Note 1 : Comme Mr Jourdan, Philippe Salle continue à réinventer l’eau chaude sans le savoir avec son : « Atos is Back ».
Note 2 : L’un n’empêche pas l’autre ! 😀 😀 (« Il faut simplifier l’entreprise, pas la rétrécir » )
Article suivi du précédent article Des Echos paru également ce même jour à 8h25 :
« Atos prêt à réduire son empreinte à l’international pour se relancer »
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COPYRIGHTS LES ECHOS –
Le nouveau patron de l’entreprise informatique, Philippe Salle, détaille dans un entretien aux « Echos » les grands axes de son plan stratégique, dévoilé ce mercredi.
Par Joséphine Boone, Romain Gueugneau
Quelle est votre stratégie pour relancer Atos après cinq années de crise ?
Avec ce nouveau plan stratégique sur quatre ans, nous voulons redonner une vision et un cap pour l’entreprise. Il ne s’agit en aucun cas de faire rétrécir le groupe. Atos est et restera une société d’envergure mondiale et un fournisseur de technologies de bout en bout.
Et elle va désormais se tourner davantage vers l’intelligence artificielle, non seulement dans ses métiers mais dans ceux de ses clients. L’objectif, c’est de retrouver notre place dans la ligue des grands fournisseurs mondiaux de services tech, auprès de Capgemini et Accenture.
Ce nouveau plan stratégique s’apparente néanmoins à une simplification du groupe, à divers étages… ?
Oui, c’est le cas. Il y avait trop de complexité dans l’entreprise. Ce plan stratégique et les changements qui l’accompagnent vont permettre de simplifier. D’abord sur le plan des marques, avec des lignes métiers plus claires. Ensuite au niveau des offres : nous allons diviser par plus de 4 le nombre d’offres proposées aux clients, et en définir une vingtaine qui sont vraiment prioritaires.
Nous voulons nous concentrer sur les pays qui font sens.
La simplification passe aussi par une réduction du nombre de pays où nous sommes présents (70 actuellement). Nous voulons nous concentrer sur ceux qui font sens, où notre part de marché est suffisamment importante. Mais nous ne quittons aucune grande région du monde. La conséquence, ce sera une réduction des effectifs pour retomber à 60.000 collaborateurs à fin 2026, avant de progressivement remonter.
Comment cela se traduit-il sur le plan financier ?
Ce plan aura évidemment un coût. Avec une baisse des revenus notamment, et des charges importantes les deux premières années. Mais cela est nécessaire pour repartir vers une croissance rentable. L’objectif est d’atteindre entre 9 et 10 milliards de chiffre d’affaires à la fin du plan, en 2028, avec une marge opérationnelle de 10 %. Nous avons les moyens de nos ambitions.
Sur l’intelligence artificielle, ne pensez-vous pas partir avec un train de retard ?
La vérité, c’est que la plupart de nos concurrents enjolivent la réalité sur ce qu’ils sont capables de faire avec l’IA. On est parti plus tard, c’est vrai, mais nous ne sommes pas en retard. En fait, le marché n’a pas encore réellement décollé.
En revanche, si on ne prend pas le virage maintenant, on risque de le rater. Pour éviter cela, nous allons donc investir dans les technologies, accélérer les recrutements d’experts dans le domaine, et se concentrer sur les offres vraiment pertinentes, rassemblées dans une nouvelle ligne business dédiée.
Sur l’IA, beaucoup de promesses ont été faites, mais elles ne sont pas encore réalisées. En réalité, nos concurrents sont juste à côté de nous. La bataille n’a pas encore vraiment commencé.
Dans le contexte actuel, comptez-vous jouer la carte de la souveraineté pour gagner de nouveaux contrats ?
Pour le marché public européen, nous sommes le seul acteur à avoir une offre aussi large. Nous pensons que cette activité va monter de 25 % à 30 % dans nos revenus. Il y a une prise de conscience des clients sur la souveraineté technologique de l’Europe depuis le début de l’année. Beaucoup de clients européens nous en parlent, notamment dans le secteur financier.
J’ai l’expérience de ce genre de situation, et je connais la méthode pour repartir de l’avant.
Mais ce n’est pas si simple d’écarter les grands fournisseurs tech américains. Entre les besoins des clients, leurs envies et la réalité, cela prendra du temps. Il faut bien segmenter les données qui doivent rester sur des hébergements souverains et les autres.
Par ailleurs, il ne s’agit pas de ne plus travailler du tout avec des grands groupes américains. Atos a des partenariats très importants avec eux, comme Microsoft. Et je suis bien déterminé à les renforcer.
Est-ce réellement un nouveau départ pour Atos ?
Nous entrons enfin dans une ère de stabilisation. Le plan de financement est terminé, c’est derrière nous. Nous avons désormais du cash, un capitaine, une vision et un cap.
Quand je suis arrivé à ce poste, je ne savais pas ce que j’allais découvrir en ouvrant le capot. L’entreprise n’était effectivement pas en grande forme. Beaucoup de clients avaient perdu foi dans Atos et nous avons d’ailleurs perdu des contrats.
