Je vous avais donné mon avis après le communiqué du 9 avril, jamais Kretinsky n’accepterait de garder 50% de la dette, donc il ne ferait pas d’offre. Là j’étais assez sûr de mes sources.
J’avais aussi expliqué qu’il ne ferait une offre que s’il avait un coup de fil d’Hélène Bourbouloux, ne voulant pas traiter avec Mustier.
Le communiqué du jour avec une extension d’une semaine ressemble au scénario que l’on m’a décrit. Kretinsky fera une offre à ses conditions et pas celles de Mustier et si on vient le chercher. Il a du fric, il est le seul à en avoir, VESA est une cash machine avec 4Md€ d’Ebdita par an et le KW risque plus de monter que de baisser. Il est de plus contraint à investir pour l’après-centrales.
J’avais parlé d’hypothèse d’un apport de fond propres entre 800M€ et 1 Md€. Les cautionnements bancaires c’est pas un soucis, reste les 300M€ de liquidités. Il les a. Par contre j’imagine très mal Kretinsky demander aux banques moins de 70% de décote sur des créances chirographaires. De toute façon ce si les banques ne se couchent pas c’est dépot de bilan. Le décalage dans le temps Kretinsky sans fou, il n’a pas de problèmes d’argent, mais de rentabilité de l’investissement. Avec les chiffres de Mustier, 600M€ pour 50.5%, ça faisait une valeur d’entreprise de 1200M€ + 2400M€, soit 3600M€ pour 9000M€ de CA à grosses pertes soit plus que 1/3 le CA et derrière encore 1Md€ d’investissements.
Donc je résume. Mustier demandait 600M€ de fonds propres pour 50.05% mais 2.4Md€ de reprises de dettes.
Et là, aujourd’hui, dans le communiqué, alors que David Layani avait réuni ces 600M€, voir un poil plus selon mes informations, Atos déclare qu’il faudra mettre plus, et que la dette devra être plus écrasée que prévue. Or une petite partie des financements de Layani, même si entre-temps Walter Butler était apparu, provenaient de petits porteurs obligataires qui amenaient un peu de cash, probablement entre 100 et 150M€ en échange d’une réduction minime de leur souche obligataire.
En parallèle, depuis 4/5 jours on voit apparaitre beaucoup d’articles rappelant la mise en examen de David Layani dans l’affaire des financements Lybiens. Libé y a consacré un article fleuve. Or vous savez que Kretinsky a prêté à double reprise des fonds à Libé, et que c’est son premier créancier. De là à penser que l’article a été commandité par Kretinsky, c’est d’une évidence absolue.
C’est vrai que sur le papier, donner les rennes des outils de simulation nucléaire à une personne qui traficote avec Zak Tiakedine ça fait un peu désordre.
Ou est-ce que l’effet des bottes de 7 lieux s’arrête à minuit, je ne me souviens plus de l’histoire n’ayant pas d’enfants 😀
Si les dettes sont écrasés plus que prévu, les créanciers n’apporteront pas de New Money a David Layani. Dans notre dernier article à ce sujet, le capital serait détenu par OnePoint, Butler et Dassault. Nous avions omis ces petits créanciers apporteurs soit de New Money soit de liquidités.
Reste un problème de taille dans ce dossier, c’est le cash. Une entreprise surendettée sauvé par une entreprise qui amène du cash en s’endettant. Ca ressemble à une pyramide de Ponzi. Ça n’est pas parce que des contacts nous ont dit que Layani c’était quasiment fait, que ça empêche le blog de penser que le meilleur candidat, comme nous le disons depuis 2 mois est Kretinsky.
Ca fait 3 ans que Atos courre après le cash, en 2020 il a fallu vendre des actions Wordline pour faire croire que la dette nette était sous contrôle, puis après des prêts, et encore des prêts…
Enfin, quand bien même Kretinsky financerait une partie des besoins par l’emprunt, les conditions qu’il aura seront infiniment meilleurs que celles de Layani.
Un autre paramètre est à prendre en compte. Si Carlyle a d’ores et déjà donné son accord à Onepoint, on imagine bien qu’il y aura mis des conditions suspensives, tel que au moment du tirage des fonds, la situation d’Atos ne se soit pas dégradée ou n’ait pas dépassé des ratios…. On ne peut totalement exclure que Carlyle à la dernière minute lève une clause suspensive et que Atos ayant forcément eu accès via le dossier Onepoint aux conditions du prêt Layani, sache qu’il existe un risque que Carlyle active une des conditions suspensive.
