Le groupe français n’a pas atteint ses objectifs pour 2021. Son action s’est effondrée de 18 %.
La direction d’Atos explique principalement la contre-performance de ses revenus par un décalage de projets et des reports à 2022 d’accords avec de grands clients. Le groupe a aussi été pénalisé par une hausse des coûts non prévue sur un de ses plus importants et complexes contrats d’externalisation de processus avec une grande institution financière britannique.
Plus bas niveau depuis juin 2012
Cette mauvaise surprise a été lourdement sanctionnée par les investisseurs. Le cours de Bourse du groupe s’est effondré de 18 % sur la séance de lundi. Depuis un an, l’action a perdu plus de 40 % de sa valeur. Le titre – qui est sorti de l’indice CAC 40 le 17 septembre dernier – retrouve son plus bas niveau depuis juin 2012. Sa capitalisation boursière est tombée à 3,5 milliards d’euros.
Les investisseurs ont déjà été échaudés par un précédent avertissement sur résultat l’été dernier et par une série d’autres déconvenues au cours de cette « annus horribilis » 2021. C’est notamment pour tenter de retrouver la confiance des marchés que l’ancien directeur général d’Atos Elie Girard a été poussé vers la sortie en octobre dernier.
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La prise de poste se fait donc dans un contexte délicat pour son successeur, Rodolphe Belmer, qui occupe officiellement ses nouvelles fonctions depuis le 3 janvier. Regrettant de n’avoir pas eu plus de temps et d’autres circonstances avant de devoir communiquer avec la communauté financière, le nouveau patron a insisté sur le caractère « non récurrent »des éléments qui expliquent cette contre-performance. « En particulier, l’écart majeur portant sur le flux de trésorerie disponible résulte essentiellement du besoin en fonds de roulement », précise-t-il.
Plan de redressement
Pour sortir de l’ornière et accélérer la nécessaire transformation d’Atos, le nouveau patron présentera une nouvelle organisation à son conseil d’administration à la fin du mois de février, et surtout un plan, au deuxième trimestre, « qui détaillera les moteurs de ce redressement, ainsi que nos priorités que sont la croissance profitable et la création de valeur ». Sans vouloir s’engager plus avant sur le détail de ce plan stratégique, le nouveau patron d’Atos a indiqué qu’il reposerait sur quatre grands principes. Le portefeuille d’activités sera revu pour permettre d’investir davantage sur les plus porteuses de croissance, comme le digital (la numérisation des métiers), la cybersécurité et le big data. Atos va revoir et simplifier son organisation pour être commercialement plus agressif et améliorer ses performances sur ce plan.
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Enfin, la société compte réduire ses coûts pour revenir « à un niveau de base comparable avec la moyenne de l’industrie », indique le directeur général. Ce plan ne sera pas un changement de direction à 180 degrés, a-t-il précisé aux analystes financiers.
Ces derniers attendent désormais davantage de détails et surtout les objectifs 2022 pour se positionner. Rodolphe Belmer les donnera lors de la publication des résultats annuels définitifs et audités, le 28 février prochain, avec la nouvelle organisation. D’ici là, le groupe français qui compte 107 000 salariés doit composer avec une position boursière encore plus fragile, laissant toujours planer le risque d’une opération de rachat.
https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/atos-resultats-annuels-inferieurs-aux-objectifs-chiffre-d-affaires-en-baisse-20220110