Atos se retrouve sans solution après le renoncement d’Airbus. Le sauvetage de sa filiale Evidian par l’avionneur a foncé sur deux écueils pourtant visibles d’emblée.
Retour à la case départ ? Les deux écueils sur lesquels vient de s’échouer le sauvetage d ‘Atos étaient tellement visibles qu’il est étonnant que ses protagonistes aient foncé droit dessus.
Le premier est l’actuelle gouvernance d’Airbus, en place depuis dix ans. Le renoncement de l’avionneur à entrer au capital d’Evidian, la « pépite » numérique et « cyber » du groupe de services informatiques, est en effet le premier cas important en une décennie où l’intérêt d’un Etat – celui de la France de ne pas laisser tomber le « soldat Atos » – se heurte frontalement à l’intérêt social de l’entreprise.
L’activiste TCI plus fort que les Etats
L’activiste de long terme qu’est Chris Hohn, le patron du fonds TCI, s’est chargé de rappeler qu’il pesait plus lourd, avec ses 3 % d’Airbus, que les 10,9 % du gouvernement français, qui n’est plus représenté en tant que tel au conseil d’administration. Surtout lorsqu’il s’agit de se prononcer sur un ticket de 1,2 milliard d’euros portant une prime de plus de 85 % sur le ratio de Capgemini en termes de valeur d’entreprise rapportée au bénéfice opérationnel.
L’autre pierre d’achoppement est, elle, connue depuis dix mois : le périmètre d’Evidian noie le joyau envié de la cybersécurité dans un magma d’autres services, compliquant la valorisation d’un ensemble prétendant s’introduire en Bourse et dissuadant d’éventuels offreurs comme Thales. A voir la chute du titre Atos (-16,75 % mercredi), le temps est plus que jamais compté.
