Atos : Un mensonge de Paul Saleh à 2.5Md€ sur la dette effacée [Analyse-blog]

 

Paul Saleh a réalisé vendredi le rituel appelé « All Employee Call », c’est à dire une conférence Teams ou les 93 000 employés peuvent regarder en même temps le grand manitou. Et il a dit que 3Md€ de la dette avait été effacée. Trop cool non ? 3 Md€ ça n’est pas rien.

Ça veut dire que d’une dette initiale de 4850M€, et pour rappel splittée en 2450M€ pour les obligataires et 2400M€ pour les banques, il ne resterait donc plus, sur ces 4850M€, que 1850M€, ce qui est d’ailleurs pile-poil la dette conservée par Kretinsky dans le dossier Casino.

Sachant que le cash chez Atos ça fait longtemps qu’il est plus à 2Md€ mais plutôt entre 1.1Md€ et 1.2Md€,  on va donc calculer la dette nette et enlever 1200M€ de cash à la dette conservée de 1850M€.

Ça nous fait une dette nette de 650M€.

Là problème. Paul Saleh nous dit qu’il y a une dette nette de 1600M€.

Et ça c’était avant les financements intérimaires.

Donc 650M€ de dette nette. Ca veut dire soit que Paul Saleh ment sur le cash, soit que soit Paul Saleh ment sur les chiffres de la dette nette.

En effet, comment Super-Menteur peut-il arriver à 1600M€ de dette nette, avec une dette bien plus haute que le calcul ci-dessus et en plus on sait qu’il a tendance à se montrer très optimiste. Le vrai Paul Saleh, l’optimiste de nature que nous lui connaissons, s’il s’agissait de maquiller « que » 450M€, nous l’aurait fait à la Thierry Breton, « zéro dette nette !! »  Mais là,  1600M€… de dette nette après avoir réduit la dette brute de 3 Md€, y’a un blème…

Et tout le monde connait l’adage. Quand c’est flou, c’est que y’a un loup.

Ca veut dire soit que Paul Saleh contre toute attente serait pour une fois bien plus conservateur que le blog,

OU

Qu’il n’y a pas eu 3Md€ de dette effacée mais BEAUCOUP MOINS.

Nous n’allons pas tourner autour du pot. Paul Saleh fait de la désinformation gravissime, il n’y a jamais eu 3Md€ de dette effacée mais juste 500M€. Voilà pourquoi les chiffres de l’ami Paul son totalement bidonnés.

D’autre part avec un cash minimal, donc 100% captif, ça n’a strictement AUCUN INTÉRÊT de parler en dette nette, d’autant plus que le seul intérêt c’est pour calculer les ratios de Leverage et Nicolas David de ODDO BHF nous a expliqué que S&P ratings dans ce cas de figure post restructuration a ses propres ratios et là où Paul Saleh voit un Leverage de x2, S&P verra un leverage de x6 (en gros un covenant de x6 pour faire simple).

Déjà preuve par l’image, extrait du call :

Vous trouverez en fin d’article un extrait de ce call qui dure 3 minutes suivi d’un exposé oral de ma part qui dure 25mn à ce sujet.

Ceux pour qui le tableau est limpide, pourront zapper l’exposé suivant la vidéo de Paul Saleh, ceux qui n’aiment pas les tableaux auront une explication plus vulgarisée. Mais cela vaut le coup de la voir pour montrer à quel point Paul Saleh présente le financement dit intérimaire, comme « long run », avec aucune échéance avant 2029. Donc clairement le financement intérimaire a vocation à devenir long terme et on peut le considérer comme de la dette 5 ans également.

Pour en avoir le cœur net le blog a fait un travail titanesque pour décomposer l’ancienne dette et la nouvelle dette, ainsi que la nouvelle dite intérimaire et pour presque chaque bloc, de dissocier la part des créanciers obligataires et la part des créanciers bancaires pour arriver à un calcul ultra-précis du taux d’intérêt global de la dette, en l’occurrence 10.11%, (taux auquel mes parents ont emprunté pour leur maison en 1980) sachant que les taux obligataires et les taux bancaires ne sont pas tout à fait égaux.

Légende couleur saumon = new money, couleur orange = ancienne dette conservée. Couleur jaune = totaux.

On arrive à une dette totale de 4350M€.

Mais le slide de Paul Saleh est encore plus simple et explicite : il dit avoir écrasé 3Md€ de dette. Et juste avant ça il dit avoir 1.7Md€ et 800M€ de New Financials. Tout le monde comprend que « New Financial », ça veut dire des nouveaux prêts donc de la nouvelle dette. 1.7+0.8 = 2.5Md€.

Donc -2.5Md€ de dette créée + 3Md€ de dette effacée = 0.5Md€ de dette effacée.

Super Menteur nous fait un mensonge à 2.5Md€.

La dette conservée est de 1953M€, la nouvelle dette est de 1.7Md€ + 800M€, ça fait une dette totale de 4453M€. Tout ça pour écraser 400M€… Chapeau l’artiste !

