L’offre des créanciers d’ATOS : « Opération Vaseline #2 » [Brève-blog]

 

L’intérêt du board, est dans l’ordre l’intérêt social, l’intérêt des employés, l’intérêt des clients, l’intérêt des créanciers et l’intérêt des actionnaires. Certes les banques et les obligataires ne sont pas en dernier, les dernier sont les actionnaires, mais ceux-là ont eu le temps de constituer de gros stocks de vaseline depuis 3 mois déjà.

Les banques ont eu moins de temps, 4 jours ouvrables, pourtant ils ont déjà eu leur opération vaseline. Meunier y est allé de sa petite sodomie en leur faisant à la fois cracher au bassinet 2.3Md€ et un relèvement (il faut vraiment être con des fois) des covenants de 2.5 à 3.75. Meunier doit donc en avoir une grosse, il semble que « l’Opération Vaseline #1 » leur a donné comme un petit gout de « reviens-y ».

Non contente dans une hypothèse qui leur serait très favorable de perdre 50% de leurs 2.3Md€, les banques ont envie de reperdre à nouveau 1.2Md€ + 0.3Md€ de liquidités en se portant de nouveau apporteur de New Money. Et cette-fois l’opération Vaseline va plus loin, il semblerait donc que Mustier soit mieu monté que Meunier, car la perte serait totale, vu que les 1.2Md€ serait des fonds propres, donc si la société dans deux ans se retrouve dans la même situation qu’aujourd’hui, ce qui risque fort d’être le cas, car si les banques savaient gérer des entreprises, ça se saurait. Leurs filiales au lieu d’être des banques seraient des sociétés industrielles. Or le métier des banques est de prendre à titre de placement des positions minoritaires dans des sociétés solides. Il y a 30 ans le Crédit Lyonnais a voulu s’essayer à l’exercice que veulent faire les banques maintenant, racheter des sociétés et ça l’a conduit à la faillite.

Parlons maintenant de l’intérêt social, des clients et des salariés.

Petite parenthèse, l’intérêt social, ça n’est pas l’intérêt social au sens assistante sociale, mais social au sens societatis, intérêt de la société. Donc intérêt social = intérêt de la société. Un autre blogueur m’avait dit une fois « maintenant Atos veut faire dans le social » et ça m’avait bien fait rigoler, donc à toutes fins utiles, je le précise.

L’intérêt social, c’est que la société se retrouve avec le moins de dettes et avec le plus de New Money.

Donc la proposition des banques est après l’opération Vaseline #2, un gros pet foireux, car pour la société, expliquez-moi quel serait l’intérêt de la société à se retrouver avec plus de dettes et moins de New Money ??? Zéro, c’est juste un coup de bluff au cas où Kretinsky se serait retrouvé seul, pour qu’il ait un peu de pression et qu’il ne se sente pas trop en territoire conquis.

C’est aussi une méconnaissance totale de la situation de la société de l’intérieur. S’ils connaissaient la situation de la société, ils auraient coupé le robinet depuis longtemps et auraient dénoncé le non-respect des covenants, convenants qui n’ont été respecté que via une magouille comptable au lieu de tirer sur le revolving fin décembre, ils ont tiré dessus le 9 janvier. Ils ne l’ont pas fait le 2 janvier pour que ça ne soit pas trop voyant, ils  ont attendu le 9…

Avec ces 320M€ de Crédits Revolving au 31/12, les covenants auraient été à 3.76.

Selon mes sources, dans le camp Layani, on est persuadé que c’est un appel du pied à rejoindre le pool bancaire et d’accepter de n’avoir que 30% des droits de vote, tout en ayant la direction de la société alors que le montage de Layani lui donnait 50% des droits de votes.

Donc si les banques arrivaient facilement à s’entendre avec les obligataires, déjà juste ça, ça se saurait, et avec 20 acteurs au total (selon Les Echos) :

Coté banques :

BNP Paribas, Société Générale, CIC et Natixis (BPCE), pour les français, ainsi que Commerzbank, ING et Barclays.

Coté Obligataires :

Boussard & Gavaudan, D.E. Shaw, Tresidor et Syquant, AG2R, Schelcher Prince Gestion (Arkéa), OFI (Aéma), Amundi, ainsi que les banques privées Lombard Odier et Pictet.

Donc effectivement une espèce de pet foireux sans lendemain, les banques ayant contrairement à ce que croit l’entourage de Layani, exclu Onepoint du game depuis plusieurs jours déjà, et craignaient avant la candidature de Bain de se retrouver entre Kretinsky et Kretinsky avec un rouleau compresseur écraseur de dette.  Là maintenant que Bain s’est déclaré, on peut supposer que l’écrasement maximal sera de 70%, et peut-être que Bain se montera un petit peu plus généreux que Kretinsky avec un écrasement de 65%.

On peut supposer qu’en fonction de l’offre Bain, si elle est à minima un peu moins « écrasante » que celle de Kretinsky, que les banques vont soit se retirer, soit être disqualifiées par le board.

On peut aussi supposer que l’offre Onepoint va être très vite retiré du circuit et que la finale se fera entre Bain et Kretinsky et qu’un pacte de non-agression a été défini, à défaut de faire une offre en consortium, à savoir pas de surenchères côté créanciers, et que la bataille va se jouer côté New Money.

La raison de cette short-list : Expérience de redressement côté Kretinsky tout comme côté Bain.

Bain a racheté en 2021 GFI-Informatique renommé depuis Inetum. L’équipe de direction en place a une expérience des restructuration, car lors de l’OPA du fond qatari auprès duquel Bain a racheté Inetum, la MOP était descendue 5% et la nouvelle équipe autour de Vincent Rouaix a remonté considérablement la performance opérationnelle. Ce serait aussi un mariage à la David contre Goliath, mais ici le Petit Poucet a comme bottes de 7 lieux un CA qui s’approche des 3Md€. La différence de taille est donc moins effrayante pour Atos.

Mais même remarque que pour Onepoint, Inetum ne publie pas ses comptes. Néanmoins, si l’on s’en fie à différentes interviews, la Marge Opérationnelle serait à 8%, légèrement en dessous de la profession, mais comme expliqué ci-dessous, la société revient de loin et lors de l’OPA opérée par les quataris la MOP était descendu à 5% et en 2021, elle était encore à seulement 6.5%.

Bain a donc eu une gestion sage et a privilégié le redressement de la marge opérationnelle versus une croissance à tout prix de Philippe Oliva et Jean-Philippe Poirault mis sur la touche à la fin de l’année dernière pour une MOP de 5%.

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Si vous avez subi d’énormes pertes sur Atos, sachez qu’une action en réparation est en cours de constitution sur le site Upra.fr (l’Union Pour la Réparation des Actionnaires), pour recouvrer une partie de vos pertes par voie de justice. Cette action sera totalement gratuite pour les plaignants car nous la ferons financer auprès de fonds spécialisés qui prendront un pourcentage en rémunération et l’UPRA ne vous demandera aucun paiement ni cotisation ou autres. À ce jour, plusieurs fonds ont fait part de marques d’intérêts, mais nous n’avons pas encore de réponse définitive. La réponse dépendra du nombre de personnes pré-inscrits et des comptes audités 2023.

Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validé par un juge.

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