dans le calcul du prix, c’est un peu la honte malgré tout. Donc son attitude est tout à fait logique, il en parle, s’en s’étendre dessus. Car malgré tout c’est un point clé. Durant le conférence call du 26/10/2022 il avait dit que la durée moyenne des contrats était de 4 ans. Donc renégocier un contrat sur lequel il reste deux ans, c’est un atout de redressement aussi efficace que de signer un nouveau contrat avec marge élevée, car en terme d’image, annuler un contrat c’est catastrophique, donc ça doit rester de l’exception et ce serait impossible de remplacer tous les contrats à perte par des contrats équivalent à MOP, donc tous les contrats renégociés, c’est du booster énorme pour TFco !!
LES REDUCTIONS DE COUTS
Des salariés m’ont expliqué qu’un des problèmes d’Atos était ses coûts de structures énormes par rapport à d’autres ESN et que sa les obligeaient soit à se positionner au dessus des prix de la concurrence et parfois de tricher un peu sur le nombres de jours de facturations pour obtenir les contrats, et le tout au final pour avoir une MOP inférieure à la concurrence.
Nourdine Bihmane insiste que le programme de réduction de coût a avancé, ce qui a permis d’améliorer la MOP au S2 et qu’elle va continuer en 2023. C’est un point extrèmement positif. En effet, c’est pas parce que Atos perd de l’argent que les clients vont accepter n’importe quel prix. La MOP s’améliore par les deux bouts, prix des contrats (et là on est rassuré), il y a eu des cellules de reporting « controle des prix versus temps estimé » mises en place pour ne plus avoir de vente à perte; et de l’autre côté une réduction des frais de structures. Une personne très au fait du dossier Atos m’a expliqué que Nourdine Bihmane avait une réputation de tombeur de tête. Pour faire simple, il sait repérer les personnes inutiles, justement de par son ascension autodidacte au sein d’Atos, et les dégager quand il le faut. Je n’ai pas entendu particulièrement d’échos sur le fait que Bihmane serait « un méchant », juste qu’il n’a pas d’états d’ames quand il faut faire du dégagisme.
Et compte tenu des échos que j’ai eu de l’intérieur. Le problème des coûts de fonctionnement de Atos est aussi, si ce n’est plus important que les prix de ventes trop bas. Ce qui expliquerait l’augmentation rapide de la MOP malgré que le S2 concernait beaucoup de contrats signé en 2021, à savoir la réduction des coûts.
L’AFFAIRE KRETINSKY
Pour Kretinsky, Bihmane était très mal à l’aise. Le problème est compliqué, Meunier fait des marques d’intérêts sa chasse gardée.
Belmer s’était pris une soufflante de Meunier pour avoir rencontré Patrice Caine sans le consulter. A l’inverse, Meunier a réalisé que le marché avait mal pris le fait qu’il ne reçoive pas Layani et décide quasi seul de rejeter l’offre sans laisser la possibilité à Layani de faire de surrenchère, et ni même de le recevoir ne serait-ce que 30mn. Je pense qu’il a compris la leçon. Les lettres d’intention formelles sont rares. Il n’y en a eu que deux formelles. Layani et Airbus
Donc rejeter celle de Kretinsky de la même manière que Layani aurait envoyé un très mauvais signal aux acheteurs potentiel.
Sur le fond, le dossier va tout comme Layani passer au classement vertical, à la différence près que cette fois ils ont accepté de recevoir Kretinsky et lui laisser la chance de faire une contre offre.
Ce que je crois comprendre c’est que Kretinsky voulait TFco pour une euro symbolique ET EN PLUS avec de la tréso pour compenser le FCF négatif sur 2023 et 2024. J’ai l’absolu certitude que Meunier a rejeté cette offre en bloc, mais plus diplomatiquement et qu’il a proposé à Kretinsky de faire une contre-proposition avec des discussions avec « OK pour l’euro symbolique » mais avec zéro trésorerie. Donc comme il faudra amener à minima 1Md€ de tréso dans TFco, ça revient à revendre TFco 1Md€, à mettre la trésorerie récupérée dans Evidian et donc à vendre ou valoriser Evidian 1Md€ plus cher.
Mais dans ce cas, la valo de Atos serait celle d’Evidian, soit 3Md€ de capitalisation + 1Md€ de tréso en plus, soit 4Md€ x 0.7 x 0.7 = 18€.
Vous comprenez pourquoi je dis que ce batage de journalistes autour de l’offre de Kretinsky est du batage médiatique, et que l’offre va subir le même sort que Layani mais avec plus de diplomatie.
LE DOSSIER OVH
Et s’il y avait une surprise. Intervension assez discrête de Bihmane en fin d’interview, une référence au Cloud OVH. Airbus est intéressé par un cloud militaire et utiliserait les infrastructures cloud d’Atos qui seront transférées dans Evidian. Quand on se rappelle l’épique interview de Michel Paulin sur le dossier Atos, on peut très très fortement penser que si Airbus se retirait du dossier Evidian, une fois le T1 passé pour ne pas amputer le T1 du CA du Cloud, cette division sera vendu à OVH ou échangée contre des actions OVH, vu que OVH vaut cher mais n’a pas beaucoup de cash.
Je crois qu’il va finir par l’avoir son cloud Atos, notre Michel Paulin !!!
Vidéo d’1 mn désormais culte pour l’éternité… à revisionner à volonté pour le plaisir 🙂
LA SEULE DECEPTION
Rien de concrêt sur le dossier AWS. Même pas le nom d’un contrat signé. Mais je l’avais dit dans mon article « la pépite oubliée« , je prévoyais un CA AWS uniquement pour le S2 2023. Mais quelques précision, rien que par exemple le nombre d’ingénieur en cours de formation, ça aurait été apréciée.
En conlusion, très peu d’info concrêtes, mais je vous avais prévenu en introduction, c’est plus la forme de l’exercice qui est rassurante.
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