CORYPRIGHTS LE FIGARO –
ENTRETIEN EXCLUSIF – Affaibli par sa dette, le groupe technologique veut sceller un accord avec ses créanciers d’ici à juillet.
La direction d’Atos met les bouchées doubles pour tenter de trouver une solution qui permettre d’éviter la faillite. Confronté depuis plusieurs mois à une dégradation de son activité et à un endettement colossal, le groupe a annoncé mardi son entrée dans une procédure de conciliation avec ses créanciers. Celle-ci, qui succède à l’ouverture, début février, d’un mandat ad hoc confié à Hélène Bourbouloux, doit permettre à Atos de parvenir, d’ici à juillet, à un accord avec ses créanciers pour la restructuration de la dette.
Arrivé mi-janvier, Paul Saleh n’ignore rien des difficultés du groupe. « Tout le monde s’accorde à dire qu’Atos doit survivre. La question, c’est avec quelle structure ? », explique au Figaro le directeur général. Lundi, David Layani, premier actionnaire du groupe (11,4 % du capital), a dévoilé dans nos colonnes son plan visant à sauver l’ex-fleuron. Il se dit prêt à recapitaliser l’entreprise, critiquant la stratégie d’Atos ces deux dernières années consistant à miser sur des cessions pour désendetter l’entreprise.
Le projet de David Layani, « un plan parmi d’autres »
La prise de parole publique de son premier actionnaire a désarçonné le conseil d’administration, prévenu au dernier moment, alors que le PDG fondateur de Onepoint siège au board. Paul Saleh assure avoir de bonnes relations avec son premier actionnaire (11,4 %). « David Layani a de l’expérience dans cette industrie. C’est un pilier de l’actionnariat et il souhaite la réussite d’Atos », confie le directeur général, en insistant sur le fait que David Layani s’est exprimé comme « actionnaire et non en tant que membre du conseil d’administration. Il n’avait pas présenté son projet et ses idées avec le conseil, ce qu’il fera la semaine prochaine ».
Le groupe présentera, dans la semaine du 8 avril, un plan stratégique avec plusieurs scénarios. « L’idée est de montrer comment le groupe peut évoluer dans les cinq prochaines années, de présenter des projections financières sur la génération de trésorerie, la profitabilité, ce qui est faisable et nécessaire pour gérer le groupe à long terme », détaille Paul Saleh.
Ce business plan, qui sera passé en revue par le cabinet indépendant Accuracy, servira de base de négociations avec les créanciers et d’éventuels investisseurs. « Nous aurons par la suite des propositions, ajoute le patron d’Atos. Certaines vont venir de nos créanciers obligataires ou de nos créanciers bancaires. La solution de David Layani sera soulevée, mais ce n’est pas nécessairement la seule option. »
Pour respecter ses obligations fiduciaires, le conseil d’administration d’Atos, dont les faits et gestes sont scrutés par des actionnaires minoritaires, se doit d’écouter toutes les propositions de restructuration qui seront mises sur la table. Le directeur général d’Atos prend bien soin de ne manifester aucun enthousiasme pour le projet de David Layani. « C’est positif aujourd’hui de dire : “J’ai un plan”, mais il faut que cela fonctionne avec nos créanciers », souligne Paul Saleh.
Le PDG de Onepoint estime que la seule voie de salut est de conserver l’intégrité d’Atos et de renoncer à tout projet de cession d’actifs. Paul Saleh, lui, indique qu’il s’agit « d’un argument que nous entendons », parmi d’autres. « À la fin, nous verrons ce qui fait le plus de sens pour l’entreprise », assure le directeur général. Pointé du doigt par David Layani, les syndicats et certains salariés, sur la scission d’Atos, la direction défend son projet. « L’idée de séparer TechFoundations et Eviden répondait à une logique stratégique qui correspondait à la vision du marché de l’IT, souligne Paul Saleh. Ces deux activités avaient deux dynamiques et des besoins en capitaux différents. Les investisseurs étaient bien plus alignés sur un actif. D’autres compagnies dans l’industrie l’ont fait, comme IBM par exemple. » Le directeur général estime que la décision de vendre BDS, considérée comme une erreur par le premier actionnaire, n’était pas « pas la stratégie initiale ». « Elle s’est présentée avec l’évolution des circonstances, des conditions de marché et la négociation sur TechFoundations. »
Un écrasement de la dette trop prématuré
David Layani et Paul Saleh sont d’accord sur l’urgence de la situation. Le directeur général d’Atos souhaite qu’un accord avec les créanciers soit trouvé « d’ici à juillet ». Sur cette base, le tribunal de commerce de Pontoise pourrait ouvrir une procédure de sauvegarde accélérée de quelques mois.
Vu sa situation et en l’absence de cessions majeures au-delà du programme de 400 millions d’euros déjà en cours, les observateurs soulignent qu’un effacement d’une partie de la dette des créanciers en contrepartie d’actions d’Atos est inévitable. Elle aboutirait à la dilution massive des actionnaires existants. Paul Saleh, lui, juge « prématurée » cette idée. De la même façon, le dirigeant refuse de commenter les éventuelles marques d’intérêts reçues par Atos. L’entourage du milliardaire Daniel Kretinsky répète pourtant que ce dernier est toujours candidat à la reprise de tout ou partie d’Atos malgré l’échec de la vente de TechFoundations. Le canadien CGI, semble lui aussi intéressé par le dossier.
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Le directeur général veut rassurer sur les liquidités dont dispose le groupe. Certains observateurs soulignent que le niveau de trésorerie est plus inquiétant que celui rapporté de façon publique. « Il y a pas mal de fausses informations qui circulent sur le fait que nous n’aurions plus de quoi payer nos salariés. Atos a les fonds nécessaires pour la continuité de ses opérations jusqu’à ce qu’on arrive à une solution globale pour notre dette », martèle Paul Saleh. Interrogé par Le Figaro, le groupe assure qu’il disposait d’environ 1,1 milliard d’euros dans ses comptes fin février. « La phase conciliation nous permet de donner une date fixe pour trouver une solution sur la dette, et rassurer ainsi nos clients et nos employés. Ce n’est pas parce que nous avons un souci de liquidité », explique-t-il. Ce mardi, Atos a indiqué n’avoir perdu qu’un seul gros contrat et son dirigeant insiste sur le fait que le groupe arrive à conserver ses talents. Paul Saleh garantit qu’Atos sera au rendez-vous des Jeux olympiques. Le groupe est un acteur clé des JO, dont il gère une partie de l’informatique et la cybersécurité de toute l’infrastructure.
https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/david-layani-dette-liquidites-les-verites-de-paul-saleh-le-directeur-general-d-atos-20240326?utm_source=app&utm_medium=sms&utm_campaign=fr.playsoft.lefigarov3
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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.
Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.
Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.
Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds qui financera ce recours. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.
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