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Les craintes de dilution des petits actionnaires d’Atos se sont confirmées. Le niveau attendu du cash-flow ne laisse aucun répit à l’entreprise surendettée, même si l’Etat est sorti du bois.
Publié le 9 avr. 2024 à 15:39Mis à jour le 9 avr. 2024 à 17:10
Il ne faut pas y voir forcément le signe d’un enterrement de première classe. Le fond noir de la présentation des paramètres de la restructuration financière d’Atos a surtout l’avantage de reposer des yeux bombardés de chiffres sur la situation de l’entreprise surendettée, qui se bat pour sa survie.
Compte tenu de la dette accumulée et de la consommation de cash, le document ne peut, en revanche, procurer la moindre sérénité à ses petits actionnaires. Ces derniers sont avertis qu’ils encourent une « dilution significative » – la marche funèbre de la Bourse. Et cela peut même sembler un euphémisme, les experts d’Oddo la qualifiant de « massive ».
Le recul de l’action (-13,8 %) a rétréci un peu plus la peau de chagrin de la capitalisation boursière (220 millions d’euros), qui pèse donc un peu moins d’un dixième de l’amputation projetée de la dette (2,4 milliards), une division par deux pour retrouver un profil viable de crédit. L’argent frais à récolter (1,2 milliard, y compris 600 millions de facilités et garanties) rappelle pour sa part le temps non négligeable nécessaire pour renouer avec un cash-flow opérationnel positif, pas avant 2026.
Amorcer la pompe
L’ex-fleuron numérique français a déjà amorcé cette pompe à « new money » (450 millions), y compris en obtenant une facilité de l’Etat (50 millions) pour les supercalculateurs de Bull, souverainement sensibles. On est loin du montant de l’investissement de la Caisse des dépôts dans Orpea (755 millions), mais l’Etat se ménage une action de préférence. Pas de quoi diminuer le sentiment de solitude des petits porteurs.
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Atos : l’Etat entre au capital des supercalculateurs de la dissuasion nucléaire
Bercy prend une action avec des droits privilégiés dans les actifs sensibles du géant informatique, alors que s’enclenche le bras de fer autour de sa restructuration financière. Une « première étape », avertit le ministère de l’Economie, qui n’a pas abandonné une solution de reprise « nationale » plus large.
Par Anne Drif
Face au bras de fer qui s’annonce, avec la dilution significative des actionnaires et l’entrée de créanciers au capital, le gouvernement s’attribue un « droit de regard renforcé », via une action de préférence des actifs sensibles.
L’Agence des participations de l’Etat (APE) en détient déjà dans un peu moins d’une quinzaine d’entités, comme dans Geast, les turbines Arabelle pour réacteurs nucléaires d’Alstom passées dans le giron de l’américain General Electric, que l’Etat tente depuis sans succès de racheter en raison du blocage américain sur les sanctions visant la Russie.
L’Etat détient aussi une action de ce type dans Airbus Defence and Space, Ariane, les systèmes de blindés Nexter, ou encore l’agence d’intelligence économique ADIT, selon le dernier rapport de l’APE… L’an dernier, à l’été, devant la pression politique et pour contrôler le rachat par l’américain Heico de la société de composants électroniques pour le secteur militaire Exxelia, Bercy a aussi pris une décision similaire.
Option Dassault
En contrepartie de cette action privilégiée dans Atos, l’Etat explique avoir accordé un prêt de 50 millions d’euros aux actifs sensibles du géant du numérique, via le Fonds pour le développement économique et social (FDES). Ces facilités de financements, aux conditions avantageuses, sont octroyées par le pilote des restructurations à Bercy, le CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle).
Bercy a redit qu’il n’entendait pas s’arrêter là : « Ce prêt constitue une première étape dans la protection des activités stratégiques du groupe annoncée par le Ministre. » L’Etat « utilisera tous les moyens à sa disposition », indique le ministère dans son communiqué.
Bruno Le Maire n’a pas abandonné le projet de mettre sur pied « une solution nationale » pour protéger les entités qui portent les activités de calcul haute performance, à l’heure de la montée des conflits et de la menace russe en Europe.
Le nom de Dassault, évoqué fin décembre pour une offre partielle face à Airbus, continue de circuler. Selon BFM, l’avionneur tique encore sur le modèle économique de l’entité dépendante de contrats publics. Dassault s’intéresserait aussi, explique la chaîne économique, à l’activité d’Atos dédiée au Rafale, Mission Critical Systems (MCS), qui fournit de la connectivité pour le combat aérien.
Anne Drif
https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/atos-letat-entre-au-capital-des-supercalculateurs-de-la-dissuasion-nucleaire-2087706
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.