Hélène Bourbouloux a connu un démarrage difficile avec Atos.
On l’a mandaté pour une mission Ad Hoc, elle ne s’imaginait pas trouver un « charnier comptable » selon une source.
Débordée, elle ne se serait pas plongée dans les comptes avant 15 jours et on avait l’impression à l’époque que rien ne bougeait.
Puis, petit à petit, jour après jour, elle a compris l’ampleur de la tache qui l’attendait.
Le 25 mars, il lui a fallu toute son énergie pour exiger d’Atos l’ouverture d’une conciliation. J’imagine fort qu’elle ait dit : c’est ça ou l’ouverture immédiate d’une sauvegarde.
La réunion de la dernière chance !
Le 14 mai Me Bourbouloux a organisé une réunion XXL qui a compté jusqu’à 150 personnes en visioconférence, afin de taper du poing sur la table face l’amateurisme de toutes les parties, excepté EPEI dont l’offre est financée, claire et juste sous réserve de Due Dilligence. Et vous imaginez certainement qui a été le plus pointé d’amateurisme…
Étaient présents les banques et les obligataires, les 3 candidats et leur staff, le CIRI… et bien sûr Atos et une partie du board.
Et là Hélène a commencé à sortir les cartons. Les garçons ont reçu 4 cartons jaunes et Paul Saleh a eu droit à « au prochain avertissement c’est le rouge ».
Dans une ambiance très tendue, le ton aurait flirté avec la ligne blanche du politiquement correct, avec des remarques particulièrement acerbes vis-à-vis de Mustier et Paul Saleh, mais c’est essentiellement ce dernier qui a cristallisé le courroux de la reine des mandataires.
« Est-ce que vous réalisez que vous avez fait perdre deux mois à la société et qu’en plus il manque encore des informations pour la Due Dilligence.
J’espère vraiment que vous tiendrez votre délai du 31 car chaque jour compte », avec un ton qui exprimait cependant de sérieux doutes sur la capacité d’Atos à tenir ce délai.
Une réunion interne prévue par le DG France Raoul Roth était prévu le 21 pour présenter les offres. Elle a été repoussée au 6 juin. On m’a confirmé en interne, qu’en effet, c’était pour y voir plus clair au niveau des offres et présenter quelque chose de définitif aux équipes.
Pourquoi l’expression « vous avez fait perdre 2 mois » ?
Tout simplement parce que comme l’avait dit le blog, la vente de BDS, ne changeait en rien le besoin d’une conciliation au plus vite et que cette conciliation aurait du être ouverte le 3 janvier.
Mais, quand vous avez un président qui prend un jet le 5 janvier au matin, pour partir faire une transatlantique à destination de la mer des caraïbes, c’est moins pratique.
Outre Mustier et Saleh, Layani et les créanciers ont en pris aussi un carton jaune pour n’avoir toujours pas envoyé les documents demandés pour compléter leurs offres (voir Article Lettre A).
Seuls les représentants de Daniel Kretinsky n’ont pas eu de remarques particulières.
Le témoin de la réunion a ajouté que l’alliance entre les banques était plus que bancales.
Cet article a été réalisé en partie avec certaines informations de l’article de la Lettre A mais avec les informations d’une autre source reçues le même jour et qui étaient concordantes. Notre source étant moins complaisante que la Lettre A sur le « ton poli » décrit par Robin Carcan.
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.