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La leçon d’Atos
Atos est désormais tout proche de la faillite. Le groupe avait pourtant des cartes en main pour se redresser en s’adossant à des partenaires. Il a cru qu’il avait du temps devant lui. Il n’en avait pas.
David Barroux
Actifs stratégiques
Voilà un groupe qui disposait de nombreux actifs stratégiques sur des marchés du numérique particulièrement porteurs et qui se retrouve surendetté et au bord de la faillite. Atos a bien sûr connu une impressionnante valse des dirigeants, commis des erreurs stratégiques, pas assez bien digéré certaines acquisitions et dû faire face à des bouleversements de marché difficiles à anticiper. Mais l’entreprise, ceux qui la dirigent comme ceux qui l’entourent ont surtout oublié que dans les affaires, le temps ce n’est pas que de l’argent… cela peut aussi être une question de survie.
Mourir à petit feu
Lorsque la trajectoire d’une entreprise risque de la mener vers un mur, la tentation des dirigeants manquant de lucidité est parfois de tenter à tout prix de se sauver en essayant de redresser seuls la barre. Un peu comme le groupe de distribution Casino aurait rétrospectivement sans doute mieux fait en 2018 de se marier avec Carrefour , Atos a commis une erreur en croyant qu’il avait encore son destin entre ses mains et qu’il pouvait éviter de se vendre par appartements, alors que la situation s’est dramatiquement dégradée en 2021.
Le groupe aurait dû trancher dans le vif et vendre ce qui aurait pu être cédé à des valorisations bien supérieures à ce que valent aujourd’hui ses différents actifs. Pour les actionnaires, les créanciers, les managers et les salariés, mieux vaut une part plus faible d’un groupe qui se sauve en s’adossant rapidement que l’espoir de conserver beaucoup plus d’un groupe qui risque tout simplement de disparaître en mourant à petit feu.
Responsabilité
Les pouvoirs publics, qui étaient sur la ligne « je me préoccupe d’Atos mais je ne m’en occupe pas », ont aussi leur part de responsabilité. Fournisseur stratégique dans la cybersécurité, le nucléaire, les supercalculateurs et nos forces sous-marines comme aériennes, Atos n’est pas une entreprise comme les autres. En s’impliquant peu dans ce dossier, ils ont contribué à laisser pourrir la situation et à rendre au final toute solution à la fois plus complexe et plus coûteuse pour bien des parties.
David Barroux
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