COPRYRIGHTS CAPITAL –
Story David Layani – 3ème et dernier épisode. Le patron de la société de conseil digital Onepoint se verrait bien reprendre le géant informatique Atos, en difficultés. Il pourra compter pour cela sur ses réseaux, développés dans le milieu des affaires comme auprès des politiques, et qui l’ont amené à se mêler de quelques guerres du business.
Par Antoine Sioufi | Publié le
Temps de lecture:
Déjà très entouré par son équipe de banquiers d’affaires et d’avocats, le patron de Onepoint sait aussi entretenir ses réseaux au plus haut niveau politique. Ses amis se rappellent notamment sa cérémonie de remise de l’insigne de Chevalier de l’ordre national du Mérite, en 2019, par Nicolas Sarkozy et en présence de son ami Gérald Darmanin. Pendant que l’ancien président, dans son discours, le décrivait comme un symbole de la méritocratie, l’impétrant trépignait d’impatience. David Layani a ensuite pris la parole durant quarante minutes, en imitant maladroitement son ami Sarkozy, à coups d’envolées lyriques forcées.
Proche de la «Sarkozie», il n’oublie pas pour autant la «Macronie». David Layani a ainsi fait partie des patrons qui ont soutenu Emmanuel Macron dès 2016. Quelques rendez-vous à Bercy, un voyage à Ramallah et en Israël pour rencontrer des entrepreneurs, il a participé à façonner l’image de la start-up nation chère au président. Et, en juin dernier, c’est le ministre de l’Economie lui-même qui a inauguré le nouveau siège de Onepoint. «David est un homme d’humanité. (…) Il s’est lancé dans une aventure entrepreneuriale avec une certaine idée de la France», lance alors Bruno Le Maire. Un compliment que tout le monde interprète comme un soutien à ses projets pour reprendre le géant informatique Atos. Et c’est à peine deux mois plus tard que David Layani raflera ses 11% au capital du groupe.
Julie Gayet, Léa Salamé… son réseau amical est très large
Au cas où, Layani cultive aussi ses réseaux à gauche. Avant l’élection présidentielle de 2022, il a par exemple organisé un déjeuner avec Bernard Cazeneuve. Lorsqu’un convive demande à l’ex-Premier ministre quel serait son gouvernement s’il était élu, il désigne David Layani comme ministre de l’Economie ! L’anecdote fait sourire son ami Guy Mamou-Mani, toujours étonné par cet énorme réseau, et racontant qu’il lui a aussi présenté l’actrice Julie Gayet, compagne de François Hollande, ou la journaliste Léa Salamé.
Mais le bagou et le culot de Layani l’entraînent parfois sur des terrains glissants. C’est le cas en 2020, où il se retrouve au cœur d’une bataille comme en connaît souvent le capitalisme français, qui voit la directrice générale d’Engie, Isabelle Kocher, contestée par son président, Jean-Pierre Clamadieu. Un sujet sensible pour l’Etat, actionnaire de l’énergéticien, alors que la dirigeante est la seule femme à piloter un groupe du CAC 40. A l’époque, Onepoint gère la transformation numérique de la plus grande filiale du groupe, GRTgaz. Assurer le maintien d’Isabelle Kocher constituait donc l’assurance, pour Onepoint, d’empocher d’autres contrats.
L’entrepreneur se transforme alors en «sparring-partner» pour aider la directrice générale. «Il se rendait chez elle, montait le plan de bataille, a organisé une interview dans le « JDD » et une tribune de soutien dans « Les Echos », se remémore un proche de l’ancienne patronne d’Engie. Il voulait politiser le sujet.» Son entregent lui a même permis d’organiser un déjeuner avec Brigitte Macron ! Les détracteurs de Layani n’ont pas digéré ce brouhaha, qui s’est conclu par le départ d’Isabelle Kocher. «La tribune qu’il a fait publier a précipité sa chute, tranche un administrateur d’Engie. Layani est un startupeur qui veut influer en revendiquant connaître Macron.»
