COMMENT ATOS S’EST OFFERT UNE À UNE LES FILIALES HIGH TECH DE SIEMENS (BFM Business)

CEO of the IT services company Atos, Thierry Breton poses prior to give a joint press conference with French industrial group Bollore's head, on December 6, 2012 in Bezons, north of Paris, to announce the launching of My Car, the first Atos electric car fleet powered by solar panels, in partnership with French industrial group Bollore. AFP PHOTO FRANCOIS GUILLOT / AFP PHOTO / FRANCOIS GUILLOT

En six ans, le groupe informatique français a racheté trois sociétés high tech appartenant au conglomérat allemand Siemens. La dernière en date est l’éditeur de logiciels Convergence Creators qui emploie 800 salariés.

Frédéric Bergé,  Le 

Le groupe français Atos a pris l’habitude de faire ses « emplettes » outre-Rhin. Alors qu’avec l’accord Alstom-Siemens dans le TGV, des voix en France se sont élevées contre la mainmise du conglomérat allemand sur une activité jugée « stratégique », la société dirigée par Thierry Breton a largement profité du désengagement de Siemens de ses activités informatiques. Atos lui a racheté en six ans, trois de ses principales filiales, pour se renforcer face aux géants américains de la high tech et des services IT (IBM, Microsoft, Accenture, etc…).

Sa dernière acquisition en date est l’éditeur de logiciels Siemens Convergence Creators. « La finalisation de la transaction est prévue fin décembre 2017 », ajoute Atos, sans préciser le montant ni les modalités de ce rachat.

Cette activité de 800 personnes fournit des solutions logicielles pour les réseaux d’opérateurs télécoms et les secteurs de la sécurité publique, du divertissement multimédia et du spatial, incluant les industries de l’aviation civile et de satellites. Cette ex-division interne de Siemens, présente en Allemagne, aux États-Unis et en Europe de l’Est, possède deux sites de « production » de logiciels en Croatie et en Roumanie.

Il y a deux ans, le groupe français avait déjà racheté pour 340 millions d’euros, Unify. Anciennement connue sous le nom de Siemens Enterprise Communications, cette entreprise vend des systèmes et des logiciels de gestion de la téléphonie pour les entreprises.

Au moment de son rachat, fin 2015, cette ex-filiale de Siemens, qui a subi une lourde restructuration, générait encore 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires: deux tiers dans les services, un tiers dans les logiciels et matériels.

Siemens détient encore 12% d’Atos

Mais, c’est en 2011 qu’Atos a réussi son plus joli « coup ». En traversant le Rhin pour racheter la grande filiale Siemens IT Solutions and Services, Atos a créé un acteur de taille européen dans les services informatiques aux entreprises. Un acteur à même de faire face aux américains IBM, Accenture et HP Enterprise et à son compatriote Capgemini.
Lors cette opération, Atos avait fait entrer à son capital le conglomérat allemand, qui demeure à ce jour un important actionnaire avec près de 12% des titres.
Frédéric Bergé
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