Atos Final Two : Il n’y aura pas de finale Kretinsky/Layani, mais Kretinsky Vs Créanciers – Onepoint est juste le partenaire industriel qu’ils cherchaient [Article-blog]

 

Au final il n’y aura donc que deux offres pour la reprise d’Atos. Les médias ont parlé à tort d’affrontement Kretinsky/Layani, moi inclus, mais avec 48h de recul Layani s’est retiré et c’est une offre des créanciers avec Onepoint & Co (SPV SAS) en partenaire industriel. C’est ce que les créanciers voulaient. Layani s’est donc désisté et a accepté les demandes des obligataires et de Commerzbank côté banques. Il est donc partenaire sous forme de consortium des créanciers et n’est plus candidat, seul, à la reprise d’Atos puisqu’il sera minoritaire.

Il n’y aura donc plus d’offre Onepoin, puisque ce sont les créanciers qui auront la majorité absolue dans le capital et SPV SAS aura peut-être au mieux une minorité de blocage.

Avant notre exposé, nous tenions à affirmer ici que le blog souhaite bonne fortune et prompt rétablissement à Atos quel que soit le gagnant des enchères, même si nous voyons mal comment le dossier pourrait échapper à Kretinsky.  Prendre le risque sur un dossier comme Atos pour un delta de 12 à 14% de remettre de l’argent avec le risque de le reperdre, les créanciers auraient vraiment perdu la boule, ou seraient zado-mazo.

Donc si l’offre de Kretinsky n’était pas retenue, il n’y a aucune raison pour que nous continuions à critiquer la nouvelle direction d’Atos comme nous avons fait avec l’ancienne qui a amené Atos à la conciliation. Notre but depuis quelques mois a été d’inciter les actionnaires à sortir. Dès lors que le choix est fait avec un nouveau départ, ala jacta est.

La réussite du redressement d’Atos si c’est Kretinsky qui est choisi, n’est pas non plus garantie sur facture. Simplement lui a les moyens de perdre plus que ce qui a été prévu dans le plan Mustier/Saleh, mais Layani non, car si le consortium devait remettre de l’argent, ils le dilueraient et le remplaceraient.

Une des raisons pour lesquelles nous sommes si confiants que Kretinsky va être le repreneur, c’est que nous avons la certitude que les créanciers se sont servis de Layani comme d’un Lapereau de 3 semaines pour faire monter les enchères et qu’un Judas (aucune idée de qui est ce Judas) a fait monter la mousse pour se désister à la dernière minute et qu’à l’heure où j’écris ces lignes, un créancier a déjà probablement changé de bord. Raison pour laquelle, Mustier en filou avisé, avait, lui, pressenti cela et n’a pas communiqué de calendrier pour faire face à un possible imprévu.

À ce jour, on ne connait toujours PAS le calendrier que s’est fixé JP Mustier. La presse s’est contentée de reprendre des informations de Lucas Mediavilla, qui suit fort bien le dossier Atos et déjà sorti plusieurs exclus, mais un article Du Figaro n’a pas valeur de communiqué de presse aussi bien informé que l’est Mr Mediavilla, MAIS SURTOUT, quand bien même ce serait le calendrier que se serait fixé Atos, le fait qu’il soit paru dans Le Figaro et uniquement dans le Figaro n’engage pas Atos.

DONC, OFFICIELLEMENT :

On ne connait pas la date limite de remise des offres.

On ne sait pas si les offres ont été remises

On ne connait pas la date limite de délibération, on a juste eu le droit à des informations qu’Atos a fait fuiter dans la presse.

Cela permettra aux créanciers d’affiner leur offre s’ils sont en retard et tout laisse à penser qu’ils sont en retard.

En cas de retard, Atos dira « nous ne sommes pas responsables de ce qui s’est dit dans la presse. Nous n’avons jamais communiqué de date, si ce n’est que nous avions fixé un objectif de choisir le repreneur autour du 31 mai ».

Lorsque David Layani était monté à 9.99% du capital, ça s’était passé à la Toussaint à 20h via un CP sur le site Atos.net, le mercredi 1er novembre, jour ouvré pour la Bourse, mais férié pour les sociétés. Mais nous avions néanmoins eu droit à un communiqué et qui plus est, très tardif, vers 20h ou 20h30. Donc communiqué un jour férié à une heure tardive pour un simple franchissement de seuil, et là c’est la survie d’Atos qui est en jeu et rien, nada. C’est franchement louche tout ça.