Il est proche du nouveau patron du groupe d’hôtellerie de luxe Barrière
L’homme de réseau a en revanche connu une meilleure réussite en 2023, lors d’un combat de succession opposant cette fois le PDG du groupe Barrière, Dominique Desseigne, à son fils Alexandre Barrière, avec pour arbitres Nicolas Sarkozy et le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, tous deux administrateurs de la société. Le patron de Onepoint a, là encore, joué au coach, pour aider l’héritier à arracher à son père la direction de ce groupe d’hôtels de luxe et de casinos. Dans le Tout-Paris, il s’est alors raconté que David Layani tirait les ficelles, et qu’il avait «gouroutisé» le fils de Diane Barrière. Des rumeurs qui n’ont pas empêché Alexandre, finalement désigné codirigeant de Barrière avec sa sœur, de nommer David Layani administrateur. Problème : Onepoint avait entre-temps décroché un contrat d’envergure avec le groupe de luxe. «On a tout arrêté quand il est arrivé au conseil d’administration», assure un proche du casinotier.
David Layani semble un habitué de ces conflits d’intérêts : Onepoint est par exemple prestataire pour Celio et le courtier Verlingue, deux sociétés dont il est administrateur. «Etre à la fois décisionnaire et fournisseur n’a rien de sain, critique un dirigeant d’Atos, qui déplore qu’il reproduise cette méthode au sein du groupe informatique. Il touche déjà à la politique, il ne manquerait plus qu’il investisse dans la presse !» L’homme ne croit pas si bien dire. L’an passé, David Layani s’était en effet porté candidat au rachat du magazine «VSD» à la barre du tribunal de commerce, en vain…
Mais c’est une tache autrement plus indélébile qui noircit le parcours du jeune entrepreneur. Il est 6 h 39 du matin, en ce lundi 18 octobre 2021, quand une quinzaine de policiers sonnent à la porte de son appartement parisien. Après un week-end chargé en mondanités, le réveil est difficile. L’entrepreneur ne veut pas alarmer ses filles, et le stress monte. Les enquêteurs perquisitionnent, saisissent son ordinateur portable et son smartphone, avant de le placer en garde à vue pour «association de malfaiteurs» et «complicité de subornation de témoin». C’est la douche froide.
La justice soupçonne en effet David Layani d’avoir participé à une vaste entreprise de manipulation, qui avait vu, mi-novembre 2020, l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine se rétracter de ses accusations formulées quatre ans plus tôt contre Nicolas Sarkozy, dans l’affaire portant sur le financement supposé de sa campagne de 2007 par la Libye de Kadhafi. Selon les enquêteurs, le patron de Onepoint aurait contribué à payer ce témoignage… A l’appui de leur démonstration, un contrat de 72 000 euros que David Layani a signé avec l’agence de communication Bestimage, dirigée par la papesse de la presse people Michèle Marchand. Celle-là même qui avait orchestré les sorties médiatiques de Takieddine. «La signature de ce contrat est intervenue trois semaines après la rétractation, rétorque Mathias Chichportich, l’avocat du patron de Onepoint dans cette affaire. David Layani n’a donc pas pu financer l’opération, et encore moins influencer Ziad Takieddine, cela ne tient pas.»
Son témoignage a été enregistré par le parquet financier
Pour le clan Layani, le patron de Onepoint paie sa proximité avec un «Sarko» désormais dans le viseur de la justice. «Aucun élément matériel n’établit que David Layani a commis le moindre acte répréhensible, poursuit Mathias Chichportich. Les relations qu’il entretient avec Nicolas Sarkozy, notamment au conseil d’administration de Barrière, ne suffisent pas à l’impliquer.» La justice ne l’entend pas de cette oreille. «Nous avons beaucoup de faits et d’éléments clairs, assure une source judiciaire. Il y a de grandes chances que cela débouche sur un procès.» Le témoignage formel de David Layani, lui, a été enregistré mi-décembre auprès du Parquet national financier.
https://www.capital.fr/entreprises-marches/les-reseaux-etoffes-de-david-layani-de-nicolas-sarkozy-a-brigitte-macron-1494156
======
Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.
====
Restez automatiquement averti à chaque nouvel article du blog, au rythme maximal de 3 fois par semaine. Inscrivez-vous à notre NEWSLETTER. Cliquez ici. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment. Nous utilisons un pluggin officiel WordPress agréé CNIL.