COPYRIGHTS LE FIGARO – L’investisseur explique les raisons qui ont conduit le consortium OnePoint à se retirer de la reprise d’Atos. Il nie être seul à l’origine de ce choix.
Une volte-face inattendue. Deux jours après la décision du consortium OnePoint de se retirer du projet de reprise du groupe Atos, les questions se multiplient en interne sur les raisons d’un tel revirement. Walter Butler, patron de Butler Industries, était l’un des membres du consortium mené par le président fondateur de Onepoint David Layani, en compagnie du groupe Econocom dirigé par Jean-Louis Bouchard.
Dans une interview exclusive au Figaro, il explique cette décision et dément fermement les rumeurs selon lesquelles il aurait seul décidé de se retirer, ne laissant d’autre choix à David Layani que de retirer son projet de reprise. « C’est une décision commune aux membres du consortium, qui a été prise par le porteur principal du projet, David Layani. Et c’était la bonne décision. À aucun moment je n’ai cessé de soutenir le projet de OneAtos», explique Walter Butler.
Dans un communiqué publié mercredi matin, le consortium notait que « malgré le formidable engagement des collaborateurs d’Atos et la résilience des clients du groupe, le consortium Onepoint, Butler Industries et Econocom a constaté que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord ouvrant la voie à une solution pérenne de restructuration financière et de mise en œuvre du projet One Atos.» Walter Butler s’en explique : « Nous avons toujours fixé trois conditions au maintien de l’offre : un groupe industriel intégré, un apport de liquidités suffisant pour envisager l’avenir à long terme, ainsi que des conditions financières pour l’entreprise qui soient en ligne avec celles d’une entreprise en difficulté. Ces conditions n’étaient plus réunies à nos yeux » .
Sans le dire, l’homme d’affaires fait principalement référence aux besoins supplémentaires de financement identifiés par le consortium par rapport à ce qui avait été envisagé par Atos dans son plan d’affaires du 29 avril. Mais également des taux d’intérêt demandés par les créanciers d’Atos dans le cadre des financements intérimaires et de la nouvelle dette prévue à l’issue de la restructuration. Dans l’entourage du consortium, on expliquait mercredi qu’un besoin d’au moins 500 millions d’euros était nécessaire pour garantir l’avenir d’Atos à horizon 2026, par rapport au 1,1 milliard demandé par Atos. Quant aux taux d’intérêt, ces derniers étaient jugés exorbitants, dépassant pour certaines tranches les 15%.
En désaccord avec Atos
Deux sujets sur lesquels Atos ainsi que les créanciers s’opposent fermement. La société a maintenu ses estimations et nie tout besoin de financement supplémentaire. Quant aux porteurs de dette, ils estiment que l’intégralité des taux d’intérêt étaient connus du consortium. « En tant qu’investisseur extérieur, nous avons le droit de ne pas partager la vision de la société. Atos peut penser qu’elle a les moyens. Mais depuis 5 ans, le groupe a quand même un historique en ce qui concerne les prévisions non tenues», martèle Walter Butler. Le dirigeant regrette par ailleurs le laps de temps très court pour mener les négociations avec les créanciers et la société : « Une période d’exclusivité de huit mois a été donnée à Daniel Kretinsky pour son projet de reprise de TechFoundations, une période de 4 mois pour Airbus pour son projet de reprise de BDS (une filiale d’Atos, NDLR). Nous avons eu moins d’une semaine»
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Dans ces conditions, « la décision que nous avons prise était une décision de responsabilité. Les conditions n’étaient pas réunies et nous ne voulions pas jouer avec l’entreprise». La reprise d’Atos est désormais dans les mains de ses créanciers, qui ont indiqué pouvoir assurer le plan de reprise à eux seuls. Parmi les observateurs du dossier, certains estiment que c’était la volonté depuis le début de la part des créanciers. Onepoint aurait selon eux été utilisé comme un lièvre par les fonds d’investissement et les banques porteurs de la dette. L’idée étant de mettre en avant un visage sur le projet de reprise, celui de David Layani, et un actionnariat de type industriel alors que la perspective d’une reprise par les hedge funds aurait fait grincer des dents.
Refusant de commenter cette éventualité, Walter Butler se borne à souligner la présence de plus en plus importante et la mainmise « de ce type de fonds d’investissement et de banques» dans les dossiers de restructuration. David Layani, a annoncé vendredi démissionner du conseil d’administration d’Atos et a manifesté son intention de se retirer du capital de la société au travers de son groupe Onepoint. Walter Butler, qui se dit « déçu», espère que l’entreprise trouvera le salut. « Il y a un projet sur la table avec les créanciers, et également une intention manifestée par Daniel Kretinsky de reprendre l’entreprise. Ce sont deux alternatives, c’est positif pour l’entreprise qui a des avantages certains dans un secteur porteur à qui je souhaite le meilleur».
https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/atos-pour-walter-butler-l-allie-de-david-layani-se-retirer-de-l-offre-de-reprise-etait-un-choix-responsable-20240628
POSTFACE BLOG
Malgré nos avertissements dans plusieurs articles et la très bonne interview de Lucas Mediavilla, force est de reconnaitre que le blog avait raison et très bien cerné papy Butler complètement sur le retour et totalement dépassé par la taille de la reprise d’Atos lui qui cible d’habitude les dossiers entre 30M€ et 80M€. Il a complètement sous-estimé la complexité du dossier et montre même une certaine sénilité à avoir eu qu’une semaine pour se décider pleurnichant que Kretinsky a eu 8 mois pour TFCo alors qu’il s’agissait d’une vente traditionnelle d’actif de gré à gré entre deux sociétés. Il semblerait que Papy Butler ait de réels troubles cognitifs et n’ait pas encore réalisé qu’il était dans une conciliation pour éviter le dépot de bilan d’Atos qui a les caisses vides.
Triste fin pour un homme qui sur quelques vidéos semblait sympathique, mais au final surtout très perturbé mentalement. J’avais de l’animosité contre ce monsieur après sa saillie contre Kretinsky alors que c’était son offre à lui qui était non recevable car non financée, maintenant c’est plus de la peine et de la tristesse face à la vieillesse.
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validées par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 15 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.