L’HYPOTHÈSE D’UN RETOUR D’AIRBUS DANS LE DOSSIER ATOS FAIT BONDIR L’ACTION DU GROUPE DE TECH
(BFM Bourse) – Selon Le Figaro, le groupe d’aéronautique et de défense mènerait des discussions avancées pour racheter les activités de la division BDS (cybersécurité et big data) du groupe. Ce qui porte l’action d’Atos ce vendredi.
Le dossier Atos ressemble franchement à un coup de billard à 300 bandes. Rappelons que le groupe s’apprête à se scinder en deux, avec d’une part ses métiers historiques d’infogérance (Tech Foundations) qui doivent être rachetés par Daniel Kretinsky, et d’autre part Eviden, qui rassemble les activités en croissance (services applicatifs, supercalculateurs, big data) et qui deviendra « le nouvel Atos« .
En contrepartie, il ne serait finalement pas demandé à l’homme d’affaires tchèque de prendre une participation dans Eviden via une augmentation de capital, selon BFM Business. Rappelons qu’en août, Atos avait annoncé vouloir procéder à un appel au marché total de 900 millions d’euros pour renforcer sa structure financière, alors que le groupe a brûlé 970 millions d’euros de cash au premier semestre et que sa dette nette dépasse 2,3 milliards d’euros. Mais là encore Atos réfléchit à modifier potentiellement les termes de cette augmentation de capital, avec de possibles initiatives complémentaires.
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Airbus serait « en discussions avancées » avec Atos
Atos subit par ailleurs la pression de Onepoint, une société de services numériques de plus petite taille qui avait tenté en vain de racheter Eviden en 2022. Depuis novembre, Onepoint est monté au capital d’Atos et a encore accru ses positions au point de désormais détenir 11,4% du capital. La société a, dans un avis déposé auprès de l’Autorité des marchés financiers, déclaré qu’elle reconnaissait la pertinence de la scission d’Atos mais à condition que l’opération « intervienne dans des conditions significativement améliorées par rapport à celles du projet de cession du 1er août ».
Et dans ce dossier à multiples tiroirs resurgit… Airbus. Le groupe aéronautique et de défense avait précédemment, en début d’année, discuter avec Atos d’une prise de participation d’environ 30% dans Eviden avant d’y renoncer sous la pression notamment du fonds TCI.
Mais d’après Le Figaro de ce vendredi, l’avionneur européen serait en discussions « avancées » avec l’état-major d’Atos pour racheter les activités big data et cybersécurité (BDS), qui sont logées dans l’entité Eviden. « Airbus et le conseil d’administration sont passés en discussion bilatérale », indique l’une des deux sources interrogées par le quotidien. « Il n’y a aucun autre acteur en discussions », ajoute cette source.
Contacté par BFM Bourse, un porte-parole d’Atos n’a pas fait de commentaire tandis que des porte-parole d’Airbus n’étaient pas disponibles dans l’immédiat pour apporter un commentaire. À la Bourse de Paris, l’action Atos flambe de 15,7% vers 11h50 en réaction à ces informations de presse.
Vers un démantèlement d’Eviden?
« Dans tous les cas, si un quelqu’un peut dégager de la valeur cachée dans un actif d’Atos, qui n’est pas reconnu dans le cours de l’action actuellement, cela va dans le bon sens. BDS représente environ 1,4 milliard d’euros de revenus pour un résultat opérationnel de 70 millions d’euros et cela pourrait être valorisé entre 10 fois et 15 fois ce résultat (donc entre 700 millions et 1 milliard d’euros, alors que la capitalisation d’Atos ne se situe qu’autour de 800 millions d’euros, NDLR). Atos cristalliserait de la valeur et surtout récupérerait du cash si une telle opération venait à se faire », souligne un analyste.
« Il faut toutefois voir si la direction actuelle d’Atos est ouverte à un démantèlement. On peut penser que l’actuel président du conseil d’administration, Jean-Pierre Mustier, est moins dogmatique sur le sujet que son prédécesseur, Bertrand Meunier, qui souhaitait conserver l’intégrité d’Eviden », ajoute cet analyste.
Un autre intermédiaire financier pense qu’Airbus s’intéresse à une partie de BDS, à savoir la cybersécurité la plus moderne (solutions prédictives, systèmes critiques pour la défense) et les supercalculateurs (HPC), qui représenteraient un périmètre de 850 millions d’euros de chiffre d’affaires, tandis que le reliquat (de la cybersécurité plus traditionnelle) pourrait rester logé dans Eviden. Onepoint pourrait, de son côté, récupérer les autres métiers d’Eviden proches des siens, c’est-à-dire les activités centrées sur la transformation numérique, selon lui.
« Cet hypothétique démantèlement peut peut-être rassurer le marché, car il impliquerait un découpage de dettes et pourrait potentiellement réduire l’augmentation de capital que lancerait ensuite Atos« , juge cet intermédiaire financier.
« Si les nouvelles discussions se confirmaient, cela pourrait représenter une transaction de 1,5 à 2,5 milliards d’euros selon nous », explique dans une note Cloé Lemarié, l’analyste de Jefferies couvrant Airbus. « Nous voyons cela comme un léger élément négatif, car cette opération pourrait être considérée comme un accord politique et retarder des rachats d’actions », ajoute-t-elle.
[Ndrl: j’ai été taquin dans le titre car Jefferies voit cela comme un élément négatif pour Airbus et pas pour Atos puisque Jefferies ne suit pas le titre Atos. Sachant que 2.5Md€ il ne faut même pas y penser ni même 2Md€ et que 1.5Md€ serait déjà presque un miracle, Airbus n’a pas à trop s’inquiéter, d’autant que le blog continue à affirmer que selon ses infos Thalès fait aussi partie du deal].
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