Après le retrait de OnePoint, Atos craint sa dissolution [L’HUMANITÉ]

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Les créanciers s’apprêtent à prendre le contrôle de la multinationale française, après le retrait de l’offre de reprise de OnePoint. Les salariés craignent une vente à la découpe.

Ça commence à faire long. Voilà deux ans tout rond que les salariés d’Atos sont dans l’incertitude et vont de coup de théâtre en rebondissement concernant l’avenir du fleuron français du numérique. Le dernier épisode en date a eu lieu ce dimanche 30 juin et fait prendre à la multinationale un tournant bien sombre.

Après la décision, il y a deux semaines, du tribunal de commerce de privilégier le plan de sauvetage défendu par OnePoint, employés et syndicats espéraient enfin pouvoir se projeter un peu, discuter emploi et projet industriel. Sauf que vendredi, sans justifier sa décision, David Layani, patron de OnePoint s’est rétracté et, avec lui, son plan et ses centaines de millions.

Dans leur coin, les créanciers ont remis l’ouvrage sur le métier. Ce sont eux, les fonds d’investissement et gérants d’actifs D. E. Shaw, Boussard & Gavaudan, Tresidor, Syquant, SPG, Fidera, BlackRock ou encore AG2R, qui tiennent Atos par les cordons de la bourse, depuis l’aire Thierry Breton. Celui qui a dirigé le groupe pendant dix ans ne croyait qu’en la croissance externe. Au bout de 43 rachats d’entreprises, la dette a été multipliée par 8, jusqu’à devenir insoutenable.

« C’est le pire des scénarios »

« Quand les créanciers prennent la main, on sait souvent comment ça se finit : par une vente à la découpe, prophétise Pascal Besson délégué syndical central CGT d’Atos. Ce n’est pas demain qu’on apprendra à des gérants de fonds à diriger une entreprise informatique… » Ce pessimisme est partagé par Fabien Gay, coauteur du rapport d’information sur Atos paru fin avril.

« C’est le pire des scénarios. On favorisait celui d’un repreneur, Layani, qui avait un projet industriel, qui s’engageait à conserver les emplois et l’unité du groupe, rappelle le sénateur communiste et directeur de l’Humanité. Mais là, on se retrouve avec un groupe de créanciers dont le seul objectif est de s’y retrouver financièrement le plus tôt possible. » Les repreneurs potentiels annoncent en tout cas la couleur : « Les opérations de restructuration seront mises en œuvre au cours du second semestre 2024. »

Le plan négocié avec le soutien de la Deutsche Bank prévoit une augmentation de capital de 233 millions d’euros, un apport de nouveaux financements de 1,5 milliard à 1,675 milliard d’euros et une réduction de la dette de 3,1 milliards. Reste au tribunal de commerce de le valider ou non. Il y a urgence à régler la question, avant le début des Jeux olympiques, Atos étant au cœur des dispositifs numériques de l’évènement.

Mais comme toute une partie de la dette est convertie en capital, que son premier actionnaire David Layani compte en sortir et a quitté le conseil d’administration, et que l’action Atos a perdu plus de 98 % de sa valeur, les créanciers pourraient prendre le contrôle total du groupe. Enfin, de ce qu’il en reste.

« L’entreprise a été essorée »

D’autant que la surveillance du gouvernement s’est émoussée. Bruno Le Maire était intervenu il y a quelques semaines pour assurer que les filiales Worldgrid, spécialiste des systèmes de gestion critique dont le contrôle-commande des centrales nucléaires françaises, et BDS, en charge de la cybersécurité et des calculs haute performance cruciaux dans la dissuasion nucléaire française, seraient préservées.

Sauf qu’il y a quelques jours, Atos a annoncé être entré en négociations exclusives avec Alten pour le rachat de Worldgrid qui comprend près de 1 100 employés et a généré en 2023 un chiffre d’affaires d’environ 170 millions d’euros. « Les camarades ne sont pas très enthousiastes vis-à-vis d’Alten, une société française de services en informatique qui a la réputation d’utiliser ses salariés comme de la chair à canon », soupire Pascal Besson.

Quant à BDS, l’État s’est contenté de faire une offre de reprise à 700 millions d’euros, au ras des pâquerettes. Le conseil d’administration du groupe et la conciliatrice Hélène Bourbouloux vont discuter de cette proposition, « étant précisé qu’aucune certitude ne peut être apportée quant à l’issue des négociations et à la conclusion d’un accord définitif entre les parties », ajoute Atos.

« Là où c’est ironique, et même cynique, c’est que 700 millions d’euros sont aussi la somme en cumulé que le groupe a versé aux cabinets de conseils pour se réorganiser ces dernières années, soupire le délégué CGT.  L’entreprise a été essorée, et quand il n’y a plus rien à en tirer, personne ne prend ses responsabilités, même pas l’État. »

https://www.humanite.fr/social-et-economie/atos/apres-le-retrait-de-onepoint-atos-craint-sa-dissolution?_se=YWRtaW5AYm91cnNlLmJsb2c%3D&shared=2f2d15947328399ce7254afe25960c455dc482a4d64f4899f1f4962481abc01c&utm_campaign=TEMPLATE_2024+-+Offrir+un+article&utm_medium=email&utm_source=brevo&t=1720019303347

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Afin de ne pas déstabiliser la société, cette action ne visera ni Atos, ni ses dirigeants ou ex-dirigeants, mais uniquement ses auditeurs (commissaires aux comptes) en particulier DELOITTE supposé être le n°1 mondial de l’audit, mais que l’UPRA soupçonne avoir été très complaisante vis-à-vis d’Atos avec les règles comptables en vigueur, et leur reproche d’avoir fait manquer une chance aux actionnaires de ne pas acheter l’action quand elle était surcotée vis-à-vis de sa réelle valeur et d’avoir fait manquer une chance d’avoir vendu, quand la société s’effondrait et que la comptabilité ne reflétait pas cet effondrement, en particulier une absence totale de dépréciation d’actifs en 2022.

Je rappelle qu’à la publication d’un jugement qui dirait le contraire, Deloitte est supposé avoir certifié les comptes d’Atos de manière totalement sincère, et l’avis exprimé ci-dessous est l’avis de l’UPRA uniquement et reste à l’état de soupçons tant que nos preuves n’auront été validées par un juge.

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