L’avenir d’Atos se calcule en pointillé à Angers [LE MONDE]

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Le groupe possède deux sites dans le Maine-et-Loire, dont celui qui produit les supercalculateurs dans l’ancienne usine Bull, et y emploie près de 450 salariés.

Par  (Angers, correspondant)

Publié le 12 avril 2024 à 13h00, modifié à 09h04

Temps de Lecture 3 min.

Le long de l’avenue Patton, à l’ouest d’Angers, ce n’est pas la tempête financière qui fait trembler Atos, mais plutôt les engins de chantier et leur bruyant ballet. Ici se construit « l’usine du futur », celle qui doit permettre au site angevin du géant informatique de confirmer sa position de leader européen en 2027. C’est là que se pensent et s’assemblent les supercalculateurs d’Eviden, la branche spécialisée dans le numérique, le cloud, le big data et la cybersécurité. Des machines qui comptent désormais en exaflops, exécutant un milliard de milliards de calculs à la seconde. Ces calculateurs haute performance moulinent partout dans le monde pour résoudre des équations extrêmement complexes dans des domaines aussi variés que la météorologie, la recherche nucléaire, la santé, la finance ou la défense. Des bêtes de calcul vendues entre 10 et 50 millions d’euros pièces.

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Un saut technologique vertigineux sur ce site où a été fabriqué le premier ordinateur de la marque tricolore Bull – le Level 64 –, en 1973. La société informatique a employé plus de 3 000 salariés à Angers, avant de s’effondrer et d’atterrir dans l’escarcelle d’Atos, en 2014. En 2019, le groupe et son PDG d’alors, Thierry Breton, y ont inauguré le centre d’essais « mondial » des supercalculateurs.

« Absence de solution »

De l’autre côté de l’agglomération angevine, dans l’ex-cité ardoisière de Trélazé, l’autre usine Atos vit dans la même attente. Les quelque 180 salariés y assurent des services d’infogérance pour le compte de grandes entreprises et nul ne veut, ou ne peut, imaginer un effondrement brutal du géant informatique. « A court terme, il n’y a pas d’inquiétude, dit Thierry Pouplin, chef de projet de 50 ans et délégué syndical CFDT. On reste tout de même très prudents parce que ça fait deux ans que ça change tous les quinze jours. On ressent plutôt de l’agacement par rapport à l’absence de solution. »

Chez les décideurs politiques, on fait front commun. Atos pèse près de 450 emplois directs et les collectivités ont toujours soutenu l’entreprise et ses projets. « C’est l’investissement industriel le plus important depuis trente ans », claironnait en février 2022 Christophe Béchu, alors maire d’Angers, en annonçant la mise en chantier de « l’usine 4.0 ». Afin de faciliter cet investissement de 80 millions d’euros, la communauté urbaine Angers Loire Métropole a mandaté un de ses satellites pour assurer les acquisitions foncières et lancer la construction. Charge à Atos de rembourser les pouvoirs publics une fois ce chantier mené à terme. La région des Pays de la Loire et Angers Loire Métropole se sont engagées à garantir une partie de l’emprunt de 27,5 millions d’euros contracté auprès de la Caisse des dépôts et consignations, entrée dans le tour de table après le refus des banques.

Prise d’un doute avant de soumettre une garantie d’emprunt de 5 millions d’euros aux conseillers régionaux, le 28 mars, la présidente (Horizons) du conseil régional, Christelle Morançais, a tout de même envoyé un SMS préalable au ministre de l’économie, Bruno Le Maire : « Il m’a rappelée aussitôt. Il n’y a aucune ambiguïté. Il m’a assuré que l’Etat ne lâcherait pas Atos. J’avais besoin de l’entendre. »
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Projet pas remis en cause

Lundi 15 avril, Jean-Marc Verchère soumettra lui aussi une garantie d’emprunt de 1,8 million d’euros aux conseillers d’Angers Loire Métropole. Le maire (MoDem) et président de la communauté urbaine évoque le sujet avec prudence : « Rien de ce qui se passe à Atos ne m’est indifférent. Je ne peux pas imaginer que l’Etat va brader la branche cybersécurité qui concerne notamment la défense et la sûreté nucléaire. Mais il y a tellement d’enjeux que ce n’est pas simple. »

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Dans son usine en chantier, le directeur Vincent Sarracanie s’emploie à rassurer. Non, le projet n’est pas remis en cause par la situation actuelle du groupe. « La mise en service de cette nouvelle unité de production est toujours programmée au printemps 2025. La deuxième tranche, qui concernera l’espace logistique et les bureaux, doit être terminée en 2027, assure le dirigeant tout en insistant sur les enjeux. Une fois le projet de nouvelle usine réalisé, nous serons en mesure de fabriquer simultanément quatre supercalculateurs, contre deux actuellement. » Avec cette extension (le site passera de 4,6 hectares à 7,4 hectares), Atos prévoit d’embaucher une centaine de salariés en plus des 250 actuels.
« Il est indéniable que le climat actuel soulève des interrogations, ce qui est parfaitement légitime », reconnaît aussi M. Sarracanie, qui souligne « l’engagement exceptionnel » de ses collaborateurs « dans le contexte actuel ». Il insiste sur « les aspects prometteurs », l’engagement de l’Etat et le plan établi pour le refinancement. « On a un peu plus confiance que d’autres branches car on parle beaucoup de souveraineté, reconnaît le délégué syndical Dominique Rouger. C’est un élément auquel on se raccroche. »

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/12/a-angers-l-avenir-d-atos-se-calcule-en-pointille_6227404_3234.html

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.

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