Comme d’habitude la gouvernance d’Atos et sa dircom ont fait leur propagande et je suis tombé dans le piège. Hier j’ai relayé une source qui me disait que la conciliation avançait plus vite que prévu. Il semble d’après les nouvelles du jour, que c’était juste la propagande habituelle, probablement initiée par la dircom pour rassurer les clients et qu’au contraire cette conciliation est tout sauf un long fleuve tranquille.
Vous savez qu’en ce qui me concerne et à titre personnel, j’avais dit il y a 5/6 jours que je ne pensais pas que la conciliation pourrait être signé avant début août à cause des clauses inacceptables pour les banques qui ne voudraient ni participer au capital, ni au refinancement, à savoir 80% d’écrasement et 8 longues années pour récupérer ces petits 20%.
Lassée, la Commerzbank a revendu sa créance sur le marché selon l’Informé avec une décote apparemment très faible de -70% pour un paiement cash. Je pense qu’il s’agit plutôt d’un chiffre donné pour sauver la face et que la décote réelle est au moins de 75%. Je ne vois pas qui aurait payé cash 30% alors que c’est ce que donne Layani au bout de 5 ans.
Il semblerait que cettte défection ne soit que la partie émergée de l’iceberg, à savoir le début d’une foire d’empoigne entre les protagonistes et que contrairement à la propagande d’Atos, que j’ai eu la stupidité de relayer, la conciliation ne se passerait pas du tout, mais pas du tout comme prévu.
Du grabuge à OK Corail et une news majeure dans les jours à venir, mais tout ne va pas se finir comme annoncé dans la lettre d’intention jamais mise en ligne.
À vouloir prendre des « conciliateurs stars » plutôt que les meilleurs, on récolte ce que l’on sème.
J’ai appris récemment qu’en plus d’être en très bonnes relations avec Walter Butler, HB avait aussi à plusieurs reprises donné raison à Boussart & Gavaudan dans plusieurs dossiers comme Orpéa et CGG et qu’elle avait dit (citée dans un article d’Investir) ci-dessous, actant que la doctrine était que les prioritaires c’étaient les créanciers. Bizarre, normalement ça devrait être l’intérêt social. En gros la technique HB c’est de choisir la facilité pour que les dossiers soient facilement acceptés et vite pliés. Il semblerait qu’elle ait sous-estimé la complexité du dossier Atos…
A suivre…
Direct CGG : un plan pénalisant pour les actionnaires, mais adopté à plus de 91% des voix
Les actionnaires de la société parapétrolière sont réunis pour une assemblée générale cruciale qui doit autoriser une vaste opération de restructuration financière.
Les actionnaires de la société parapétrolière CGG sont réunis ce matin à Aubervilliers en assemblée extraordinaire pour se prononcer à la majorité requise des deux tiers sur un plan de restructuration financière.
Mardi 31 octobre, le quorum de 22,48% n’était suffisant que pour la partie ordinaire de l’ordre du jour. Sur deuxième convocation, le quorum nécessaire est abaissé d’un quart à un cinquième. Les deux principaux actionnaires sont l’Etat français via BPI France avec 9,35% du capital et 10,9% des droits de vote et la société de gestion DNCA avec 7,9% des actions et 7,8% des droits de vote. Tous deux se sont engagés à voter en faveur du plan. Compte tenu de la part importante de l’abstention, ils devraient à eux seuls obtenir plus des deux tiers des suffrages nécessaires.
Ce qui n’empêchera pas les minoritaires de dénoncer les modalités de la recapitalisation, trop favorable aux créanciers au détriment des actionnaires. L’attitude de DNCA est liée au fait que cette société de gestion est plus engagée en obligations qu’en actions. Elle défend donc logiquement, dans l’intérêt de ses clients, une position de créancière. À noter aussi que des actions gratuites (0,01 euro) sont prévues par la résolution 24 pour certaines sociétés de gestion : Alden Global Capital, Attestor Capital, Aurelius Capital, Boussard et Gavaudan, Third Point et Contrarian Capital. D’autres seront offertes au même prix quasi nul aux souscripteurs des nouvelles obligations (résolution 25) qui seront en outre assorties de bons de souscription, toujours à 0,01 euro (résolution 23).
Quant aux actionnaires, qui seront perdants, il leur est tout de même proposé des bons de souscription à 3,12 euros valables quatre ans (résolution 19) et (résolution 20) des droits préférentiels de souscription (DPS) pour des Absa à 1,56 euro (les bons ayant un prix d’exercice de 4,02 euros pendant cinq ans). Nous estimons chez Investir que le plan peut être modifié pour mieux protéger les actionnaires.
Ce matin, le groupe a publié ses comptes à fin septembre. Sur neuf mois, pour un chiffre d’affaires de 919 millions de dollars, la perte nette a atteint 439 millions. La dette nette s’élève à 2.571 millions de dollars. Le plan proposé doit permette un désendettement de 2 milliards.
Le patron défend le plan de sauvetage
Le quorum d’un cinquième est atteint avec un chiffre provisoire de 23,93% des actions.
Des huissiers sont dans la salle. L’administratrice judiciaire Hélène Bourbouloux a son siège à la tribune. Le tribunal de commerce devra agréer le plan.
