Atos : Le 31 mai ne sera pas tenu pour le choix du repreneur – Les auditeurs sont en retard – Paul Saleh donnerait les infos au compte goutte – [Brève-blog]

 

Selon une source interne et une source externe, les audits se sont mal passés et se seraient heurtés à un envoi de documents au compte-goutte de la part d’Atos. Je rappelle qu’en plus des documents demandés par chaque partie pour faire une Due Dilligence express, deux cabinets ont été mandatés pour faire des audits dont une IBR (Industrial Business Review), une estimation de valeur liquidative et un audit financier.

Sans que je sache si le choix des cabinets vienne de la conciliatrice ou de Atos, en plus du travail de Due Dilligence propre à chaque candidat, dans le cadre d’un écrasement de la dette et d’une dilution massive, le Tribunal exige des audits durant la conciliation et une estimation de valeur liquidative. Afin de vérifier que ces deux catégories ne sont pas lésées par le repreneur. J’imagine que le choix des cabinets est fait par le conciateur après consultation des créanciers

Dans le dossier Casino, Accuracy était intervenu aussi, mais ce n’était pas lui qui avait fait la valeur liquidative.

Toujours est-il que dans le dossier Atos, les 2 cabinets qui ont retenus sont :

ACCURACY qui est déjà intervenu à titre d’arbitre entre Atos et Deloitte pour les dépréciations, et HEIGHT ADVISORY, aussi écrit 8Advisory.

Selon nos informations, ACCURACY n’aurait rendu son rapport qu’en milieu de semaine dernière et il manque toujours à 8Advisory des éléments pour rendre le sien. Cela montrerait le sérieux de ce cabinet, qui préfère faire prendre du retard à une procédure urgente plutôt que de produire un rapport édulcoré.

Nous ignorons si 8Advisory a déjà rendu un rapport intermédiaire, où s’il attend tous les éléments pour envoyer uniquement un rapport complet.

C’est la première fois dans l’histoire d’Atos que l’ESN fait l’objet d’un audit indépendant, hormis des Due Dilligence. C’est tout nouveau pour eux… Les « audits » des commissaires aux comptes, sont la vérification annuelle des comptes, mais pas un audit du groupe à proprement parler. On utilise le mot audit à tort et à travers. En français jusqu’à il y a une quinzaine d’années on parlait de certification des comptes, maintenant on dit « auditer les comptes » pour la même tache, mais du coup cela prête à confusion avec les audits au sens français du terme… 🙂

Par contre c’est très loin d’être la première fois qu’Atos fait obstacle à des audits. La DAF est véritablement un état dans l’état chez Atos.

Selon de multiples témoignages de DS de la CFDT Atos, lors d’Audit commandités par le CE ou ou CSE, Atos a toujours fait obstacle à la production de certaines pièces comptables demandés par les auditeurs indépendants. Ainsi les syndicats d’Atos n’ont a ce jour JAMAIS pu avoir un audit sincère des comptes d’Atos.

Témoignage interne de l’inertie de l’audit en cours :

L’audit continue. Tout au moins la production de réponses pour l’audit…

Je soupçonne (sans éléments factuels), que certaines questions des repreneurs n’ont pas de réponse immédiate. Il faut se plonger dans SAP pour essayer d’y trouver des éléments de réponse… le tout sans certitude d’exactitude.
Bref, on est dans une étude technico-fonctionnelle à réaliser pour trouver comment produire l’info. Une info probablement émiettée, éparpillée, donc il faut corréler, agréger des indicateurs indirects puis réaliser les requêtes, exports, faire du bricolage Excel, spécialité de la maison. Et on conclut que l’angle droit est à 90° car il y beaucoup de suppositions sur toute la chaîne.

À cela, il faut rajouter que chaque structure, chaque pays y est allé de son interprétation des règles d’enregistrement comptable.

C’est probablement rendu plus compliqué par le départ des « sachants », la ré-écriture par tous les niveaux des comptes avec le passage de 6 mois de Paul Saleh à la tête de la DAF et l’organisation matricielle assez floue dans le détail et en particulier tous les projets partagés entre plusieurs structures internes.

Tout ça à grand coup de « tickets » envoyés aux Indiens (demandes formelles via les outils internes).

J’ai occasionnellement vu les « comptes » détaillés sur des sujets que je connaissais.
On peut en sortir des chiffres.

Des chiffres reflets de la réalité du terrain… humm.

Il semblerait que les équipes de DK soient perspicaces, ayant déjà identifié « des milliards fantômes ». Je pense que si leur nouvelle offre est prête, c’est qu’ils prêtent peu de cas à ces audits sur lesquels Paul Saleh a imprimé sa patte.

Il est très probable que cela conduise à des contradictions, chacun retourne alors à ses « moulinettes » pour chercher une erreur, sous le regard inquiet des repreneurs.
Les équipes des repreneurs essaient probablement de cerner une compta … quantique.

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Face à cela, toujours la même réaction d’Atos chaque fois qu’il y a une situation de crise depuis 2 ans : le mutisme. Sauf pour critiquer les critiques, où là ça se met au garde à vous immédiatement. Meunier avait fait la même chose. On ne l’avait pas entendu durant la crise de l’automne 2022 où le cours était descendu à 7€, mais dès qu’il avait reçu quelques piques de Sycomore, il avait pondu moultes communiqués et interview. L’auto-critique ça n’existe pas chez Atos, il faudrait envoyer toute la gouvernance faire un stage en Chine.

On peut donc supposer que le rapport de 8Advisory sera remis lundi ou mardi et que la date de dépôt des offres sera repoussée au 7 juin. Quant au choix du repreneur, je rappelle que le 31 mai a toujours été un OBJECTIF, et non une deadline officielle. Donc espérer avoir un repreneur vers le 10 juin serait à ce stade une version très optimiste. On peut plus logiquement penser que la nouvelle deadline ce sera autour du 17 juin.

Du coup la date du 26 juillet va désormais être très dure à tenir pour la ratification de la conciliation, et le mois dérogatoire sera sûrement demandé avec des vacances d’aout décalées pour pas mal de monde…

Sauf bien-sûr si les jours à venir nous réservent des surprises et qu’un ou plusieurs candidats se désistent.

 

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

www.upra.fr