Atos reçoit quatre offres de sauvetage, mais en rejette déjà une [LES ECHOS]

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Le groupe en déroute donne jusqu’au 31 mai aux différentes parties pour aboutir à son sauvetage. « Cette solution impliquera probablement des changements radicaux dans la structure de capital de la société », déclare Atos.

Par Anne Drif

Publié le 6 mai 2024 à 07:55  Mis à jour le 6 mai 2024 à 08:27
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Le conseil d’administration d’Atos et la conciliatrice Hélène Bourbouloux sont décidés à aller vite. Après avoir reçu quatre offres de sauvetage, ils en écartent déjà une, celle de Bain Capital.

A l’issue du conseil d’administration de l’ex-fleuron informatique dimanche soir, Atos a confirmé avoir examiné les propositions de son premier actionnaire, David Layani allié à Butler Industries, de la nouvelle alliance entre les banques et les créanciers obligataires , et du tandem formé entre Daniel Kretinsky avec le fonds alternatif Attestor, ainsi que du fonds de private equity américain Bain.

Seule l’offre soumise par Bain Capital « ne répondait pas aux objectifs déclarés de la société de prendre en compte l’ensemble de son périmètre ». Ce week-end, les analyses étaient plus radicales encore dans l’entourage du groupe : « Ce n’est pas une offre. » Selon des sources, le fonds américain aurait écrit une lettre d’à peine quelques pages, se proposant de reprendre certains actifs disponibles, mais sans exprimer de prix ou aucune solution financière.

« Dilution massive des actionnaires »

Avant l’ouverture de la Bourse ce lundi matin, Atos ne donnait pas davantage d’informations sur les trois autres offres. Elles seraient sur le fond assez divergentes. D’un côté, l’homme d’affaires tchèque propose d’effacer 4 milliards d’euros de dette sur les 4,8 milliards du groupe. De l’autre, les créanciers ne se caleraient même pas sur le tout premier scenario d’Atos qui visait à s’alléger de 2,4 milliards.

Le patron de OnePoint, quant à lui, se serait aligné sur le dernier en date du groupe, à savoir 3,2 milliards d’euros et se jugerait assez proche des prévisions des porteurs obligataires et banques du groupe.

Toutes les trois sont en tout cas compatibles avec la lettre d’intention de l’Etat visant à sanctuariser les actifs souverains, indique Atos.

Le groupe en déroute donne désormais jusqu’au 31 mai aux différentes parties pour aboutir à son sauvetage. « Cette solution impliquera probablement des changements radicaux dans la structure de capital de la société », déclare Atos, et « une dilution massive des actionnaires existants » à la suite de l’augmentation de capital à venir.

Anne Drif