Quand à la dette nette, c’est une notion totalement abstraite dans ce dossier. Au closing, les repreneurs vont verser la New Money en une fois et Atos ne va pas la dépenser le jour même, mais sur 12 mois.  Donc le jour du closing, Atos va avoir une dette nette plutôt basse car grosse dette brute, mais gros cash. Ensuite Atos va déjà régler tous les fournisseurs en retard, donc le cash va fondre de 300 à 400M€, puis Atos va payer le restructuration de TFCo de 650M€ à 700M€ donc le cash va fondre. Ce cash va aussi servir à compenser le FCF négatif de l’opérationnel, donc il ne devrait plus rester de cash au bout d’un an. Donc la dette nette à 1 an sera de 4350M€ -1200M€ = 3150M€.

Dans une hypothèse très favorable ou un peu moins de cash soit brulé que prévu, la dette nette pourrait être de 2500M€ dans une hypothèse ultra optimiste, mais 1600M€, jamais hormis le jour du closing. Paul Saleh prend tout le monde pour des cons !

D’ici quelques heures je mettrais soit un petit texte supplémentaire soit une petite vidéo pour commenter ce tableau.

Un point important, c’est qu’en plus de ces 510M€, les fonds vautours, à partir du 1er janvier 2026 demandent à Atos rembourser par anticipation 350M€ de la dette.

Donc le flux de trésorerie entre les intérêts et le remboursement de la dette ne sera pas tenable et dès la mi-2026 Atos fera probablement défaut sur la clause Clean Down

C’est pour cela que le blog depuis 1 mois a dit et l’a aussi exprimé dans  sa Recomap, recommandation amateur, un objectif de cours à 15 mois post-closing à 0.00€ car Atos sera en dépot de bilan n’ayant pas la possibilité de rembourser ni les intérêts, ni le Clean Down, hormis à faire des cessions d’actifs, mais dans ce cas le périmètre d’Atos sera de plus en plus petit et la dette de 4350M€ sera la même…

Messieurs les banquiers, vous avez encore 12h pour prendre la bonne décision et NE PAS SIGNER LE LOCK-UP. Atos entrera en conciliation immédiate avec Kretinsky et tout sera réglé en 15 jours. Vous aurez une partie de votre créance cash, une partie sous 2 ans puisque la participation à la New Money n’est pas sur 5 ans selon mes souvenirs mais sur 2 ans ou 3 ans.

=====

Restez automatiquement averti à chaque nouvel article du blog, au rythme maximal de 3 fois par semaine. Inscrivez-vous à notre NEWSLETTER. Cliquez ici. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment. Nous utilisons un pluggin officiel WordPress agréé CNIL.

Pensez à inscrire notre domaine bourse.blog en liste blanche, nous avons certains emails non délivrés.

=====

Si vous avez subi des pertes en tant qu’actionnaire ou ancien actionnaire d’Atos, ou en tant que porteur d’options donnant droit à des actions, sachez qu’une action en réparation est en cours de préparation. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires). Notre association tente, pour la première fois, de lancer une action groupée financée par des fonds spécialisés dans le financement de contentieux. Il s’agit d’une première en France dans un dossier où des manquements à la réglementation boursière et comptable sont suspectés. Et il s’agit aussi d’une chance pour les plaignants puisque cette action est sans aucune avance de fonds, ni aucun engagement financier, hormis en cas de victoire.

La France connaît un précédent significatif de financement de contentieux par des fonds spécialisés. Ce précédent fait suite au gel des avoirs du fonds H20, consécutif à une violation de la réglementation applicable aux gestionnaires de fonds d’actifs. Bien que ce précédent soit quelque peu différent du nôtre, les discussions avec les fonds initiées dès février avancent car il y a de l’intérêt pour pénétrer un nouveau marché en France. Ces discussions sont donc longues en raison de l’absence de précédents, mais elles progressent.

En résumé, que vous soyez actionnaire ou porteur d’options donnant droit à des actions, vous pouvez espérer recouvrer une partie de vos pertes et vous joindre à la cause sans qu’aucun versement de votre part ne soit nécessaire. La réussite de l’action dépendra du nombre de « pertes éligibles » que nous pourrons rassembler. Le caractère éligible ou non des pertes dépend de l’issue des investigations sur les comptes du groupe ces dernières années. Si vous n’êtes pas encore préinscrit sur le site de l’UPRA, il est encore temps de le faire. Un site web sera entièrement dédié à l’action, on espère courant automne.

Pour des raisons de coûts de procédure, elle est réservée aux personnes ayant subi des pertes supérieures à 10 000€ minimum, sinon les coûts judiciaires, avocats, expertises, etc… qui vont se monter en millions d’euros seraient supérieurs à la perte et ne seraient pas rentables pour le fonds de litige. Soyez assuré qu’il ne s’agit pas de snobisme, mais réellement de contraintes financières.

www.upra.fr