COPYRIGHTS LE FIGARO –
Les revenus du groupe technologique français ont reculé de 2,6 % au premier trimestre. La date butoir donnée aux créanciers et aux actionnaires pour la remise de leur proposition de refinancement est reportée au 3 mai.
Le plan initial prévoyait l’abandon par les créanciers de la moitié de la dette (2,4 milliards d’euros) en échange d’actions du groupe. Atos avait également fait un appel du pied auprès de ses créanciers et de potentiels investisseurs tiers pour lever 1,2 milliard d’euros de liquidités supplémentaires. Trois semaines plus tard, ce plan est caduc. Dans un communiqué publié jeudi, l’entreprise estime nécessaire « la révision du plan d’affaires 2024-2027 entraînant une augmentation du besoin de nouvelles liquidités et potentiellement une réduction de dette supplémentaire ».
Un marché plus déprimé que prévu
Le groupe doit encore chiffrer ce besoin. Selon deux sources, l’écrasement de la dette nécessaire pourrait approcher les 2,9 milliards contre 2,4 milliards d’euros, et l’apport d’argent frais nécessaire pourrait atteindre 1,3 milliard d’euros (contre 1,2 milliard). Pour Paul Saleh, directeur général du groupe, ce besoin supplémentaire s’explique par la dégradation des résultats. Le groupe est confronté à la « faiblesse actuelle du marché » au niveau mondial mais aussi à certaines décisions commerciales « repoussées par nos clients ». « Ils attendent plus de clarté dans la résolution de nos enjeux financiers », admet-il.
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Les revenus d’Eviden, l’entité regroupant les activités de cloud, cybersécurité et big data, ont reculé de 3,9 %, ceux des activités d’infogérance regroupées dans Tech Foundations, de 1,5 %. Le ratio de prises de commande sur chiffre d’affaires, qui mesure le rapport entre les nouvelles commandes et ses facturations, diminue aussi rapidement, symptôme d’un ralentissement à venir de l’activité. La marge opérationnelle a lourdement chuté et la trésorerie, elle aussi, inquiète. Les liquidités atteignent 1 milliard d’euros à la fin du premier trimestre, contre 2,4 milliards à la fin de l’année dernière.
Daniel Kretinsky à la manœuvre
Ce déclin rapide de l’activité va-t-il freiner les investisseurs potentiels ? Certains, à l’image du premier actionnaire, David Layani, trouvaient les projections de la direction d’Atos optimistes et s’attendaient plus ou moins à la modification du plan de restructuration. « La révision des besoins ne change pas grand-chose, si ce n’est qu’il est urgent de reprendre la boîte sous un angle industriel », estime un bon connaisseur du dossier.
S’il n’a pas reçu d’offre formelle de reprise, Atos a obtenu des marques d’intérêts. David Layani est un candidat déclaré, en consortium avec la société d’investissement Butler Industries. Plus discrètement, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky s’intéresse aussi au dossier, seul ou en consortium avec le canadien CGI. « Il est toujours intéressé par Tech Foundations, mais pourrait faire une offre globale, quitte ensuite à démanteler les différentes entités », estime un banquier.
Le fonds Bain Capital, qui détient l’entreprise Inetum (2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires), pourrait lui aussi déposer une offre. La société française Astek, bien plus modeste par sa taille, regarderait aussi le dossier. Reste à savoir dans les deux derniers cas si ces offres porteraient seulement sur certaines activités ou sur l’intégralité du groupe comme l’espère la direction.
Il faudra pour ces prétendants s’adosser aux soutiens des créanciers. En début de semaine, certains hedge funds détenteurs de dette n’écartaient pas le scénario d’une prise de contrôle en se passant d’appuis externes. « Si nous n’avons pas une bonne offre d’un industriel, on ira seul », nous expliquait une source, côté porteur de dette. Une posture de négociation sans doute chahutée par les résultats publiés jeudi : « Les créanciers doivent se dire que la situation est plus compliquée que ce qu’ils imaginaient et qu’il faut un industriel aux manettes », avance un repreneur potentiel. Selon cette même source, l’État, monté au capital d’une partie d’Atos pour sécuriser les activités critiques d’un point de vue de la souveraineté, ne laissera pas les hedge funds prendre le contrôle du groupe.
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.