Mais cela fait maintenant 26 ans que je dirige des entreprises. J’ai l’expérience de ce genre de situation, et je connais la méthode pour repartir de l’avant. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre. Et j’ai confiance dans notre réussite.
Car nous avons les moyens de restructurer le groupe et de repartir vers la croissance. Maintenant, il va falloir délivrer, trimestre après trimestre. Personne ne va nous attendre. 2025 et 2026 seront deux années cruciales sur ce plan.
Quelle est l’ambiance au sein du groupe ?
Il y a une grande attente des salariés pour enfin repartir de l’avant. Le feuilleton de la restructuration financière l’an dernier n’a pas été simple à vivre. Ils avaient besoin de cette vision, de ce cap. Nos clients aussi étaient dans l’attente. Ils ont besoin d’une alternative forte en matière de services tech aux côtés des fournisseurs américains, indiens et européens. Ils comprennent notre stratégie et ce que nous voulons faire. A nous de prouver notre force. « Atos is back ! »
Joséphine Boone & Romain Gueugneau
https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/atos-il-faut-simplifier-lentreprise-pas-la-retrecir-2165063
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POSTFACE
Pourquoi ce sous-titre à caractère humoristique et absolument pas moqueur. Parce que il semblerait que Philippe Salle n’ait pas réalisé avec sa nouvelle organisation Genesis qu’il réintroduisait le plan Spring d’Elie Girard de 2020 et nous avions dit « tel Mr Jourdan, Philippe Salle réinvente l’eau chaude sans le savoir ». Notre propos était de dire que ce qu’il présentait comme une nouveauté avait déjà été essayé par Elie Girard puis abandonné par Rodolphe Belmer.
Or s’il y a UNE et UNE SEULE phrase emblématique symbole des 3 dernières années, c’est le « TFCo is Back » de Nourdine Bihmane. Donc avec son Atos is Back, Philippe Salle fait du Nourdine Bihmane sans le savoir. Ou alors il est plus subtil et c’est un clin d’oeil à Nourdine Bihmane et moi qui suit mauvaise langue..
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Ce même jour 2 heures plus tôt :
Atos prêt à réduire son empreinte à l’international pour se relancer
Après une restructuration financière réussie l’année dernière, Atos veut désormais se concentrer sur les marchés à fort potentiel et réduire ses effectifs. La baisse des coûts est aussi au programme du nouveau plan stratégique dévoilé ce mercredi par le groupe.
Par Joséphine Boone, Romain Gueugneau
Maigrir pour être plus fort ? C’est le pari d’Atos, l’ex-fleuron tricolore de la transformation numérique, qui dévoile ce mercredi son plan stratégique pour tenter de se relancer après cinq années de crise inédites. Il vise un chiffre d’affaires compris entre 9 et 10 milliards d’euros et une marge opérationnelle de 10 % à horizon 2028.
Pour y parvenir, le groupe français, qui sort tout juste d’un processus de restructuration financière et qui a bien failli perdre pied l’année dernière, compte réduire son empreinte à l’international.
Atos s’apprête notamment à faire ses valises dans plusieurs pays d’Asie et du Moyen-Orient, où le groupe a des parts de marché trop faibles, pour se concentrer sur les régions rentables et à fort potentiel, comme les Etats-Unis. En 2024, il exerçait son activité dans 70 pays, avec en tête l’Europe et l’Amérique du Nord. Il se concentrera désormais sur « six hubs régionaux », comme indiqué dans un communiqué. Le titre chutait de près de 6 % à l’ouverture de la Bourse de Paris.
Réduction de taille
Cette réduction de l’empreinte du groupe à l’étranger s’accompagnera nécessairement d’une diminution des effectifs au global. Le nombre de salariés était déjà retombé à 74.000 au premier trimestre 2025, contre plus de 110.000 il y a trois ans. Il devrait passer sous le seuil des 60.000 personnes en 2026, une baisse de près de moitié en cinq ans.
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Les effectifs pourraient néanmoins repartir à la hausse d’ici à 2028, lorsque le plan stratégique sera achevé. L’idée étant, pour Atos, de conserver une taille critique crédible sur les marchés privés et publics pour répondre aux appels d’offres face à ses deux principaux concurrents : le français Capgemini et l’américain Accenture. Les effectifs en France, qui s’élevaient à environ 10.000 personnes en 2024, ne devraient pas être significativement touchés.
Cette diminution en taille s’accompagne aussi d’un programme de réduction de coûts, « destiné à ajuster sa structure de coûts à sa taille actuelle, en cohérence avec sa nouvelle organisation ». Les frais généraux et administratifs seront ramenés à 5 % du chiffre d’affaires d’ici à 2028, soit une baisse de 2 points par rapport au niveau actuel, indique le groupe.
Ces différentes initiatives doivent permettre d’atteindre l’objectif d’une marge opérationnelle de 10 % fixé pour 2028, contre 4 % l’année passée.
