Le plan de scission du groupe ne passerait pas auprès de certains actionnaires. L’action Atos n’en finit plus de tomber.
- Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones
Atos perd près de 70% en Bourse depuis le début de l’année. 4
L’action Atos accuse la plus forte baisse de l’indice SBF 120 lundi, victime d’informations de presse indiquant que certains actionnaires du groupe de services numériques réclament le départ du président de son conseil d’administration, Bertrand Meunier, et d’un abaissement de recommandation signé Exane BNP Paribas.
Peu après 13h, l’action Atos chutait de 7,1%, à 11,77 euros. Le cours de Bourse s’est effondré de 37% depuis le 13 juin, veille de l’annonce par le groupe d’un projet de scission en deux sociétés distinctes et du départ de son directeur général, Rodolphe Belmer, d’ici à fin septembre. Selon ce projet, une première entreprise conserverait le nom d’Atos et regrouperait les activités historiques de gestion d’infrastructures de centre de données, tandis qu’une seconde, baptisée Evidian, rassemblerait les activités liées à la transformation numérique ainsi que celles de Big Data et Sécurité (BDS).
Pour les actionnaires d’Atos, «la présentation, le 14 juin, du nouveau plan stratégique par Rodolphe Belmer, directeur général démissionnaire et désavoué par son conseil d’administration moins de six mois après son arrivée, a été le coup de trop», indique Le Monde lundi. Depuis, les actionnaires d’Atos «ne décolèrent pas» et «plusieurs d’entre eux ont écrit au conseil d’administration pour demander le départ du président, Bertrand Meunier», ajoute le quotidien, citant des sources proches du dossier.
Contacté par l’agence Agefi-Dow Jones, un porte-parole d’Atos n’a pas souhaité commenter ces informations.
Objectif 9 euros
Interrogé par Le Monde, Bertrand Meunier a déclaré que «les discussions avec les actionnaires sont confidentielles», sans s’étonner que «dans une période comme celle qu’Atos connaît, les interrogations soient plus nombreuses». Le président du conseil d’administration d’Atos a par ailleurs assuré avoir un «dialogue permanent avec les actionnaires, qu’ils soient petits ou grands» et répondre «aux questions des fonds d’investissement avec le plus grand sérieux pour leur apporter les éclairages qu’ils n’ont pas».
Lundi, l’action Atos est également freinée par le déclassement de la recommandation d’Exane BNP Paribas, qui est passé de «neutre» à «sous-performance» sur la valeur et a réduit son objectif de cours de 21 à 9 euros.
Depuis le début de l’année, la part des analystes qui recommandent de vendre l’action Atos a augmenté de 15 points de pourcentage, à 27%.