Nous venons de saluer Alexandre Loussert, président de l’association d’actionnaires Regroupement PP Local. Il a écrit le texte de son intervention à venir. Ce particulier s’était illustré en obtenant des modifications du plan de recapitalisation de Solocal, dans un sens moins défavorable aux actionnaires.
Le directeur général Jean-Georges Malcor prend la parole. Il explique que le chiffre d’affaires s’est stabilisé sur neuf mois après trois ans de fort recul, dans un contexte d’exploration pétrolière réduite. Le plan de restructuration industrielle a été achevé fin 2017. Le DG souligne la baisse très violente des dépenses de recherche sismiques mais reste optimiste à long terme. Car les réserves mondiales baissent de 5% par an alors que la demande monte et devrait atteindre 100 millions de barils par jour à l’horizon 2022. Le patron prévoit de fortes hausses de chiffre d’affaires dès 2018 (sur une base très basse) avec un point mort qui a été abaissé. La flotte a été réduite de 18 à 5 bateaux. Le chiffre d’affaires doit monter de 1,2 milliard en 2016 à 1,5 milliard en 2018 avec une marge d’Ebitda portée entre 35 et 40% contre 27,4%.
Jean-Georges Malcor remercie les clients pour leur confiance en soulignant que sur 40 clients, 15 apportent 70% des revenus. Il indique que le plan doit permettre de réduire la dette nette de près de 2 milliards pour la ramener à 0,7 milliard, soit 2,1 fois l’Ebitda. Il détaille les modalités complexes de l’opération. DNCA apporte une garantie pour l’émission avec DPS moyennant une commission de 10%. Les actionnaires qui souscriraient n’auraient plus que 13,3% du capital augmenté et au maximum 21,9% après exercice des bons de souscription.
La procédure de sauvegarde s’achève le 14 décembre
La présidente du cabinet Ledouble intervient pour résumer son rapport d’expertise concluant au caractère équitable du plan pour l’actionnaire. La valeur des fonds propres serait entre -300 et +89 millions d’euros. Le cours actuel est élevé par rapport à cette valeur intrinsèque avec une capitalisation de 157 millions.
Hélène Bourbouloux prend la parole. Elle dit que si le plan de sauvegarde ou un plan alternatif n’aboutit pas, la procédure de sauvegarde terminée le 14 décembre peut être transformée en redressement judiciaire. Elle dit que le contexte juridique est différent du cas de Solocal car cette fois il y a en parallèle des procédures aux Etats-Unis. Dans le cas Solocal il s’agissait d’une sauvegarde financière accélérée et seule l’entreprise pouvait demander un redressement judiciaire, ce qui n’est pas le cas ici. Elle ajoute qu’elle a dû écrire une quinzaine de lettres aux clients pour permette à CGG de signer des contrats en rassurant les clients.
Christophe Aubertin, de l’association des minoritaires de CGG, conteste les procédures de convocation et de vote par correspondance.
Alexandre Loussert (Regroupement PP Local) appelle à voter contre un plan qu’il juge « inéquitable » au profit des créanciers et constitue « une véritable spoliation » des actionnaires.
Hélène Bourbouloux répond à un actionnaire salarié qui demande ce qu’il se passerait en cas de vote contre. Selon elle, la procédure de redressement judiciaire imposerait de rechercher des repreneurs pendant trois mois et que les mieux placés seraient des créanciers détenant des garanties. Ce serait donc « le même plan mais sans rien pour les actionnaires ». Alors qu’ils bénéficieront d’un retour à meilleure fortune via les bons de souscription.
Une intervenante critique la situation ambiguë de sociétés de gestion à la fois actionnaires et créancières comme DNCA et Boussard & Gavaudan. La réponse est que ce n’est pas interdit.
Le plan voté à plus de 90% des voix
Le représentant de l’association des actionnaires minoritaires regrette le manque de transparence passée sur le fait que tout est gagé, que les bijoux de famille sont au clou. Il demande des précisions sur ces garanties dont disposent les créanciers. Il est répondu qu’il y a un an, les banques françaises sont toutes parties. Leur papier s’est alors retrouvé entre les mains d’entités qui n’étaient plus des banques et qui étaient pour partie étrangères.
L’hebdomadaire Investir prend la parole sans y être invité et dit que le conseil d’administration lui semble trop proche des créanciers et qu’en cas de vote contre il serait en position d’obtenir des modifications du plan moins défavorables aux actionnaires. Investir interroge aussi Hélène Bourbouloux sur le fait que le tribunal pourrait choisir le repreneur selon l’intérêt social de l’entreprise en cas de redressement judiciaire. Le président Rémi Dorval répond que neuf mois de négociations intenses ont déjà eu lieu. Hélène Bourbouloux dit qu’en effet le tribunal peut choisir celui qui assure le plus la pérennité de l’entreprise mais que « ces dernières années la loi a donné plus de droits aux créanciers ». Le repreneur devrait prendre en compte les garanties sur les actifs. Elle explique aussi que le conseil d’administration défend la société alors qu’aux Etats-Unis il est « beaucoup plus proche des actionnaires ».
On passe au vote. Le plan est adopté sans surprise avec plus de 91% des voix.
Jean-Luc Champetier, en direct de l’AG