Pertes de contrat
En attendant de renouer avec la croissance, Atos devrait encore voir ses revenus reculer. Le groupe vise un chiffre d’affaires de 8,5 milliards d’euros cette année, en baisse de 10 % par rapport à 2024, et au plus bas depuis 2011. De faibles prévisions notamment liées à la vente l’année dernière de Worldgrid à Alten, et à des pertes de contrats. « Nous voulons faire de la croissance rentable, pas seulement générer du chiffre d’affaires », a insisté Philippe Salle lors d’une conférence de presse mercredi matin. Une référence claire à des cycles de croissance à faible marge dans les années 2010.
L’activité a dégringolé ces trois dernières années, touchée par un marché atone, mais surtout par la perte de confiance des clients face aux déboires de la société, endettée à hauteur de 5 milliards d’euros il y a encore un an. Si l’année 2025 s’annonce difficile, le point bas pourrait n’être atteint que l’année prochaine, lorsqu’Atos se sera séparé de ses activités dans différents pays.
Simplification en interne
En termes d’organisation, le groupe reste sur une « expertise technologique de bout en bout », avec deux entités distinctes. Mais certaines activités basculent d’une filiale à l’autre.
La branche de services Tech Foundations (infogérance, infrastructure, réseaux), la plus en difficulté, sera rebaptisée pour prendre le nom officiel d’« Atos ». Elle se dote d’une nouvelle unité « Data et IA » et intègre les activités cloud et services cyber. Soit, au total, plus de 90 % des métiers du groupe.
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La branche Eviden regroupe désormais les activités de produits : cybersécurité, systèmes critiques, vision par IA et calcul haute performance. Ce dernier segment, l’une des rares activités à forte marge, doit par ailleurs être en partie cédé à l’Agence des participations de l’Etat, un dossier qui n’a pas encore été bouclé.
Les négociations exclusives sur les supercalculateurs pour la dissuasion nucléaire (Advanced Computing) courent jusqu’à fin mai, pour un prix de vente fixé à 625 millions d’euros par Atos. Tech Foundations et Eviden avaient été séparées en 2022, pour un coût de près d’un milliard d’euros. La vente des systèmes de commandement des forces armées (MCS), qui intéressaient initialement l’Etat français, est quant à elle suspendue. « Avec ce qu’il se passe dans le secteur de la défense en Europe, nous pensons que ce n’est pas le bon moment pour vendre », a commenté Philippe Salle.
Miser sur l’IA et la souveraineté
Pour la nouvelle division data et IA, un marché porteur, Atos prévoit de passer de 2.000 à 10.000 collaborateurs d’ici à 2028. L’activité, identifiée comme un des principaux accélérateurs pour le groupe avec les sujets cyber, sera concentrée sur quatre offres principales, notamment les « agents IA ».
Philippe Salle veut lancer dès 2026 des acquisitions sur ce segment. Il espère aussi surfer sur la vague de « souveraineté numérique » déclenchée en Europe suite aux offensives commerciales de Donald Trump. « Il y aura une tendance à privilégier les acteurs européens, croit le patron. Mais nous restons un acteur global. »
Mais d’abord, il faudra « assainir les coûts » et retrouver un cash-flow positif en 2026, espère le patron. Ce nouveau plan stratégique devrait coûter 700 millions d’euros, dont 400 millions dès cette année.
Le plan stratégique ne nécessitera pas de lever de nouveaux fonds auprès des investisseurs. Atos a procédé fin avril à une opération de regroupement d’actions par lot de 10.000. L’action dépassait une quarantaine d’euros en début de semaine.
Joséphine Boone et Romain Gueugneau
https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/atos-pret-a-reduire-son-empreinte-a-linternational-pour-se-relancer-2165021
L’association UPRA [Union Pour la Réparation des Actionnaires] vient d’obtenir un financement très conséquent auprès d’un fond de contentieux, pour un procès gratuit pour les plaignants en vue d’assigner les auditeurs d’Atos afin de recouvrer vos pertes boursières sur l’action Atos.
Si vous avez subi des pertes en tant qu’ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation auprès de la justice française est sur le point de démarrer. Elle est ouverte à tous les actionnaires ou ex-actionnaires français, étrangers, et membres du FCPE.
Il s’agit d’une chance énorme pour les plaignants, car ce procès fonctionne sur le mode « no win, no fees », les plaignants n’auront aucune avance de fonds à réaliser. Le financeur, « le funder » sera rémunéré par une commission uniquement en cas de victoire.
Des informations complémentaires sont disponibles sur le site www.upra.fr . Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés.
Que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie significative de vos pertes et vous joindre à la cause. Plus nous seront nombreux, plus la part des réparations accordées ira aux plaignants, car elle permettra une meilleure « digestion » des frais fixes avancés par le fonds de contentieux. Nous espérons un ratio 70% plaignants et 30% pour le fonds de contentieux.
Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Vous pouvez visiter le site ou cliquer directement ici pour vous inscrire.
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