Donc ce tapis rouge que Kretinsky voulait, que Mustier lui refusait, Hélène a mis un coup de pied dans la fourmilière et a secoué notre JP national pour qu’il lui soit déroulé.
De là à penser que les nouvelles conditions demandées par Atos lundi ou mardi, soient des conditions Ad Hoc pour Kretinsky, il n’y a qu’un pas que nous franchissons d’ores et déjà.
Car je pense que les postures plus humbles de Paul Saleh dans ses derniers call, la fin de son arrogance insupportable de cowboy et de ses mensonges à tire-la-rigot, montre que l’homme est en fin de règne et commence à courber l’échine. Je le dis et je le répète, pour moi le Book to bill à 64% inclue les 3 premières semaines d’avril et je pense qu’il est en réalité bien inférieur à 64%, les chiffres donnés par Atos n’ont plus aucune valeur, changent tout le temps et son en permanence habillés.
A titre d’exemple, ils citent comme contrat Eviden celui de 200M€ avec Novo Dirsk, le plus gros labo du monde en capitalisation boursière grâce à ses traitements révolutionnaires conte l’obésité. On se doute bien qu’un tel contrat a une clause suspensive de levée de la note CCC avant une certaine date qui doit être le 30 juin, et que ce contrat ne devrait pas être pris en compte puisque pas définitif et la note CCC très loin d’être levé vu qu’elle vient d’être tout récemment dégradée à CCC-, et que ce n’est probablement pas fini. Compte tenu des annonces de ce jour, on risque de passer sous peu à CC+.
Au final, le blog pense qu’on arrive au mieux à 30% de Book to Bill si l’on ne prend que les contrats sans clause suspensive de levée de la note CCC et qu’on s’arrête au 30 mars. Le blog pense qu’Atos a donné des faux chiffres et comme disait Carmen de Bizet, « il n’est pas interdit de penser… »
Je ne crois pas non plus DU TOUT aux 1.7 années de chiffre d’affaires de commandes. Il y a dedans des contrats pluri-annuels de 5 à 6 ans et cette formulation laisserait à penser à tort que les techniciens et ingénieurs seraient occupés à 100% encore 1.7 années quel que soit le niveau de commande.
NON à parti de mi-octobre une partie importante du CA sera le CA signé maintenant. Et les HPC vendus dans le soi-disant 84% de book to bill auquel je ne crois pas non plus, c’est pour livraison 2025 et pas en octobre 2024 et avant de démarrer la production, il faudra, au moins pour celui de Novo Dirsk, la levée de la note CCC.
Mais ce qu’a enfin compris Paul Saleh, car s’il ment comme il respire, il reste un homme intelligent et un bon comptable, même un maitre de l’habillage, il a compris qu’il y aurait 2 étapes vers la possible recovery :
1/ la signature du plan de refinancement, l’équivalent de la date de mi-novembre pour Casino
2/ l’annonce du repreneur, l’équivalent de la date du 14 juillet pour Casino. Et si c’est Layani qui est choisi, il faudra attendre l’étape 1/ pour rassurer les clients. Par contre si c’est Kretinsky qui est choisi, la date 2/ suffira en elle-même pour redonner du boost aux commerciaux. « Vous savez, le nouveau propriétaire d’Atos, le groupe VESA c’est 4Md€ d’Ebitda par an… »
À y réfléchir, je pense que ma source dans mon article rumeur, a été victime d’un traquenard organisé pour mettre un peu la pression sur Kretinsky pour lui laisser penser que le dossier lui échappait, mais flegmatique Kretinsky n’a pas tiqué, et n’a pas présenté d’offre. Donc le traquenard a été raté, et donc maintenant c’est l’opération tapis rouge avec :
KRETINSKY-LA CHARRIÈRE SEULS, ou EN CONSORTIUM AVEC CGI Group
CONTRE
Et quel pourrait être le plan Kretinsky :
1100M€ pour 60% du CA 39.5% aux créanciers 0.5% aux actionnaires
Abandon de dette de 75 % pour les banques si cash et abandon de 70% si conversion en capital. Idem obligataires.
====
Restez automatiquement averti à chaque nouvel article du blog, au rythme maximal de 3 fois par semaine. Inscrivez-vous à notre NEWSLETTER. Cliquez ici. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment. Nous utilisons un pluggin officiel WordPress agréé CNIL.
======
Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.