Cyril Charlot, Sycomore Asset Management : «Comment le président du conseil d’administration peut-il encore être là au vu des mauvaises performances du groupe et de son cours de Bourse?». Article « Les Echos » du 8 janvier.
En attendant la partie 2 de mon exposé anti-scission intitulé « SCISSON ATOS, Partie 2 : un jeu à sommes nulles », exposé que je veux très structuré et actuellement très occupé par mon mémoire de défense du nom de domaine Atos.blog que ATOS SE veut via un litige à l’OMPI récuppérer de force, je vous remets cet article pour montrer que les professionnels de la finance ne croient pas au plan de scission. Pour rappel, la scission IBM ne s’est pas faite en situation de sauve qui peut, comme je l’explique dans l’introduction et partie 1, que l’entreprise était très profitable, ne souffrait d’aucune difficulté financière et que c’était un plan préparé et pas subit comme Atos. ils ont mis un an pour faire les études sur l’intérêt de la scission avec des cabinets de conseil, puis un an pour préparer la scission et enfin 6 mois pour finaliser la scission. Donc Atos va nous faire en à peine un an ce qui IBM a mis 2 ans et demi à faire et on voudrait me faire croire que ce ne sera pas une scission baclée… ?
Cyril Charlot: « En France, ce n’est pas évident de faire bouger les lignes, il faut s’armer de patience » (Les Echos)
Par Laurence Boisseau , Publié le 8 janv. 2023 à 16:26
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Préambule de Map:
Lors du dernier rassemblement annuel du PCC (parti communiste Chinois), le président Hu Jin Tao était assis à quelques mètres de Xi. Un peu avant la fin du meeting qui a donné les pleins pouvoir à Xi, et faire mettre sa doctrine dans la consitution, un agent de sécurité demande à Hu de quitter la salle à cause de la fatique liée à son age. Il fait mine de contester, puis deux autres agents arrivent. Pour éviter l’humiliation de se faire sortir de force il se lève nerveusement et sort.
Zi Sycomore hausse de nouveau le ton, c’est qu’il a peut-être des infos, sur un départ prochain de Meunier et en rajoute une petit couche « pour la route ». Meunier aura-t-il « des problèmes de fatigue », comme l’a suggéré l’agent de sécurité à Hu Jin tao en lui disant que le meeting était trop long pour son age et présentera-t-il sa démission à l’AG pour éviter d’être mis dehors?
Cyril Charlot est associé de Sycomore AM. De manière exceptionnelle, cette société de gestion a fait entendre sa voix pour faire évoluer la gouvernance d’Atos. (Les Echos) Publié le 8 janv. 2023.
L.E: Depuis juin 2022, Sycomore AM se mobilise pour pousser Atos à revoir sa gouvernance. C’est assez rare de votre part de faire entendre votre voix, non ?
Nous sommes une société de gestion qui pratique l’engagement actionnarial. Nous voulons influer sur les pratiques des entreprises dans l’intérêt de toutes les parties prenantes. Pour cela, nous avons quatre leviers : d’abord, le dialogue actionnarial privé, puis la communication publique, le vote en assemblée générale (AG) et enfin, en dernier recours, le désinvestissement.
Nous révélons publiquement très rarement nos désaccords avec une stratégie d’entreprise en faisant connaître nos revendications. Mais, cela nous arrive. Cela a été le cas avec EssilorLuxottica. Nous avons tenté de faire voter par l’AG une résolution pour que le futur DG soit nommé par des administrateurs indépendants. Et aussi, avec TotalEnergies. En 2020, nous avons co-déposé une résolution portant sur la transparence de l’entreprise sur sa stratégie climat .
L.E: Chez Atos, vous avez demandé le départ du président du conseil d’administration et d’anciens administrateurs. Comment en êtes-vous arrivés là ?
Depuis que nous sommes actionnaires, nous avons toujours noué un dialogue avec la société. Mais en avril 2021, quand les auditeurs ont émis des réserves sur les comptes des deux entités américaines du groupe, nous avons engagé des discussions plus précises. Jusqu’à ce que nous constations des défaillances dans la gouvernance du groupe et que nous jugions le dialogue avec Atos peu constructif. C’est alors que nous avons privilégié une approche plus offensive et que nous avons élevé la voix pour nous faire entendre.
Dans un secteur où la majorité des acteurs affichent une croissance interne comprise entre 5 et 10 % avec une rentabilité opérationnelle proche de 10 %, voire supérieure, Atos n’a pas délivré des résultats à la hauteur de ce qu’ils auraient dû être. La succession d’Elie Girard comme directeur général a été mal préparée. Le groupe a connu trois patrons depuis la fin 2021 . La pertinence de la scission en deux entités cotées avec, d’un côté, Evidian, la branche cyber, et de l’autre, un nouvel Atos, conservant les activités historiques d’infogérance, ne nous a pas été démontrée.
Le groupe a fait des avancées. Le président du conseil, Bertrand Meunier, n’est plus président du comité de nominations et deux nouveaux administrateurs ont été élus, mais cela ne suffit pas. La majorité des membres les plus anciens devraient, selon nous, quitter leur poste.
L.E: Vous définiriez vous comme un fonds activiste ?
Non, souvent les fonds activistes investissent dans des entreprises mal gérées et vont tenter de modifier la stratégie avec l’équipe de direction en place ou celle qui la remplace. Cela ne correspond pas à notre manière d’investir.
Dans les pays anglo-saxons, cela peut fonctionner. En France, c’est plus complexe. Ce n’est pas évident de faire bouger les lignes, il faut s’armer de patience. Nous le voyons avec Atos. Comment le président du conseil d’administration peut-il encore être là au vu des mauvaises performances du groupe et de son cours de Bourse ? Souvent, aussi, les activistes cherchent à optimiser leur rendement. Nous aussi, bien sûr, pour l’intérêt de nos clients. Mais nous privilégions surtout une approche qui prend en compte toutes les parties prenantes. Notre démarche n’est pas de faire de la rentabilité avec des plans sociaux.
Laurence Boisseau
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