COPYRIGHTS LE FIGARO – Photo d’illustration non originale –
DÉCRYPTAGE – Le nouveau plan stratégique présenté mercredi réside dans un mot d’ordre simple : la simplification. Atos estime pouvoir redevenir rentable dès l’année prochaine.
Cela passera notamment par une sortie de nombreux pays à faible croissance ou peu rentables, parmi les 70 dans lesquels le groupe est aujourd’hui présent. Sans donner de cible sur les géographies ou le nombre de pays visés, Philippe Salle veut céder pour environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les regards se tournent notamment vers l’Asie ou au Moyen-Orient, le patron du groupe ayant martelé sa volonté de rester aux États-Unis, marché en forte croissance.
« Pour jouer la Ligue des champions, il faut être un acteur de taille critique»
Le traitement de choc est également appliqué en interne. Comme attendu et annoncé au Figaro début mars, le dirigeant met fin à la scission décidée à l’été 2022 entre Eviden (cyber, cloud, big data) et TechFoundation (gestion de parc informatique). Une «folie» à l’entendre, qui a eu pour effet de réduire considérablement l’effet taille d’Atos, en la séparant en deux entités de taille équivalente (5 milliards d’euros chacun). « Pour jouer la Ligue des champions, il faut être un acteur de taille critique avec 10 milliards de revenus. À deux fois 5 milliards, vous êtes un acteur régional», explique-t-il.
Reprenant la marque Atos, les activités de l’ex-entité TechFoundation se réorganisent de façon horizontale autour de six lignes de métiers, qui devraient réaliser autour de 8,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Cette division comprend notamment une nouvelle ligne centrée autour de l’intelligence artificielle, qui verra Atos proposer des services et conseils pour implémenter ces technologies auprès de ses clients. Ce nouveau métier deviendra central au sein du groupe, et devrait représenter 10.000 emplois à horizon 2028 contre 2000 aujourd’hui.
La marque Eviden continuera, elle, d’exister mais sur un périmètre très resserré. Le cloud et les services cybersécurité sont basculés chez Atos. Eviden pèsera désormais 1,4 milliard d’euros. La chasse aux coûts est également lancée en interne, avec un plan de réduction des frais généraux et administratifs d’environ 500 millions d’euros d’ici 2028. Près de 1000 emplois seront supprimés dans les fonctions supports. Le groupe compte notamment rationaliser les nombreux doublons nés de la scission entre Eviden et TechFoundation. En comptant le retrait de certaines géographies, les effectifs d’Atos devraient fondre de 74.000 à 60.000 emplois d’ici fin 2026, avant une remontée espérée jusqu’à 90.000 emplois si l’accélération commerciale promise se concrétise.
Des cessions toujours en cours
Sur le volet des cessions, Atos continue les discussions avec l’État autour de l’activité supercalculateur. Cette dernière qui pèse 800 millions d’euros de chiffre d’affaires, pourrait rapporter 625 millions d’euros entre le prix de vente et certains compléments de prix. Si ce processus va jusqu’à son terme, Eviden sera recentré autour des activités Mission Critical Systems – dont les solutions sont utilisées par l’armée pour le Rafale ou le programme Scorpion -, Cybersecurity Product (cybersécurité) et Vision AI (logiciels de vision par ordinateur).
Les deux premières entités pour lesquelles un processus avait été lancé, resteront dans le giron du groupe de Bezons. Un mouvement opportuniste, lié à l’importance que prennent les sujets de la défense et de la cybersécurité dans le contexte géopolitique actuel. À entendre d’ailleurs Philippe Salle, les appels à la préférence européenne en matière de numérique constituent « une très grande opportunité» pour Atos. Du côté des acquisitions, le groupe va évidemment rester très prudent. Son historique de rachats mal digérés ayant eu un impact non nul dans la tragédie des dernières années. Philippe Salle indique qu’une fenêtre de tir existe néanmoins pour des acquisitions ciblées notamment sur l’IA ou la cybersécurité.
Retour à la rentabilité en 2026
Conscient que son redémarrage va prendre du temps, et que la marque a été très abîmée ces trois dernières années, le groupe a revu à la baisse ses ambitions de chiffre d’affaires pour 2028. Alors qu’il visait 10 milliards de revenus en 2027 jusqu’ici, il espère désormais réaliser entre 9 et 10 milliards un an plus tard. La baisse des revenus va se poursuivre sur 2025, pour atteindre 8,5 milliards d’euros, liée à la coupure de contrats non rentables et une dynamique commerciale encore entachée par la période de restructuration.
Le groupe travaille néanmoins à l’augmentation de sa rentabilité, avec l’objectif d’améliorer sa marge opérationnelle de deux points. Dès 2026, Atos estime être en mesure de redevenir rentable en matière de trésorerie avant paiement des intérêts de sa dette, même si les revenus touchent un point bas. Et à horizon 2028, le groupe estime pouvoir atteindre 10% de marge opérationnelle, contre environ 2,1% l’an passé. C’est l’un des principaux défis pour Philippe Salle. Pour rester discipliné quant à son utilisation du cash, Atos a annoncé également ce jour qu’il ne verserait aucun dividende avant 2028. Une annonce qui a déçu les marchés, le cours était en recul de 5% à la mi-journée.
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/atos-revoit-a-la-baisse-ses-objectifs-de-chiffre-d-affaires-d-ici-2028-20250514
L’association UPRA [Union Pour la Réparation des Actionnaires] vient d’obtenir un financement très conséquent auprès d’un fond de contentieux, pour un procès gratuit pour les plaignants en vue d’assigner les auditeurs d’Atos afin de recouvrer vos pertes boursières sur l’action Atos.
Si vous avez subi des pertes en tant qu’ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation auprès de la justice française est sur le point de démarrer. Elle est ouverte à tous les actionnaires ou ex-actionnaires français, étrangers, et membres du FCPE.
Il s’agit d’une chance énorme pour les plaignants, car ce procès fonctionne sur le mode « no win, no fees », les plaignants n’auront aucune avance de fonds à réaliser. Le financeur, « le funder » sera rémunéré par une commission uniquement en cas de victoire.
Des informations complémentaires sont disponibles sur le site www.upra.fr . Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés.
Que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie significative de vos pertes et vous joindre à la cause. Plus nous seront nombreux, plus la part des réparations accordées ira aux plaignants, car elle permettra une meilleure « digestion » des frais fixes avancés par le fonds de contentieux. Nous espérons un ratio 70% plaignants et 30% pour le fonds de contentieux.
Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Vous pouvez visiter le site ou cliquer directement ici pour vous inscrire.
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