AIRBUS resterait intéressé par la totalité d’Evidian (LE MONDE)

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D’après un article du Monde paru ce soir, le journaliste Olivier Pinaud affirme que Airbus n’aurait pas fermé la porte au rachat de la totalité d’Evidian. Ou peut-être confont-il avec BDS ? Dans ce cas autant vendre à Thalès…

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Informatique : Airbus douche les espoirs d’Atos

Le groupe d’aéronautique ne veut plus acheter 29,9 % du capital d’Evidian, filiale de cybersécurité de l’entreprise informatique, mais se dit prêt à examiner d’autres options, dont, potentiellement, une acquisition totale.

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Publié aujourd’hui à 16h50, mis à jour à 18h35.  Temps deLecture 3 min.

 

Comme toute série à suspense, le sort du groupe d’informatique Atos enchaîne les rebondissements. Airbus a annoncé, mercredi 29 mars, mettre fin aux discussions engagées en février pour acheter 29,9 % du capital d’Evidian, la filiale de cybersécurité d’Atos.

« Après un examen approfondi, Airbus est parvenu à la conclusion que l’acquisition potentielle d’une participation minoritaire de 29,9 % dans Evidian ne répond pas aux objectifs de la société », explique dans une déclaration écrite le groupe d’aéronautique et de défense, confirmant des informations de BFM Business. De quoi refroidir la spéculation : l’action Atos, soutenue ces dernières semaines par l’espoir d’un accord, chutait de 18 % mercredi après-midi à la Bourse de Paris.

Pas la même facture

Détenteur d’un peu plus de 3 % du capital du groupe d’aéronautique, le fonds d’investissement britannique voyait dans cette opération une « utilisation extrêmement inefficace des fonds des actionnaires » et il était prêt à faire du bruit à l’assemblée générale du 19 avril pour faire entendre sa voix auprès des autres investisseurs.

Airbus ne renonce toutefois pas totalement à Evidian. Dans sa déclaration, reprise mot pour mot par Atos, le fabricant d’avions dit « continuer de discuter » avec le groupe d’informatique « d’autres options potentielles et de poursuivre le travail sur le partenariat stratégique et technologique à long terme » avec Evidian. « Ces autres options peuvent inclure un volet capitalistique », ajoute une source proche d’Airbus. Une façon de dire que s’il ne veut pas de 29,9 % du capital, sa position pourrait être différente sur 100 % du capital. Le contrôle serait alors total et l’intégration de la société plus simple.

Mais la facture ne serait pas la même : Evidian est valorisé autour de 7 milliards d’euros, dont environ 3 milliards de dette. Qui plus est, convaincre TCI serait alors encore plus compliqué. « Nous sommes contre une opération minoritaire ou majoritaire sur Evidian », prévient d’ores et déjà Jonathan Amouyal, associé de TCI. Si Airbus veut renforcer sa cybersécurité il peut le faire en tant que partenaire d’Evidian ou d’un autre spécialiste sans avoir besoin d’être à son capital, insiste le fonds.
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Chez Atos, on veut toujours croire à ces « autres options » avec Airbus. Mais après quasiment deux mois de « discussions menées à un rythme très soutenu », selon une source interne, la direction du groupe d’informatique accuse le coup. L’accord avec un partenaire aussi prestigieux qu’Airbus était une façon de démontrer la valeur d’Evidian, qui « n’est pas une entreprise de services ou d’intégration mais une vraie société de technologies dans des sujets souverains, comme la sécurité des données, le cloud ou les logiciels de vidéo sécurité », insiste cette source. Vendre 29,9 % du capital lui aurait aussi permis de renflouer son autre division Tech Foundations, dont les besoins financiers pour la restructurer dépassent le milliard d’euros et qui intéresse l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky (actionnaire indirect du Monde).

Seule proposition suffisamment sérieuse pour Atos

La reculade d’Airbus fera-t-elle revenir dans le dossier d’autres prétendants ? Chez Atos on rappelle que les négociations avec le fabricant d’avions n’étaient pas exclusives et que rien n’empêche donc de discuter avec quelqu’un d’autre. Mais compte tenu du caractère sensible des activités, tout repreneur doit être français ou au minimum européen. Et il est vrai que, alors que le dossier de vente d’Evidian est ouvert depuis la fin juin 2022, la proposition d’Airbus était la seule à avoir été jugée suffisamment sérieuse par le conseil d’administration d’Atos pour accepter d’engager des discussions officielles.

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Le groupe n’avait pas donné suite à la marque d’intérêt de la société Onepoint, la première à s’être positionnée en septembre 2022 et qui se dit toujours prête à discuter. « Les équipes de Onepoint sont totalement mobilisées et étudieront toutes les possibilités de rapprochement, dans le cadre d’une acquisition d’Evidian, pour apporter une solution française pérenne et ainsi satisfaire toutes les parties prenantes », réagit David Layani, le président de Onepoint, au retrait partiel d’Airbus. De même, le groupe d’informatique voyait d’un mauvais œil l’intérêt de Thales, car ce dernier ne visait qu’une partie des activités d’Evidian. Par exemple, il ne voulait pas reprendre ses supercalculateurs, pourtant jugés centraux par la filiale d’Atos. Le groupe de défense rappelle ne pas avoir changé d’avis : « Nous ne sommes pas intéressés par une prise de participation dans Evidian.  Il y a très longtemps que nous sommes passés à autre chose. »

https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/29/informatique-airbus-douche-les-espoirs-d-atos_6167452_3234.html

 

1 Comment on "AIRBUS resterait intéressé par la totalité d’Evidian (LE MONDE)"

  1. UnAutreSalarie | 30/03/2023 at 09:42 |

    Dans la scission, le fait d’avoir mis « Digital » (c’est-à-dire Syntel) et la dette de l’activité infogérance dans Evidian l’a juste rendu invendable.
    Maintenant que l’infogérance se requinque, réintégrer Syntel dans le nouvel Atos faciliterait la vente d’un Evidian assaini possible. Mais cela mettrait en question le plan de Galbe & Meunier…

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