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L’actionnaire du groupe de services numérique Inetum (ex-GFI Informatique) examine à son tour de très près une reprise d’actifs d’Atos à la veille de la remise des offres de sauvetage ce vendredi, selon nos informations.
Par Anne Drif, Florian Dèbes, Gwénaëlle Barzic
Nouvelle donne dans le sauvetage d’Atos. Le géant américain du private equity Bain Capital s’intéresse de très près à l’ex-fleuron informatique, selon nos informations, alors que la date butoir pour la remise des offres est fixée à vendredi soir.
En sanctuarisant dimanche dernier les actifs souverains d’Atos – des supercalculateurs de la dissuasion nucléaire aux communications de défense -, Bercy a offert au groupe de nouvelles planches de salut et ouvert le jeu à des alternatives non françaises – qu’il s’agisse du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky ou, désormais, de l’américain Bain Capital. Interrogés, le fonds d’investissement s’est refusé à tout commentaire.
Le poids lourd du private equity n’est pas un inconnu chez Atos. Au début des déboires de l’ex-fleuron informatique et des premières approches de rachat, début 2022, le gérant de 180 milliards de dollars d’actifs était cité comme un partenaire de Thales. Il a un atout en main en France : le groupe français de services numériques Inetum (ex-GFI informatique). Ses 28.000 consultants, actifs dans la transformation numérique, génèrent 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Doubler de taille
Depuis son rachat il y a deux ans par Bain Capital, Inetum ne cache pas son ambition pour de nouvelles acquisitions. Numéro quatre du marché français derrière Capgemini, Atos et Sopra Steria, son ex-président Vincent Rouaix expliquait aux « Echos » vouloir doubler de taille, à 4 milliards d’euros. Inetum disait alors viser des sociétés valorisées plusieurs centaines de millions d’euros et spécialisées dans les technologies des grands acteurs américains du cloud et du logiciel.
Thales ayant pris ses distances pour mettre la main dans la cybersécurité sur Imperva, Bain avait refermé le dossier pour se concentrer sur la relance d’Inetum.
Face à l’ampleur de la restructuration d’Atos, qui a encore dégradé son plan d’affaires et fait flamber ses besoins de cash ces derniers jours, Bain Capital ne voudrait pas y aller seul. Selon plusieurs sources, il chercherait à s’allier à un partenaire.
Au jeu des sept familles, le plus évident semble être Daniel Kretinsky. Le milliardaire évincé en février du rachat des activités d’infogérance après des mois de négociations n’aurait pas changé de plan de bataille : son intérêt se porte essentiellement sur Tech Foundations. Et il entend bien, confirme-t-on, déposer une offre ce vendredi. Mais selon nos informations, une alliance avec Bain Capital ne serait pourtant pas d’actualité à ce stade.
Daniel Kretinsky arbitre
Le milliardaire, qui multiplie les projets d’investissement en France mais aussi en Allemagne et au Royaume-Uni, garde son jeu ouvert et se sait incontournable. Selon des sources, il aurait notamment discuté avec le premier actionnaire d’Atos, David Layani, surtout intéressé par le numérique et le cyber.
Reste à savoir si l’écrasement de dette qu’exigera Daniel Kretinsky ne risque pas de braquer les hedge funds et les créanciers obligataires. « Daniel Kretinsky ne pourra pas refaire le coup de Casino. Cette fois il ne pourra pas jouer un camp contre l’autre en écrasant les créanciers juniors en s’appuyant sur les plus sécurisés. Tout le monde doit être traité pareil », explique un créancier qui anticipe déjà le coup de force que pourrait tenter l’homme d’affaires.
Bain Capital déposera-t-il alors une offre en solo vendredi ou préférera-t-il attendre que la situation se décante une fois qu’Atos aura reçu des offres de sauvetage ? A ce stade, la question reste ouverte.
Anne Drif, Florian Dèbes, Gwenaëlle Barzic
https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/atos-le-fonds-americain-bain-sinvite-dans-le-jeu-2092777
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.