Là, j’insiste, mais on parle de la survie de Atos, et si c’était mon développeur web qui était chargé de la tache, créer une page avec deux boutons « télécharger l’offre EPEI Attestor » et « télécharger l’offre obligataires+SPV SAS » il lui faudrait 20mn montre en main. Allez 25mn s’il a la clope au bec.

 

Ce pseudo-calendrier et je le répète quand bien même ce serait le vrai calendrier est probablement une opération de fuite organisée par JP Mustier au niveau du board pour que la presse soit informé d’un timing totalement fictif, un timing que Mustier a voulu laisser croire qu’il était le timing réel en ne demandant pas, mais qui lui laisse à loisir le soin de décaler de plusieurs jours si besoin était.

Prenons un exemple. Si Mustier souhaite que ce soit les banques qui gagnent. Je sais pas, par exemple s’il est vu promettre par l’une d’elle un poste, et s’il manque des créanciers à Layani pour arriver à 56.6% (soit 66.7% avec la BCE qui suivra la majorité). Cela laisse toute latitude pour faire un communiqué lundi matin, en disant que toutes les offres ont été reçu ce week-end, que le board va les étudier et que mercredi ou jeudi le choix sera fait.

Si au contraire, Mustier fait un choix réel, objectif dans l’intérêt social, seule l’offre Kretinsky va dans l’intérêt social, alors il pourra pavaner lundi matin en disant que le board dans un plus grand sérieux a travaillé tout le week-end pour respecter les délais qu’il s’était donné et respecter le calendrier vu que l’annonce soit fait vendredi après bourse ou lundi avant bourse, ça ne change rien.

Néanmoins, et je vais peut-être vous surprendre, tout le monde pense que ce sont les créanciers qui seront les arbitres. Je ne le pense pas.

Les créanciers seront les arbitres si l’une des deux offres réunit (en incluant les 10% de la BCE) 66.7%, soit 56.7% hors BCE. Or j’ai la quasi-certitude que l’offre des créanciers en consortium avec SVP SAS n’a pas 56.7%. Car dans tous les articles de la presse il y avait marqué jeudi « il reste néanmoins à certains créanciers à faire valider leur participation au consortium par leur comité de crédit. Or un comité de crédit est froid et directif. Bénéfice risque.

Bénéfice : 12 à 14% de dette conservée en plus par rapport à l’offre Kretinsky qui est en cash, or l’offre du consortium consiste à remettre de l’argent sur la table ou récupérer du capital.

Risque : Il faut donc 2 conditions essentielles pour que l’offre Layani soit plus intéressante que l’offre Kretinsky : que le redressement d’Atos soit une réussite à 100% ET que la capitalisation boursière d’Atos arrive à 2Md€ au bout de 3 ans (pourquoi 3 ans, car avec des rendements de 5% au bout de 3 ans le delta qui aurait été placé ailleurs aura rapporté plus). Or pour le dossier Casino, la capitalisation boursière vu la New Money injectée sous forme de capitaux propres et de 2.2Md€ et la capitalisation boursière actuelle est de 1.45Md€. Donc un créancier qui a accepté l’offre en octobre 2023 et qui voudrait sortir maintenant, soit 8 mois après, encaisserait une perte encore plus importante sur sa créance.

Donc si dans 2 ans Atos ne capitalise que 600M€, soit 3 fois sa capitalisation actuelle, le créancier sera perdant par rapport à l’offre Kretinsky.

D’autre part, le bonus sur l’éventuelle cession d’actifs, je remets mon diagramme ci-dessous, en bleu ce qui est conservé et incorporé dans TFCo et en rouge ce qui est vendu,

 

Le cash sera versé aux créanciers immédiatement après le paiement de la cession des actifs et non 4 ans ou 5 ans après pour les souches 2028 et 2029.

Je rappelle que s’il n’y a pas de cession d’actifs, Kretinky a précisé qu’il y aurait un « fair » minimum garantie et que l’offre transmise vendredi est censé préciser exactement ce minimum garanti. Donc si zéro cession, il y aura 1300M€ de dette conservée et si la totalité de Digital était cédée (attention, ne pas confondre Digital et Eviden. 1Md€ de périmètre d’Eviden est quoiqu’il arrive selon la lettre d’intention conservé dans TFCo dans la PIRE des hypothèses) il y aura 1750M€ de dette conservée contre 2000M€ conservée par Layani.

