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Le groupe fait face à la colère grandissante de ses petits actionnaires, prêts à engager plusieurs actions en justice pour obtenir des réparations, et à des incertitudes sur sa santé financière. Le dossier Atos continue d’attirer l’attention des députés, dont certains ont demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire. L’AG de ce vendredi devrait être tendue.
Cette action vient s’ajouter à celle de l’avocate Sophie Vermeille qui représente l’Union pour la réparation des actionnaires d’Atos (Upra) site www.upra.fr , et qui a effectué des signalements auprès de l’AMF et de la Haute Autorité de l’Audit.
Une situation financière difficilement déchiffrable
Une double action en justice qui s’explique notamment par des mésententes entre les actionnaires plaignants sur le fondement des procédures. Certains petits actionnaires comme Hervé Lecesne par exemple, ont encore des doutes sur la pertinence de ces poursuites, notamment compte tenu du temps nécessaire et du montant probablement faible des indemnisations.
Les petits actionnaires aimeraient aussi en savoir plus sur les intentions du nouveau PDG du groupe, Philippe Salle et aussi sur la situation financière du groupe que beaucoup estiment encore trop opaque et difficilement déchiffrable.
Atos a récemment publié une « estimation de sa position de liquidité à fin 2024 bien supérieure à celle du plan d’affaires présenté dans le cadre de son Plan de Sauvegarde Accéléré ». Une situation favorable en partie liée à des paiements clients du secteur public reçus avant les dates d’échéance (319 millions d’euros), à la cession de la filiale Worldgrid à Alten (240 millions d’euros) en décembre dernier et à « des facilités de crédit » non encore utilisées (440 millions d’euros).
Mais tout le monde ne fait pas une interprétation positive de la situation. Dans une note récente consultée par Challenges, la société de gestion Octo AM considère que sur ces montants, seuls « 40 millions d’euros sont susceptibles d’être affectés à une meilleure performance du groupe ».
Elle considère également que, « malgré cette restructuration, Atos continue d’être une entreprise déficitaire pour les années à venir, tant en termes de résultats nets que de free cash-flows, qui ne devraient pas redevenir positifs avant, au mieux, 2027 » .
Atos pas encore « sortie d’affaire »
En conclusion de sa note, l’auteur, Mathieu Bailly considère que le groupe n’est pas une entreprise « sortie d’affaire ». Pour trois raisons : le manque de fiabilité des comptes et des plans de management, la restructuration réalisée au profit de quelques créanciers et enfin, les « métiers stratégiques d’Atos » et les liens avec l’Etat qui créent « une gestion complexe et nourrie de conflits d’intérêts propres à rendre l’analyse financière inutile ».
L’Etat est, en effet, toujours en discussions avec Atos pour une reprise des actifs stratégiques du groupe, mais uniquement ceux liés aux supercalculateurs. L’Agence des participations de l’Etat a déposé une offre en novembre dernier comprise entre 500 et 625 millions d’euros. Elle visait l’acquisition des entités « Advanced Computing », High-Performance Computing (HPC) & Quantum ainsi que les divisions Business Computing & Artificial intelligence.
Pour les autres activités stratégiques du groupe, Thalès, longtemps considéré comme favori assure que sa position n’a pas changé, et « qu’il ne s’interdit pas de considérer certaines sous-activités de BDS, en cas de mise en vente » mais ne se dit pas intéressé par l’acquisition de BDS dans sa globalité. De son côté, le groupe Safran a démenti jeudi les informations de La Lettre qui parlaient de négociations en cours pour le rachat des activités de systèmes critiques d’Atos.
LFI veut une commission d’enquête sur Atos
Sur le plan politique, le dossier Atos continue d‘attirer l’attention des parlementaires. Le député LFI Aurélien Saintoul a ainsi déposé le 21 janvier dernier une résolution pour la constitution d’une commission d’enquête dont la mission serait de « faire la lumière sur les conditions opaques de la vente à la découpe » d’Atos et, notamment, « sur le rôle joué par le gouvernement » afin « d’examiner la pertinence d’une nationalisation totale d’Atos, seule option réaliste pour préserver le patrimoine industriel et technologique de la France ».
Mais le processus ne fait que commencer : « nous n’avons pas le droit au tirage donc il faut obtenir que la résolution soit signée par des députés de différents groupes, mise à l’ordre du jour en semaine de l’assemblée puis adoptée en séance » détaille le député qui reconnaît que « le chemin est encore long ». Selon nos informations, le groupe socialiste devrait soutenir cette résolution.
Au début de l’année 2024, le Sénat s’était déjà penché, sur les difficultés du groupe Atos dans le cadre d’une mission d’information dont le but était d’identifier les causes et comprendre les raisons de la situation du groupe et d’éviter coûte que coûte une procédure de sauvegarde qui signerait le début d’une « vente à la découpe » de l’entreprise. Le Sénat n’excluait pas non plus la création d’une commission d’enquête pour approfondir l’exploration du dossier.
https://www.challenges.fr/entreprise/crise-chez-atos-pourquoi-lag-de-vendredi-sannonce-explosive_597535
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Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.
La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.
En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 5 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.
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