SAUF QUE, chez Kretinsky c’est 1750M€ en cash et chez Layani c’est en finançant la new Money, donc en remettant de l’argent bloqué 5 ans ou en convertissant en capital, avec aussi probablement une période de lock-up.

Et si il y a une personne qui dans tout ça ne résonne pas via l’émotionnel, même si connaissance de Walter Butler, c’est :

 

Et Maitre Bourbouloux joue TRÈS GROS. Elle est en train de traiter le PLUS GROS dossier de sa carrière. Rien d’autre.

Casino, elle n’était pas conciliatrice.

Orpéa c’était un dossier à 4.3Md€

Vallourec à 3.5Md€

Si elle se plante sur le dossier Atos, ce sera une tache indélébile sur son tableau de chasse. Elle ne sera plus la sainte madone des conciliateurs, mais une conciliatrice comme une autre, qui se prend des claques.

Elle a néanmoins côtoyé Kretinsky durant la sauvegarde accélérée de Casino. Elle connait son professionnalisme. Lorsque Casino a annoncé fin janvier une perte semestrielle de 1 Md€, Kretinsky aurait pu se dédire. Dans les clauses de la conciliation que j’ai lui (300 pages), le périmètre à la fin de la sauvegarde accéléré devait être identique et la dette aussi. Or pour ne pas se retrouver avec 1Md€ de dette en plus, Kretinsky a accepté la vente à la dernière minute de tous les super et hyper, à un prix ras les pâquerettes puisque ça a tout juste couvert la perte et Kretinsky s’est retrouvé avec un périmètre rétréci.

Elle sait aussi que pour l’instant, et sauf révision de l’offre des créanciers en consortium avec Onepoint, seul Kretinsky a proposé dès que la sauvegarde serait ratifiée par le tribunal de mettre 350M€ dans les caisses d’Atos à titre de prêt-relai jusqu’à la fin de la sauvegarde qui dans le meilleur des cas devrait être mi-novembre.

Elle sait, ou on a du lui dire que Onepoint est extrêmement endetté et qu’aucune des promesses de David Layani n’a été respectée. En 2018 de faire 2Md€ de CA en 2024. En 2020 de faire 1Md€ de CA en 2024, etc… Elle sait aussi que l’essentiel de la croissance de Onepoint s’est faite pas croissance externe, or c’est de croissance organique qu’Atos a besoin.

Donc comme ont dit les équipes Kretinsky, « d’un côté, on nous vend du rêve, et nous, nous savons qu’il y a une tâche extrêmement difficile et couteuse qui nous attend ».

Me Bourbouloux n’a pas d’intérêt en jeu. Elle est à la limite la seule garante de l’intérêt social, même si je reste très troublé qu’elle n’ai jamais eu un seul mot à l’encontre de la saillie de sa connaissance Walter Butler après sa violente saillie anti-Kretinsky dans les Echos. Elle sait que l’offre des créanciers est bancale et qu’elle peut les revoir de nouveau en conciliation dans un an. Les parties peuvent aller contre son avis.

Néanmoins, il est important de noter que les parties doivent être prudentes avant de conclure un accord contre l’avis du conciliateur. Le conciliateur est un tiers impartial qui a une expérience de la résolution de conflits. Il peut avoir une meilleure compréhension des enjeux du litige et des solutions possibles que les parties elles-mêmes.

Il faut aussi se souvernir que c’est Mustier qui a contacté Hélène Bourbouloux et non le contraire. Aller contre son avis serait donc un comble. 

Si qui est sûr, c’est que si le deal ne se fait pas, pour Daniel Kretinsky ça ne changera pas sa vie. Mais ça changera beaucoup la vie de David Layani. Il va pouvoir se consacrer à Onepoint et atteindre si possible avant 2030, le milliard qu’il convoite et en parallèle réduire sa dette et solidifier le bilan de Onepoint. Son avenir et son patrimoine seront assurés, s’il se consacre à son entreprise, tandis que s’il est choisi avec le consortium des créanciers, il aura joué à la roulette russe, car en plus il sera minoritaire. Il pourrait finir ruiné et ça, personne ne lui souhaite.

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

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